Aleyna c’est une pop mélancolique, des sourires, des soupirs, une voix qui claque et qui t’emporte. On entre dans un nouveau monde entre légèreté et brutalité (on me chuchote à l’oreille qu’on appelle ça le Rock). Véritable coup de cœur personnel, une artiste qui fera parler d’elle bientôt … Aleyna nous ouvre les portes de son univers le temps d’une petite interview

Aleyna, cet être en possession de la beauté et de la grâce… Un éclat de soleil parmi les autres. Ça vient vraiment de là l’origine de ton nom de scène ?

Pas du tout. On était entrain d’enregistrer la première maquette de travail. Loïc m’a demandé le nom de scène que je souhaitais. J’ai proposé Léna, j’aimais ce prénom. Loïc trouvait ça un peu trop commun alors on a réfléchi. Et on a rajouté un A et un Y !

C’est venu naturellement, un peu comme un jeu. Finalement, AleyNa, c’est pas mal !

Je me rappelle de quelques reprises de chansons postées sur internet, notamment Jeune et con de Saez et New Soul de Yael Naim. Déjà à l’époque, y avait cette belle voix et une belle guitare comme compagnon de cet univers mélodieux.
Peux-tu nous parler un peu de ton parcours, des petites chansons domestiques jusqu’à cet album « Plus rien ne s’oppose à la nuit ».

J’avais souvent voulu me mettre à un instrument. Finalement, j’ai choisi la guitare.

Après quelques semaines, j’ai commencé à poster des vidéos de moi jouant des reprises, juste instrumental. Parmi les commentaires, pas mal de personnes m’ont demandé d’essayer de chanter dessus. Donc petit à petit, j’ai posté des reprises guitare/voix pour le plaisir, puis mes premières compositions.

Un soir d’août, je me suis retrouvée dans une fête, totalement par hasard. Il y avait un groupe qui jouait différentes reprises. J’ai demandé à venir faire une chanson avec eux, j’ai pris la guitare et on a joué « zombie » des Cranberries.

Finalement, après le morceau, le bassiste est venu se présenter. Il s’appelait Loïc.
Et l’histoire d’AleyNa a commencé…

C’est étrange de devoir se coller des étiquettes, mais si tu devais choisir un mot pour qualifier ta musique, ton univers ?

Pop mélancolique. Entre les rêves juvéniles et les idées noires.

Jeff Buckley disait que pour conserver une certaine naïveté, il achetait sans arrêt de nouveaux instruments, ainsi il demeure toujours un amateur, un candide et conserve du coup l’innocence du débutant.

Ouais, mais moi j’ai pas de thunes (^^)

A l’écoute de tes chansons, y a une ambiance poétique remplit de candeur qui se répand. Comment fais-tu pour garder cette naïveté ?

J’essaye d’avoir un regard extérieur sur le monde. De garder mon sentiment personnel dans une société où la volonté collective prédomine. Il faut savoir apprendre de son ressenti pour livrer une émotion intacte pendant une chanson.

Tu n’as jamais essayé de te rapprocher d’un univers un peu destroy à la PJ Harvey ?

Je pense manquer encore de maturité pour approcher cet univers. Peut être avec les années.

Tu sembles avoir une grande complicité avec ton bassiste Loïc Xans, qui est aussi ton manageur, arrangeur, mixeur, ingénieur son de ton album … Bon je m’arrête la. A toi de nous en dire plus

Et en plus, il fait la cuisine ! (Rires)

Sans Loïc, je ne serai pas là aujourd’hui. Depuis le début, il m’a toujours soutenu, envers et parfois contre tout le monde. Il m’a appris à travailler, à me connaître, à faire des choix, à savoir m’entourer. Il a été là à chaque problème, à chaque doute. Il me protège.

On a construit AleyNa ensemble.

Au niveau des influences, qu’est-ce qui t’inspire Aleyna ?

Les influences d’AleyNa sont celles de Loïc et moi.

Alors pour moi, en vrac : Noir désir, The Cranberries, No Doubt, Sia, Joan Osborne, Nirvana, Tryo, Pink, Terra Naomi, Mauss, Saez, Kyo, Superbus

Et pour Loïc : Alain Bashung, Stephan Eicher, Nirvana, Ks Choise, Within Temptation, Chuck Berry, Subway (français), Cat Power, Demago, Louise Attaque, William Scheller

L’ensemble donne un éclectisme qui amène vers notre univers

Y’ a-t’ il des albums qui ont retenus ton attention dernièrement ?

Avant tout, « Bleu pétrole » d’Alain Bashung. Avec une mention toute particulière pour la chanson « sur un trapèze ». Il y a dans cet album une ambiance folk sombre, c’est magnifique.
C’était le plus grand…

Ensuite, Subway « L’intranquille ». Du rock féminin, du vrai.
Démago « Hopital » sublime, tourmenté et réaliste à souhait.

Avec ces trois albums, on tient des univers musicaux qui se font de plus en plus rares dans la musique française.

Une question un peu `bateau’ : Que ce que tu penses de la scène rock française actuelle ?

Je ne ferai pas de commentaire la dessus, par respect pour le travail de chacun mais surtout parce que je n’ai pas encore assez de recul pour donner un avis certain.

et Bordelaise ?

Elle est entrain de mourir par le manque de moyens et d’infrastructures dont elle dispose.
Mais il est plaisant de se dire que la scène Bordelaise a su survivre à de nombreux problèmes.

Donc, attendons…

Et si on parle un peu de cet album « Plus rien ne s’oppose à la nuit ». Au fur et à mesure, on arrivait à suivre le déroulement de l’enregistrement via ta page myspace. Très bonne initiative pour conserver un contact facile avec les gens qui veulent en savoir davantage.

On a choisi de montrer au public toute la difficulté de faire un album.
L’imaginaire collectif pense que faire de la musique c’est facile mais pas du tout.

Loïc et moi avons passé des nuits entières à travailler, travailler et travailler. L’album a mit presque huit mois à se faire.
Il a fallu s’entourer des bonnes personnes, trouver les financements, réfléchir à un projet, à une aventure musicale cohérente.

Nous avons composé une trentaine de chansons. Chacune a demandé du temps, des choix difficiles.
Évidemment, c’est aussi une façon plaisante de se rapprocher des gens, d’ouvrir notre monde

Sinon, comment ça se passe pour la composition des titres ? La musique ? Les paroles ?

Je compose les chansons, Loïc écrit les textes.

Il a fallu apprendre à se trouver, à chercher chez l’autre l’étincelle qui va amener quelques notes, quelques mots à devenir une chanson.

Souvent, on travaille de nuit, je joue, il écrit, ça dure des heures.

Et puis, un regard s’échange et on comprend que l’on tient quelque chose. Alors on commence à toucher ce moment, à le façonner pour finalement arriver à une chanson.
On enregistre presque aussitôt. La guitare, les solos, la basse, parfois la voix…

Le temps fait son œuvre, Laurent Briex et Nicolas Copit (mon second guitariste et mon second manageur) viennent écouter, donner leurs avis.
Kerem Tahan, mon batteur, ajoute la touche finale.

« J’irais vers le Nord,
Vers les inverses qui se mordent.
Voir l’enfant qui s’endort,
Qui sommeille dans mon corps. »

« J’irai dans le Nord », première chanson de cet album. Et la on retrouve bien une touche de candeur malgré les riffs de guitare ?

Oui, le texte, mélancolique va à l’inverse d’une musique assez brutale dans sa forme.

La voix a ce détachement suffisant pour permettre une naïveté apparente. Il est parfois bon de parler avec légèreté de choses, de moments difficiles.
Le message n’en est que plus ironique.

22h22 a vraiment une teinte de rock bordelais. Ou c’est juste une impression ?

Elle a une approche festive de la pop rock avec un texte à plusieurs tiroirs.
Je ne sais pas si c’est spécialement bordelais même si j’avoue trouver une certaine fraîcheur, une certaine joie à cette chanson qui me rappelle quelques groupes de notre scène.

Encore une Léa mais version Aleyna. « On sera même chacun de vous… On deviendra fou ». Lèa est l’autre facette d’Aleyna ?

Disons que l’on s’approche d’un coté très, peut être trop personnel de notre univers.
Le texte est vraiment dans la lignée des auteurs comme Jean Fauque ou Philipe Djan.

Nous l’avons enregistré en une seule prise. Emotionnellement, elle a été compliquée à faire vivre. Finalement, on ne l’a pas gardé pour l’album mais on souhaitait lui donner une vie. Myspace était une bonne solution.

Sinon par curiosité, y a ces mots :

Tu peux nous en dire un peu plus là-dessus ?

C’est Loïc qui m’a fait découvrir Alain Bashung. C’est son maître à penser, le plus grand à ces yeux. Il m’a fait écouter Bleu pétrole et j’ai accroché à « sur un trapèze ».

En une nuit nous l’avons enregistré à notre manière, nous avons fait un clip, nous l’avons mixé. C’était un défi, un hommage. C’était en fin février…

Et puis en Mars, Bashung est décédé, donnant à cette reprise une nouvelle dimension.

Les mots que tu viens de citer on été écrit par Loïc au dessus du clip, pour donner sa vision d’Alain Bashung.
Le titre de l’album est aussi un hommage à Alain Bashung.
D’une certaine manière, il nous a suivi depuis le début de notre histoire…

Loïc ne sait jamais vraiment remis de sa disparition. D’ailleurs, il va aller se faire tatouer le texte « sur un trapèze ». Nous avons tous quelqu’un qui nous inspire, qui donne une raison à notre musique, un engagement. Pour Loïc c’était Bashung.

Quels sont tes projets pour les prochains mois ? Une tournée nationale en prévision de la sortie du nouvel album ?

Actuellement, nous essayons de monter une tournée nationale, chaque occasion de rencontrer le public nous ravis. Mais c’est difficile, alors on cravache pas mal…
Les lieux qui peuvent nous accueillir se restreignent.

Et puis on envoie l’album aux maisons de disques ! en croisant les doigts (rires) !

Avant de finir, quelques questions en vrac

Tu as des passions hors de la musique ?

Le dessin pas mal, un peu de photographie…

Si on t’offre un concert de rêve, ça sera ou ? Et avec qui ?

Une petite plage abandonnée, concert intimiste. Avec Loïc…

Si Aleyna était :

un animal

Un chat… sur un paillasson ! (rires)
C’est un petit délire avec la team AleyNa. Je pense que ça va prendre forme cet été…

une couleur

Le rouge

un pays, un endroit sur terre

L’Australie

Et si ton album était … :

une odeur

L’odeur d’une cigarette. Parce que Loïc a tendance à fumer comme un pompier

un son

Les gens. Parce que nous avons enregistré l’album à St Catherine, Bordeaux.
La plus grande rue piétonne d’Europe ! Et ça fait du bruit (rires)

un sentiment

Le début de ma liberté…

Merci beaucoup Aleyna d’avoir accepté cette interview. Un mot de la fin pour Désinvolt ?

Merci à toi de nous avoir proposé ce moment. C’est notre première fois, on ne l’oubliera pas !
Continuez surtout votre formidable Webzine, car si notre travail vit c’est avant tout grâce à vous.

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