Plus tôt cette année, le nouvel album d’Orange Blossom, Under The Shades of Violets, avait enchanté la critique ainsi que Désinvolt. Des années après leur précédent opus, l’album marquait un retour plus que réussi du duo nantais. J’ai eu l’occasion de les voir deux fois au cours des deux derniers mois, d’abord en concert pour FIP à la maison de la radio, puis au Divan du Monde, à guichets fermés, ce 27 novembre.

Dès l’introduction, le ton du concert est donné. Hend Ahmed, la jeune chanteuse égyptienne du groupe, entre en scène dans une robe traditionnelle, pieds nus, le visage masqué par un voile qu’elle enlèvera après Ya Sîdî, le titre introductif. Sa voix extraordinairement posée porte dans une salle tout d’abord médusée, puis emportée. Hend est accompagnée par PJ Chabot au violon, dont l’énergie survoltée contraste avec le flegme concentré de sa chanteuse. Carlos Robles Arenas assure la batterie et les machines et Fatoma Dembele le double aux percussions africaines. La section rythmique est complétée par une basse, assurée par Sylvain Corbard. Enfin, par rapport au concert de FIP, les musiciens sont accompagnés d’une guitare électrique menée de main de maître par Dominique Morisset, et qui rehausse les morceaux d’une note rock indéniable. En effet, l’album réunissant quelques cent-vingt musiciens enregistrés aux quatre coins du monde, de nombreux passages sont en play-back, ce qui donnait une impression étrange lors du concert de FIP. Mais les versions live ont  largement matûré depuis et gagné en puissance.

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Les morceaux d’Orange Blossom allient, dans un mélange surprenant, sons et chants traditionnels et éléctro-rock tonitruante. Le mélange prend immédiatement dans une alchimie incroyable, de la même nature que celle qui allie l’énergie débordante de PJ Chabot et la sobriété de Hend. Les guitares saturées et le violon rehaussent l’ensemble d’une touche qui confère presque au nu métal. PJ Chabot entre en transe sur de nombreux morceaux, saute, s’agenouille devant les retours au risque de crever les yeux du premier rang avec son archet. On atteint l’apogée avec The Nubian, qui ne laisse aucun répit.

Dans ce magma sonore, Hend s’amuse doucement de l’énergie des ses acolytes, arbore parfois un sourire dévastateur et entame quelques pas de danse. Après un interlude de percussions où Fatoma et Carlos se livrent à un battle démentiel, Hend revient vêtue d’une robe parée de dizaines de dorures métalliques. Il y aura deux rappels, et le public en redemande. C’est avec beaucoup d’humilité qu’ils quittent la scène pour un moment que l’on peut qualifier de résolument exceptionnel. Ils continuent leur tournée française et reviendront au Divan du Monde le 12 Février pour une date supplémentaire. A voir absolument.

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