Le festival des Artefacts de Strasbourg se déploie sur deux semaines et se décline en deux parties : les concerts au Zénith se veulent grand public (cette année à la programmation : The Prodigy, Shaka Ponk, Izia, Selah Sue, etc.), quand des soirées plus ciblées musicalement sont programmées dans une salle plus intimiste. L’occasion, donc, de nous proposer une soirée hip-hop 100% français réunissant, sous les coups d’un soir, une partie de la jeunesse strasbourgeoise.

Et c’est donc Doctor Flake qui ouvre le bal. A la fois producteur et compositeur, l’artiste évolue dans un milieu musical qui se veut éthéré et poétique. Mes camarades et moi préférant nous octroyer un before nourriture et bière, nous n’avons malheureusement pas assisté au live.

Chill Bump prend la relève. Ils sont deux copains d’enfance à assurer le show. Leur premier album n’est sorti qu’il y a quelques mois ; pourtant, le duo s’était déjà fait remarquer par la sortie de nombreux EP et par le soutien d’artistes comme Wax Tailor et C2C, qui les ont invités pour assurer leurs premières parties respectives. La rythmique implacable du chanteur, son flow énergique et son anglais parfait convainquent d’emblée. Le public réagit immédiatement et se laisse porter par le son. Osmose totale. Il s’agit DU groupe de la soirée et nul doute que leur nom est à retenir dans le paysage musical du hip-hop.

GUTS continue sur la lancée et offre une prestation généreuse. Assurant qu’aujourd’hui, « Strasbourg est la ville la plus chaude de France », il ne va pourtant pas lésiner sur le côté solaire de sa prestation. S’entourant de plusieurs musiciens et chanteurs, le groupe ainsi formé mêle savamment hip-hop, soul, funk, jazz et même reggae. Ambiance « à la cool » qui embarque le public dans un univers exotique et nuancé. Mention particulière au trompettiste et chanteur Leron Thomas, indéniable talent qui porte sur ses épaules une grande partie du live.

Exit les chansons en anglais, place aux textes français. Le Klub des Loosers fête ses 10 ans de carrière et s’offre pour cela un véritable groupe musical – platine, basse, guitare, clavier. Paradoxe : annoncé comme la véritable tête d’affiche, le groupe ne parvient cependant pas à garder tout le public – la salle s’est sensiblement vidée avant le début de leur set. Le chanteur, affublé comme à son habitude d’un masque blanc qui cache la partie supérieure de son visage, se caractérise par sa nonchalance, son flow décalé et linéaire. Déconcertant, mais pas pour un public qui le connait et le soutient. On regrette, pour des titres en français, de ne comprendre que difficilement les paroles, pourtant marque de fabrique de leurs chansons, et peut-être noyées sous une instrumentation étonnamment rock. Le live reste globalement convaincant, mais manque d’une certaine nuance pour embarquer les non-initiés dans cet univers très particulier.

Le hip-hop n’est plus seulement une réponse aux violences de la rue ; il a su évoluer, se gorger d’influences multiples pour arriver à un genre musical à la croisée de différents mondes, et dont les groupes ici proposés présentent des facettes variées et pertinentes. Car si le hip-hop a pris son temps avant d’émerger en France (à partir des années 80 quand les Etats-Unis connaissent des prémisses dès 1970), cette soirée confirme que les artistes français ont depuis rattrapé leur retard et n’ont plus à rougir devant leurs homologues étrangers. Pas une découverte : une simple confirmation.

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