Ça faisait un petit moment que je rongeais mon frein autour de Yodelice. Fort de quatre albums, ce cowboy aux faux airs de Lenny Kravitz a acquis en très peu de temps ses lettres de noblesse grâce à un blues rock rugueux rudement efficace. Rendez-vous était donc pris à l’Astrolabe, à Orléans, pour une des dates de la très (très) longue tournée française. Ambiance bon enfant dans la queue qui mène à cette drôle de salle logée au troisième étage d’une patinoire, accueil simple… aucun doute, on est dans une salle de province, ce qui change agréablement de mes attributions habituelles.

Jain est en première partie, comme sur un grand nombre de dates de la tournée de Yodelice. Déjà repérée en début d’année, ce petit bout de femme d’à peine la vingtaine arrive seule sur scène entourée d’un sampler et de sa guitare à la sangle couleur Jamaïque. Et c’est bien le cœur de la musique de Jain, un reggae simple et efficace, qui n’a pas froid aux yeux comme son auteure, à l’image de son titre phare You Can’t Blame Me. Mais résumer la musique de Jain à un seul style serait bien réducteur. La belle se cherche, explore des styles pour le plus grand plaisir d’un public presqu’immédiatement conquis. En utilisant machine et sampler avec dextérité, elle nous emmène au travers des quelques titres de cette première partie sur des sonorités électro bien pesées, rehaussées par l’énergie très communicative de la chanteuse. On attend avec impatience le premier album.

Lorsque Jain laisse sa place à Yodelice, la salle est chauffée à bloc, et attend avec une fébrililité certaine l’entrée du crooner de ces dames. Coiffé du désormais emblématique chapeau de cowboy blanc et vêtu d’une veste noire, Yodelice soigne son style et se rend de fait impossible à confondre. Mais sans aucun doute, c’est la musique de Yodelice et de ses trois compères sur scène, dans une formation classique guitares, basse, batterie, qui fait la majeure partie de son charme.
Blues-rock rugueux, solos de guitare inspirés et son d’un passé que l’on croyait révolu sont les éléments du succès de Yodelice. Le set colle à l’album live Like A Million Dream et ses titres phares, icônisé par l’interprétation live de Sunday with a Flu. Les titres comme Talk To Me ou I Worship You prennent définitivement toute leur dimension mystique et leur puissance sur scène.
Après une intro sur les chapeaux de roues, Yodelice prend la parole et établit un contact plein de générosité avec son public, qui n’a plus besoin d’être conquis. Il joue de son charme naturel entre sourires enjôleurs et blagues potaches. Lorsque le set reprend, il est plus intimiste. La section rythmique s’adapte, suit les envolées lyriques de Yodelice avec virtuosité et rigueur. Yodelice s’amuse, raconte des histoires, jette sa veste dans la chaleur ambiante et charrie le public. La prestation durera presque deux heures, rehaussée par des lumières imaginatives et impeccables.

La tournée de Yodelice culmine au Zénith de Paris le 14 novembre… malheureusement à guichets fermés.

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