A trop jouer au héros, on tombe de haut, mais pas Guitar Hero

Devant le succès interplanétaire du phénomène Guitar Hero, le monde du jeu vidéo rythmique se met en branle pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur étant le rival Rock Band qui égalise techniquement avec Guitar Hero, mais peut-être pas encore en terme de notoriété. Matériellement, les guitares de Rock Band semblent faire encore plus plastoc que celles de son rival. En ce qui concerne la batterie, celle de Guitar Hero surclasse largement sa concurrente en terme de qualité et de jouabilité.

Des titres d’éditeurs tiers voient le jour, Frets on Fire, Lips (simulation de chant), Disney Sing It, Rock Revolution, sans réussir à ne serait-ce qu’effleurer le titan d’Activision. En clair, seuls Guitar Hero et Rock Band jouent dans la cour des grands.

Des parodies voient également le jour sur le net, principalement par des petits jeux en flash, le plus célèbre étant le rigolo Flute Hero, ou encore par des gadgets ou montages photos.

Quand les musiciens s’en mêlent…

Et bien quand les musiciens s’en mêlent, c’est encore mieux. L’idéal pour un éditeur de jeu vidéo de simulation musicale, c’est de collaborer avec les artistes, pour le plus grand bonheur des fans du jeu et/ou de l’artiste en question.

En juin 2008 sort Guitar Hero Aerosmith, une déclinaison de Guitar Hero 3 : Legends of Rock, mais comportant uniquement des titres et des vidéos du célèbre groupe de Boston. La guitare également porte les couleurs du groupe. Le titre sorti lui aussi en multi-plateforme, propose de jouer 40 chansons du répertoire Aerosmith, et ce dans les lieux de concerts symboliques pour le groupe, reproduits en 3D. De vraies interviews vidéos de chaque membre du groupe viennent agrémenter cette tournée virtuelle, interviews accordées exclusivement pour le jeu. Sur certains plans, on peut même voir une interview de Tom Hamilton assis sur un canapé à côté d’une … guitare de Guitar Hero. La grande classe ou l’art de prendre deux univers, celui des gamers et celui des stars de légende. Non, le jeu vidéo n’est pas un divertissement passif et débile.

Vous l’aurez désormais compris, les grosses sorties de Guitar Hero se déroulent aux alentours de novembre. Les volet sortant à ce moment là incrémentent le chiffre-titre du jeu. Les autres Guitar Hero qui sortent au cours de l’année sont des versions intermédiaires, éditions spéciales d’un groupe particulier (comme Aerosmith), ou des compils (comme Greatest Hits).

En mai 2009 est sorti un titre intermédiaire pourtant phare dans l’histoire du jeu : Guitar Hero Metallica. Ici, même recette que pour Aerosmith, mais une réalisation un peu plus aboutie, beaucoup plus de chansons, et une difficulté allant jusqu’à l’Expert+ permettant de jouer avec une double pédale de grosse caisse. Difficulté tellement corsée qu’elle fait dire aux habitués : « Si tu te plantes pas dans Guitar Hero Metallica, c’est que tu sais pas jouer. ». Sans commentaires. C’est au total 50 titres du célèbre groupe de Heavy Metal qui sont jouables, grâce à une guitare à leur effigie ou à une autre d’ailleurs, les instruments des différents volets étant interchangeables pour peu que l’on soit sur la même console. Ainsi, on ne peut pas jouer à Guitar Hero sur Xbox360 avec la guitare d’un Guitar Hero sur Wii. On aurait pu penser qu’il aurait été plus rentable pour le fabricant de standardiser tout ça, il semblerait que non. Grave que non. C’est plus rentable quand il faut racheter tout parce que rien n’est compatible.

Conclusion : le futur de Guitar Hero

Le futur de Guitar Hero, bien qu’agrémenté d’une perpétuelle lutte concurrentielle avec Rock Band d’EA, reste cependant tout à fait radieux et aussi vert que les billets de 100$. Guitar Hero 5 arrive pour septembre prochain (au lieu de novembre) avec son lot de nouveautés. Entre temps, nous aurons été gratifié (peut-être, car annoncé il y a un moment déjà) d’un Guitar Hero Van Halen. Sur Nintendo DS Guitar Hero On Tour Modern Hits vient tout juste de sortir…

Guitar Hero est une industrie à lui tout seul. La technologie émergente lui permet d’évoluer au fil des versions, graphiquement, musicalement. Le gameplay s’accentue et se diversifie avec les instruments, la notoriété monte en flèche quand des grands groupes ou artistes y apposent leur image et lèvent la barrière du droit d’auteur (même si je suppose que ces artistes reçoivent grassement leur compte en royalties). Depuis deux ans, le Star Power Tour (du terme Star Power, une fonction permettant d’entrer en « transe » dans le jeu) sillonne les festivals musicaux en période estivale pour y aller de sa promo, de même pour le Rock is not Dead Tour qui s’est permis le luxe de s’inviter dans 6 des plus grands festivals musicaux.

Des projets Activision découlant directement de Guitar Hero se font entendre, du très bon à l’horizon comme du qui fait peur, je ne citerai que … DJ Hero, une alternative DJ comme son nom l’indique, mais au vu de l’instrument, tout laisse à penser à première vue à une blague. C’est mal connaître le géant Activision, d’autant plus quand on sait que Eminem, Jay-Z, ou encore Renegade figurent parmi les titres qui seront disponible, donc avec l’accord explicite de leur auteur ou de leur label. Appât du gain au détriment de l’image ou au contraire nouveau concept qui va encore attirer des paquebots de billets verts ? Moi j’ai mon idée dessus.

Je terminerai cette rétrospective en citant Mike Griffith, PDG d’Activision, à propos de la licence Hero : « La musique a une histoire évolutive liée à la technologie et nous commençons à en écrire le dernier chapitre ».

En attendant, moi, je retourne jouer avec ma guitare en plastique.