Parmi la foultitude de matériel pour guitariste, dont les pédales d’effets, la pédale looper/sampler est un périphérique quasi-indispensable pour les compositions « en solo » et pour briller en concert. Quel avantage en tirer ? Combien ça coûte ? Comment ça marche ? Toutes les réponses à vos questions dans cet article traitant du modèle JamMan de chez Digitech.

Un looper c’est quoi ?

Dans le jargon musical, un looper est un système permettant de passer en boucle une ou plusieurs séquences audio (en anglais, des samples). Pour vous donner un exemple concret, la musique de « Garçon » de Koxie est composée d’un seul sample loopé du début à la fin.

Une pédale looper permet à un guitariste d’enregistrer une phrase (musicale, qui peut s’apparenter à un riff) et de repasser en boucle (une ou plusieurs fois) cette phrase, permettant au guitariste de jouer par-dessus. On peut ainsi « superposer » des phrases, comme dans un logiciel séquenceur multi-pistes sur ordinateur. A la différence qu’ici, tout est contrôlé au pied, électro-mécaniquement. Point besoin de PC, ce qui est bien pratique quand on est sur scène…

Utilisation principale

Deux cas de figure sont à considérer :

– Utilisation en composition de morceaux

La pédale looper vient grandement faciliter les capacités techniques de composition. Ainsi, l’enregistrement de la base d’un morceau (à la guitare) se fait très facilement. Il s’agit en général de couplets joués en accords (mais pas forcément). Ensuite, la pédale jouant seule cette base, le guitariste peut superposer ses arrangements. Si un arrangement ne lui plaît pas, s’il se trompe, ou s’il n’est pas synchronisé avec la base, il peut à tout moment annuler son dernier arrangement et recommencer.

– Utilisation en concert

L’avantage principal d’un looper en concert, c’est que même seul sur scène, on peut être accompagné d’un orchestre… Exemple typique : la première phrase enregistrée est une percussion (simulée avec la bouche, avec un tambourin, ou autre), la deuxième phrase est une ligne de basse (en utilisant un son de guitare approprié), la troisième une ligne d’accords, puis la dernière une ligne d’arrangement, et nous voilà sur scène avec un morceau digne d’un quator. Pour peu que le chanteur loope un ou deux refrains, le voilà qui peut y ajouter de l’a-cappella. Géant.

Digitech JamMan

Le modèle JamMan de Digitech est à ce jour ce qui se fait de mieux en terme de rapport qualité/prix. Avis aux compositeurs talentueux mais fauchés.

Dans le cas de la JamMan, le nombre de superpositions est illimitée. Autrement dit, il est possible d’enregistrer autant de phrases que l’on désire sur un même morceau. Il est cependant déconseillé de superposer plus de 3 ou 4 phrases, car cela devient très vite une cacophonie.

La carte mémoire Compact Flash livrée avec la pédale permet d’enregistrer jusqu’à 24 minutes. Ce qui est, on peut l’admettre, largement suffisant. Vous avez souvent entendu des morceaux qui durent autant ? Il est également possible de remplacer la carte CF de base par une autre de plus haute capacité (2 Go) pouvant enregistrer jusqu’à … plus de 6h.

La connectique de l’appareil est également très bien pensée. Une entrée micro en XLR (permettant donc de looper des phrases orales), une entrée jack pour l’instrument (il est possible de brancher un autre instrument que la guitare), et deux sorties : une sortie casque bien pratique pour composer sans déranger les voisins, l’autre pour relier les amplis et faire danser les Zéniths.

Looper c’est tricher !

Certains pourraient considérer l’utilisation d’un looper comme une méthode facile d’interpréter des chansons. Effectivement, jouer une seule fois une phrase, puis qu’elle se répète tant qu’on en a besoin, peut-être considéré comme du playback… Certes. Pour ma part je trouve qu’elle permet une plus grande liberté d’expression. Quelle frustration de devoir « simplifier » en une piste ses chansons pour pouvoir les jouer seul en live sans looper… Pour un artiste solo, la créativité passe nécessairement par le multi-pistes et des arrangements, principalement pour les artistes rock où le « une guitare – une voix » n’est plus très en vogue de nos jours, un peu démodé.

De nombreux artistes sont utilisateurs intensifs, tels Mathieu Chedid, Anaïs (qui utilisent le modèle Digitech JamMan), ou encore Dominique A (Akai Headrush). A la sortie d’un concert, Dominique me disait « J’aime bien les Akai, elles ont ce petit côté artisanal qui fait que tu peux bricoler tes loops. Les Korg a contrario, sont bien trop rigides. »

Illustration musicale avec le maître. La magie commence à 4:30 sur la vidéo :

Pour conclure

Il s’agit certes d’un investissement. Mais pour les vrais passionnés, ceux qui veulent pousser l’expérience de la composition, ou encore ceux qui veulent élargir les possibilités musicales de leurs prestations scéniques, il n’y a plus à hésiter. Le looper est un indispensable. Le modèle Boss RC20XL est le concurrent direct du Digitech JamMan. Deux marques différentes, des fonctionnalités similaires (bien que le RC20XL soit un peu plus limité en terme de capacité mémoire), et un prix identique : 235 euros (aïe!).

Le site du Digitech JamMan