Quand j’ai découvert Rufus Bellefleur à travers leur deuxième album Temples, Idols & Broken Bones, j’ai été bluffée par la richesse de leur univers et de leurs influences. Le packaging et l’image globale du groupe ressemble assez peu à ce qu’on a l’habitude de voir. Leur musique vaut le détour, et même une écoute plus qu’attentive.

Prenez tout ce que vous aimez dans les différents styles musicaux qui existent actuellement : hip-hop old school, métal, pop, rock, punk, country, folk, et musique du monde. Vous secouez, vous mixez, rajoutez un peu de sauce indé, puis étalez doucement en galette et vous pourrez avoir un léger aperçu de ce que nous propose ce groupe improbable qu’est Rufus Bellefleur.

L’album s’ouvre sur une intro tout droit sortie de la jungle asiatique, qui précède le morceau Mysterious Way. Le groupe envoie la sauce dès la première chanson avec un flow rap qui rappelle celui d‘Anthony Kiedis, chanteur des Red Hot Chili Peppers. Les chœurs féminins soulignent la mélodie de façon décontractée et joyeuse.

On retrouve des instrumentations asiatisantes jouées au banjo par l’excellent Yuz sur Little China. La voix, dans un style rock mélodique, contraste avec le morceau précédent et met en lumière l’impressionnante maîtrise vocale du chanteur. Les chants féminins dans les aigus rappellent parfois les choeurs de Die Antwoord dans une version plus cool et moins agressive.

Le morceau Rocky Rocket enchaîne avec un mélange de rap-rock hyper efficace. L’ensemble est punchy et dansant. The Operator suit dans la même veine. Les textes sont assez drôles et second degré. L’univers du groupe évoque pêle-mêle les skateparcs californiens, les soirées d’Asie du Sud-Est et le rhum d’Amérique Latine.

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Mention spéciale pour le morceau Never ask the Twins qui allie les sonorités country du banjo, de bonnes envolées métalleuses et un chant mélodique dans un style hard-rock. On retrouve ces éléments dans un style plus californien sur Party of the Dead. Le morceau, ultra-punchy, évoque une version punk d’un retour des morts-vivants. On reste dans le même esprit série Z des années 60 avec Let the Monster Out. L’instrumentation est pleine de pep’s et renvoie à un univers qui rassemble les fondamentaux de la pop culture de la fin du vingtième siècle. On se retrouve à rêver de Streets Fighters, tout en retrouvant la bonne musique de skater des années 90. Ça sent le soleil, les cheveux longs, les baggies et les gamins aventuriers qui seraient aussi allés voir des expo de pop art et des films de genre. L’album se construit comme un épisode d’Indiana Jones. Il y a du divertissement, des rebondissements, de l’humour et de belles images.

On adore le génial Zombie Geisha qui ramène une atmosphère japonisante tout en gardant ce flow bien rap qui fait tout le punch des morceaux. Le groupe maîtrise les codes de chaque style musical et les tourne en dérision pour le plus grand plaisir des auditeurs. Love me like you hate me fait penser à l’originalité musicale de Skip and Die. Le flow est solide et carré, propre et dynamique, soutenu par d’excellents chants féminins ponctués des cris puissants du chanteur. Le morceau finit dans l’ivresse par la chanteuse déclamant des marques de champagne et de vin.

Le sublime Paradise City laisse la part belle à la chanteuse du groupe dans un morceau plus calme que les précédents. Le morceau commence comme une ballade acoustique, véritable bouffée d’air qui évoque la quiétude. Le son est très 90’s et garde son côté second degré. On termine par l’impressionnant Who Got It, dans un mélange de punk-rap extrêmement dynamique.

Une voix qui fait penser parfois au style des Red Hot ou de Shaka Ponk et dont on n’entend quasiment pas l’accent français. Un flow qui s’étend du rap à la pop en passant par le rock et le métal tout en fluidité. L’ensemble reste étrangement cohérent et très agréable à écouter. Rufus Bellefleur offre avec cet album un voyage au cœur de références musicales et culturelles riches et variées, le tout enveloppé dans un enthousiasme et un groove à toute épreuve.

RufusBellefleur-TemplesIdolsAndBrokenBones_HD Tracklist

  1. Intro
  2. Mysterious Ways
  3. Little China
  4. Rocky Rocket
  5. The Operator
  6. Never Ask the Twins
  7. Party of the Dead
  8. Let the Monster Out
  9. Zombie Geisha
  10. Love Me Like You Hate Me
  11. Paradize City
  12. Who Got It

 

 

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