Le format du concert de ce 17 avril au Café de la Danse est assez peu commun : les deux groupes à l’affiche jouent deux sets d’affilée, l’un à 18h, l’autre à 20h. Du coup, à l’interlude se croisent les sortants, visiblement ravis de leur expérience et les entrants, fébriles de découvrir ces groupes… quand certains ne refont pas carrément la queue pour un deuxième tour. C’est Radical Face qui est à l’affiche ce soir, un groupe de folk originaire de Jacksonville, Floride, mené par Ben Cooper, chanteur charismatique et leader d’un groupe protéiforme. Et pour ceux qui, comme moi, ne connaîtraient pas Jacksonville, il parait que c’est la ville d’origine de groupes aussi connus que Limp Bizkit et Lynyrd Skynryd… mais si, mais si, ne soyez pas si sarcastiques ! C’est en tout cas une marque de fabrique évoquée à plusieurs reprises lors de la soirée.

La première partie est assurée par The Little Books, un duo composé ni plus ni moins du batteur de Radical Face et de la choriste occasionnelle. Pas de doute, on est en famille et l’ambiance détendue qui accompagne les deux musiciens confirme cette impression dès le premier morceau. Les mélodies de The Little Books sont douces, accompagnées tantôt d’une guitare folk et d’un clavier, tantôt d’une guitare électrique et de toms basses. Il se dégage de l’ensemble un joyeux bazar, entre blagues sur leur ville d’origine (Jacksonville… donc), et morceaux soi-disant peu répétés mais néanmoins carrés.

Ben Cooper arrive sur scène sous les applaudissements, alors qu’on a l’impression d’avoir à peine assisté à un changement de plateau. Les instruments de The Little Books ont été un peu poussés, la corde d’une guitare électrique changée puis l’instrument remis à sa place. Assis sur une chaise au milieu de la scène, Ben a l’air un peu désorienté par le format inhabituel du spectacle, mais annonce, tout sourire qu’ils vont sans doute changer le set par rapport à la première représentation. Le décor comprend des lumières façon feu de camp et une sorte de tente improvisée à base de drap.

Radical Face est l’auteur de cinq albums, dont un tryptique consacré à la famille sobrement intitulé The Family Tree : The Roots, The Branches, The Leaves, et dont le dernier opus est sorti cette année. Le folk de Radical Face est doux et ne se prend pas la tête, emmené par la voix de Ben et une orchestration impeccable. Parfois mélancoliques, parfois plus entraînantes, les chansons alternent histoires de jeunesse et réflexions sur le temps présent. Leur point commun est de toutes avoir des mélodies particulièrement bien senties. Entre blagues à répétition, ambiance bon enfant, on a tout à fait l’impression d’assister à une répète de potes dans leur garage. Se succèdent ainsi les morceaux comme Holy Branches, The Mute et Always Gold, pris au hasard dans la prolifique discographie du groupe, dans une atmosphère qui gagne petit à petit en joie. Le sourire monte dans le public – la salle est comble – et Welcome Home, leur titre phare vient conclure le premier rappel en apothéose. Au second rappel, devant un public conquis, Ben reprend seul à la guitare la chanson Not in Notthingam, issue du dessin animé Robin des Bois de Disney, au cours de laquelle les musiciens se cachent, sautent, s’allongent par terre et finissent par détruire une partie du décor dans une ambiance de franche déconnade qui laissera le sourire à tous. Un vrai moment de joie.

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