J’ai du découvrir Oasis en 1999. La même année où j’ai découvert le rock. Mieux vaut tard que jamais comme on dit. J’avais déjà du entendre leurs titres, comme tout le monde, mais je n’y avais jamais prêté attention. Et puis ce soir là, la radio se met à diffuser Wonderwall. J’ai immédiatement adoré, et ai foncé au magasin le plus proche pour y acheter (What’s the Story) Morning Glory?. Par la suite, j’ai découvert l’album Definitely Maybe et la génialissime intro de Supersonic. Et puis ? Rien.

Oui rien, Oasis fait parti de ces nombreux groupes que j’écoute de temps à autres, mais pas de ceux que j’écoute régulièrement. Pourtant, chose assez marrante, quand je chantonne un truc, 9 fois sur 10 les premiers mots qui sortent sont «Today is gonna be the day that i’m gonna bring it back to you». Je ne sais pas trop d’où ca vient, mais même si je ne l’écoute que rarement, Wonderwall est la chanson que je chante le plus.

Quoiqu’il en soit, qu’on aime, qu’on déteste ou qu’on y soit indifférent, on ne peut rejeter le fait qu’Oasis fait parti de la légende du rock. Les nombreux dérapages des frères Gallagher y sont sans doute pour beaucoup. Accentuant le coté provoc’ et rock star. Ils se la jouent, ils y croient, et ils aiment ça. Et rien que pour tout ça, si on m’avait demandé de faire la liste des groupes que je rêve de voir sur scène un jour, il y a fort à parier qu’Oasis se serait retrouvé dans les premiers cités.

D’ailleurs, quand j’ai vu il y a quelques mois qu’ils faisaient une tournée et étaient de passage en France, j’ai été plus que tenté. D’abord par le Main Square Festival d’Arras, puis par Rock en Seine. Et puis les raisons financières ont prit le dessus. J’ai déjà fais plusieurs festivals cet été et j’ai une bonne liste de concerts prévus pour la rentrée, on va se calmer et attendre gentiement la prochaine occasion.

Celle ci est finalement arrivée ce vendredi 28 août, quand en début d’après-midi, on propose de m’offrir une invitation pour les Rock en Seine le soir même. Quoi ? Une invit’ VIP pour voir Oasis ?! OUI ! P****N DE B****L DE M****E ! OASIS QUOI ! JE VAIS VOIR OASIS ! J’ai passé une bonne partie du reste de la journée à ré-écouter leurs albums et envoyer des emails, sms & co à mon entourage pour leur annoncer ce truc géniallissime qui venait de m’arriver : J’ALLAIS VOIR OASIS !

18h. Fini le boulot. Le temps d’une douche, je file au pub du coin pour déguster une pina colada, et puis direction Saint Cloud. Il est finalement 20h20 quand j’entre à Rock en Seine. Bill Callahan vient tout juste de faire son entrée sur la scène de l’industrie. Mais l’heure n’est pas encore à la musique. Passage par le bar, je me ravitaille en bière avant de me poser devant Bloc Party. Encore une heure devant moi, enjoy.

21h30. Le manager de Block Party entre sur scène, prend le micro et annonce, difficilement, avec son accent anglais : « Oasis ne marche pas ». Ok… C’est une blague ? En bon français ça veut dire quoi ? Ils ont l’air de rire, ça doit être une blague. Je recentre ma concentration sur la bière que j’ai entre les mains.

21h50. Il va falloir commencer à migrer. Le concert d’Oasis a lieu de l’autre coté du terrain alloué au festival, un peu de marche en perspective, donc si je veux être à l’heure… go !

22h10. Ah oui, j’ai trainé, faut dire que marcher au milieu d’une foule, ca ralenti pas mal. Et puis il a fallu à nouveau se ravitailler en bière. Mais c’est étrange, le concert n’a toujours pas débuté. Pourtant les festivals, c’est généralement à l’heure, ils ont un programme à tenir, pas le temps de trainer.

22h15. C’est qui ce gus sur scène ? Comment ça « ça remarche » mais les deux frères se sont – encore – violement battus en coulisse ? Comment ça le concert est annulé ? Comment ça la tournée aussi ? Comment ça Oasis c’est fini ? Comment ça Madness va les remplacer ?

Oui, non, en fait, on s’en fout de Madness. Je veux mon concert, et surtout, je ne veux pas que ce soit la fin. Une légende ça ne peut pas s’arrêter !

Pour une fois que j’étais près du but ! Il y a déjà toute cette liste de concerts, auxquels j’ai failli aller, mais auxquels je n’ai pas été pour des raisons diverses et variées, et pour lesquels j’éprouve un regret qui sera sans doute éternel parce que où le groupe est séparé, où l’un est mort, où ce qu’ils font maintenant c’est nul. Et là… j’y étais, eux aussi, mais… non !

Bilan : une entrée gratos, un peu d’alcool, une tortilla au chili, 30 euros que j’ai fais tombé quelque part sur le site du festival, mais pas d’Oasis !

Morale de l’histoire ?

– Ne plus reporter à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui. J’aurai du aller au Main Square Festival, ca m’aurait évité de devoir rajouter un nom sur la liste « des artistes que je rêve de voir mais que je ne verrais jamais ».

– Ne plus garder son argent au milieu du bordel qui traine dans ses poches. Le porte-feuille, c’est une invention géniale en fait.

Allez, je vais me consoler en me disant que je pourrais raconter à mes enfants que «j’y étais le soir où Oasis s’est séparé». Bon ok, je n’ai rien vu de plus que si j’étais resté chez moi et avais appris la nouvelle en lisant les news, mais ça, je ne leur dirai pas.