Cette chronique ouvre un dossier, celui des « Oubliés de 2010 », qui recense les disques et artistes que je voulais aborder l’année dernière et que, par faute de temps ou de flemme… j’ai été contraint à laisser de côté. Enfin un disque reste intemporel, alors pourquoi se priver d’en parler. Et tant pis pour l’actualité !

Caribou, la pop music revisitée

J’ai découvert Caribou complètement par hasard via un post que l’artiste Just Jack a publié sur un certain réseau social très apprécié par ses 500 millions d’utilisateurs. « I am listening to this every day at the moment. » pouvait-on lire alors sur le fameux « wall ». En dessous, un clip vidéo intitulé : « Caribou – Odessa« . Samuel et 154 personnes « like it ».

Pas besoin de chercher bien loin lorsque l’on entend Caribou pour comprendre que Dan Snaith, l’homme qui se cache derrière les bois, nous vient du Canada. Ce morceau Odessa, est extrait de Swim, son troisième album sous ce pseudonyme (ses précédents disques sont sortis sous le pseudo Manitoba). Après The Milk Of Human Kidness et Andorra, deux véritables OVNI dans le monde de l’électronique, Caribou poursuit son évolution aux limites des frontières de notre planète. Il explore un nouvel univers, perdu entre le soleil et la lune, les étoiles et les montagnes, les hommes et la nature… Swim est une expérience électro-pop psychédélique, transcendantale, dopée aux rythmes house et techno qu’apprécient les dancefloor et le titre Odessa pourrait bien résumer à lui seul cette définition.

Caribou à l’instar de ses collègues MGMT (pour le côté charnel des sonorités) ou encore Animal Collective (pour l’expérimentation) réussit à installer une ambiance dans ses morceaux. Odessa s’ouvre un rythme binaire -poum/tchac- et surplombé d’un air de basse très entêtant qui finit d’alourdir la base du morceau. A partir de là Caribou va s’amuser à nous perdre à travers une superposition de sonorités allant du plus reconnaissable et du plus assimilable à notre oreille aux cris presque tribaux et à des respirations rauques des plus déroutantes. La voix de Dan Snaith, aussi douce que les flocons de neige que l’on peut voir tomber délicatement dans les images du clip, intervient elle aussi timidement pour finir de nous appâter. De ce monde étrange mais fascinant on ressort 5 minutes 15 plus tard sans bien comprendre ce qui vient de nous arriver mais avec l’envie, toujours présente de vouloir replonger dans ces eaux troubles.

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Swim est un disque moins pop que ses précédents (Andorra), moins mélodique aussi (The Milk Of Human Kidness), mais pourtant Caribou surprend ici encore, poursuivant sa mutation et sa recherche sur la nature de la musique et de sa construction. Swim évite avec intelligence les clichés et on se plaît à s’arrêter un moment et observer ce qui se cache au-delà des limites de ce qui nous est commun ou semblable…

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