Voici le dernier jour du Rock en Seine qui se profile, avec, entre autres, l’impressionnante Selah Sue. Un petit mot semble nécessaire à propos des différents stands proposés sur cette édition 2014 du festival. Tout d’abord, on peut saluer l’organisation globale avec des points d’infos un peu partout qui permettent de bien se repérer autour des différentes scènes. Les toilettes restent celles d’un festival mais le nombre et la répartition sont bien pensés. Les stands de restauration et de boissons bordent les chemins qui mènent aux scènes, avec un large choix de saveurs. La bière est à l’honneur, avec un espace dédié à la marque Kronenbourg et un pub Guinness. On retrouve les stands habituels : Deezer, Acoufun, mais aussi Bonobo et Martini. On peut souligner l’effort écolo et solidaire avec un système de tri des déchets et des stands tels que Solidarités International ou la Fondation Abbé Pierre. Chacune des quatre scènes bénéficie d’un espace d’une plateforme UFR où les personnes en fauteuil peuvent assister les concerts en toute tranquillité. Le thème spatial a un coté sympathique et amusant avec une énorme soucoupe plantée dans le sol ainsi qu’un espace planétarium très joli et qui constitue un agréable point de ralliement. On aime beaucoup l’idée du mur où des artistes viennent chaque jour poser leur graff. Le lien entre les arts graphiques est effectivement à l’honneur avec une exposition intitulée Rock’Art ouverte pendant les trois jours.

On peut regretter la proximité entre la scène de l’Industrie et celle de la Cascade, ce qui parasite un peu les concerts lorsqu’ils se déroulent en même temps. Néanmoins, ce weekend a été particulièrement riche en découvertes musicales et ce festival donne envie d’y retourner.

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petit fantôme

Sur la scène de l’Industrie, on a fait connaissance avec Petit Fantôme, le groupe de Pierre Loustaunau. Celui-ci n’est autre que le claviériste de Frànçois and the atlas montains. Il sort en 2011 son premier EP Yallah, salué d’une discrète reconnaissance. Il perce un peu plus l’année dernière avec la mixtape gratuite Stave cette fois reconnu par la critique.

Le groupe présent en cette fin d’après-midi nous livre une pop-rock française très mélodique. Les membres de Frànçois and the atlas montains qu’on avait pu écouter la veille changent d’instruments. Le son est parfois un brun mélancolique, il y a du Christine and the queen version masculine dans ce qui est offert à nos oreilles. Les sonorités évoquent la nouvelle vague qui déferle sur la chanson française, notamment FAUVE ou encore La Femme. Certains morceaux tendent vers une énergie plus proche du rock. Les instrumentations sont assez originales, l’artiste se montre assez décomplexé, n’hésitant pas à faire se côtoyer des textes humoristiques et des morceaux aux paroles plus profondes. La prestation se termine sur une invitation à télécharger gratuitement l’album ici, ce qu’on s’est empressé d’aller faire tant la proposition était séduisante.

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Warpaint, c’est un groupe de rock féminin né à Los Angeles en 2004. Emily Kokal et Theresa Wayman se partagent le chant et la guitare, on trouve la belle Jenny Lee Lindberg à la basse et Stella Mozgawa à la batterie. Elles sortent leur premier EP Exquisite Corpse en 2008. Le groupe part ensuite en tournée aux États-Unis et en Europe en faisant notamment la première partie du  groupe The XX. Le premier album Fool sort en 2010 et bénéficie d’un accueil très chaleureux de la critique. Le groupe reprend le morceau Ashes to Ashes de David Bowie sur l’album hommage We Were So Turned On. Le second album intitulé sobrement Warpaint sort en 2014 et est une petite merveille de cold wave.

Sur scène, les quatre filles ont une certaine présence. La bassiste a les cheveux entièrement teints en rose et une allure de mannequin punk. Les deux chanteuses-guitaristes se passent le micro de façon fluide et assumée. Les claviers amènent une petite tonalité électronique qui n’est pas pour déplaire au public. Le son tend vers un rock progressif froid et rêveur. La batteuse est énergique et ne lâche pas son rythme. On entend parfois comme un accent de Björk dans le chant. On est charmés par leur morceau Love Is to Die porté par des vocaux particulièrement harmonieux. On salue la prestation même si elle est restée un peu sage.

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On s’avance vers la grande scène pour attendre la venue de la belle Selah Sue, tête d’affiche très attendue de cette journée du dimanche.

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C’est un petit bout de femme belge d’à peine vingt-cinq ans qui a enflammé la foule du Rock en Seine cette après-midi. Elle débute en 2008 en sortant un EP de cinq titres intitulé Black Part Love. Elle mène de front ses études de psychologie et sa carrière musicale. Un deuxième EP Raggamuffin sort en 2010. Le premier album éponyme Selah Sue est publié en 2011, explose dans les médias et devient disque de platine. Elle participe à de nombreux festivals et reçoit notamment le Prix Constantin pour ce premier opus. Un nouvel album est prévu pour cette année et les quelques morceaux qu’il nous a été donné d’écouter promettent un énorme succès.

La jeune femme arrive toute vêtue de noir, perchée sur de hauts talons, crinière de feu savemment coiffée, avec une présence qui irradie la Grande Scène. Ça groove au maximum. L’artiste affiche un sourire contagieux. La fraicheur et l’énergie sont de mise et se marient avec un impressionnant professionnalisme. Elle envoie ses meilleurs morceaux avec une simplicité qui désarçonne : Crazy World et Raggamuffin sont repris par un public conquis par la prestation. L’intro de Peace of Mind prend une dimension quasi lyrique. Son flow d’une solidité à toute épreuve passe du ragga au reggae en passant par la soul et le rap avec une aisance déconcertante.

Les basses sont poussées à fond. Le son est hyper jazzy sur Please et l’on se régale d’un merveilleux solo de guitare bien blues. La belle nous présente plusieurs chansons de son nouvel album qui sont d’emblée reprises par les spectateurs. On retiendra de Selah Sue sa maitrise vocale impressionnante ainsi que sa générosité envers le public. Elle remercie chaleureusement les festivaliers et n’hésite pas à descendre prendre un bain de foule pour Crazy Suffering Style qui clôt le set. Je suis ravie de l’avoir vue, et d’avoir pu admirer un aussi joli mariage entre chaleur et professionnalisme, qui caractérise les grands artistes.

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On se dirige vers la scène de la Cascade pour admirer le swing de Janelle Monàe.

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Janelle Monàe fait ses débuts à Atlanta en collaborant sur les chansons Call the Law et In Your Dreams de l’album Idlewild du groupe Outkast. Elle sort son premier EP Metropolis: Suit I (The Chase) en 2007. Son travail est bien reçu par la critique et Janelle commence à tourner dans de nombreux festivals, mais aussi en première partie d’artistes tels que No Doubt. Elle sort en 2010 un concept-album The ArchAndroid dans lequel elle s’invente l’ater ego Cindy, une androïde heroïne dans la ville de Metropolis. Les références artistiques sont extrêmement riches et pointues. Elle aborde notamment la question de la ségrégation des minorités dans ses textes. Elle sort en 2013 l’album Electric Lady, dont le premier single Q.U.E.E.N. est chanté en duo avec Erykah Badu.

Ce soir, elle a décidé de nous envoyer un mélange rock-funk-soul incroyablement efficace. Elle est venue accompagnée d’un impressionnante galerie de musiciens, dont un ensemble de cuivres qui amène un groove sans comparaison. La jeune femme est habillée en blanc portant seulement de fines bretelles noires et arbore une énorme banane en guise de coiffure. L’énergie déborde a chaque instant dans sa voix, sa danse et sa musique. L’esthétique est très seventies avec un décor psychédélique représentant un tourbillon de lignes noires et blanches. Les costumes de tous les musiciens sont en accord avec le concept. La belle finira le concert avec un manteau de cuir noir rayé de blanc rappelant les lignes du décor.

Le son est un mélange de pop énergique, de solo rock d’ambiance funk et d’une voix aux consonances soul mise au service de la fête. Les instrumentations rappellent Outkast, ou les tous débuts des Black Eyed Peas. Elle reprendra avec brio I feel good de James Brown, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Sa musique est faite pour danser et on se laisse faire. Le concert se termine par une mise en scène pendant laquelle elle fait mine de s’effondrer, se faisant réanimer par ses musiciens. Ils s’offrent un petit boeuf entre eux pour fêter ça et montrent chacun leur tour une totale maitrise de leurs instruments. Janelle nous offre une belle session de Skat avec l’adhésion du public qui en redemande. Elle termine par un saut dans une foule en folie, ravie qu’elle se soit donnée autant.

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On se dirige ensuite vers la scène de l’Industrie pour écouter les touaregs de Tinariwen.

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Les Tinariwen apparaissent en 1982 à Alger dans le cadre d’un festival. Le groupe est issu de la rencontre de trois amis Ibrahim ag Alhabib, Alhassan ag Touhami et Intayaden (depuis décédé) et de l’orchestre touareg Les voix du Hoggar. Tinariwen compose notamment des chansons d’encouragement et de soutien à la rébellion touareg des années 1990. Le groupe s’orientera ensuite vers la diffusion de la culture touareg à travers la musique. Ils enregistrent leur premier album en 1992 et le second rapidement après, en 1993. Il percent en Europe en 1999 à l’occasion du festival Toucouleur d’Angers. L’album Amassakoul sorti en 2004 et Aman Iman paru en 2007 achèvent de les installer sur la scène internationale. Il reçoivent la reconnaissance de Robert Plant, jouent en première partie du concert des Red Hot Chili Peppers au Stade de France. La composition du groupe évolue au fil des années et de nombreux musiciens y participent selon leurs possibilités et leurs envies.

Ce dimanche, on pouvait voir six touaregs sur scène, bien décidés à nous transmettre un peu de leur univers désertique. Leur musique est un savant mélange de blues, de rock et de musique traditionnelle. Elle évoque en tamacheq (langue touareg) la solitude et la nostalgie. Sur scène, c’est une incroyable joie de vivre qui se dégage du groupe. Il nous proposent un blues du désert d’une grande qualité. Les musiciens portent des costumes traditionnels touaregs, les percussions sont impressionnantes, toutes en subtilité, la guitare acoustique est claire et précise, la basse reste solide et encadre l’ensemble. Les chanteurs ondulent au rythme des morceaux et invitent à faire de même. On ressent une atmosphère tribale qui apporte un souffle d’originalité à cette journée. La prestation est un bel hommage à cette magnifique musique qu’est le blues.

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Il est des artistes qui alimentent plus la polémique que d’autres, et Lana del Rey fait partie de ceux-là.

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Née en 1985, elle grandi à Lake Placid aux Etats-Unis. Elizabeth Woolridge Grant chante dans des chorales durant son enfance puis apprend la guitare vers l’âge de 18 ans. Totalement autodidacte, elle sort en 2007 un album sous le pseudonyme May Jailer qui passe inaperçu. Elle poste ensuite régulièrement des chansons sur YouTube. En 2008, sort un EP : Kill Kill qu’elle publie sous le nom de Lizzy Grant. Elle adopte enfin son nom de scène définitif et sort en 2010 l’album Lana del Rey A.K.A. Lizzy Grant qui ne devient pas un succès commercial. Ce n’est qu’en 2011 et grâce au clip de la chanson Video Games, qu’elle réalise elle-même, que le buzz démarre. L’album Born to Die est un énorme succès commercial, mais les critiques restent parfois mitigées. La jeune femme agaçe une partie des journalistes et des polémiques naissent autour de sa capacité à chanter en live, d’un éventuel plagiat et d’un recours soupçonné à la chirurgie esthétique. Elle collabore à plusieurs projets dans la mode, la publicité et notamment le cinéma avec une chanson pour le film Gatsby le Magnifique et pour Maléfique. Elle sort en 2014 l’album Ultraviolence qui suit le succès commercial de son prédécesseur.

Qu’on aime ou pas le style, la personne ou même la musique, il y a quand même des choses à dires sur la prestation de ce soir. Tout d’abord, contrairement aux rumeurs qui reviennent régulièrement sur l’artiste, on peut souligner la justesse du chant. Lana del Rey nous offre voix planante et lascive qui sonne tout à fait juste. La présence est étonnante, la belle a une allure angélique et sensuelle dans sa robe rose. Elle commence par ses morceaux les plus récents Young and Beutiful suivi de Summertime Sadness. On retrouve ensuite ceux de son précédent album, avec une jolie interprétation de Carmen et un National Anthem rempli de glamour hollywoodien. Elle peut avoir un petit côté irritant avec ses airs de diva, mais le public est globalement conquis. Le concert surprend par son côté intimiste qui contraste avec la taille de la scène et le nombre de spectateurs.

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