En ce 8 décembre, je m’apprêtais à voir enfin ce groupe dont on m’a souvent parlé de ses prestations scéniques. Monotonix, ce trio israélien qui refuse strictement de jouer sur scène pour jouer parmi le public, comme le souligne leur guitariste « Avant on jouait sur la scène, mais c’était ennuyeux, on ressemblait à un groupe ordinaire« . Si on essaye de trouver un adjectif pour décrire le groupe, le premier qui vient à l’esprit est « imprévisible » !

Monotonix s’installe avec batterie, guitare et micro au pied de la scène, au contact du public du Point Éphémère. Ah le chanteur est presque à poil, le batteur aussi … Bon, le guitariste les suit, et nous nous retrouvons face à une sorte de clones de Borat à cheveux longs bouclés, et quasiment à poil (enfin seulement vêtus d’un vilain short et des baskets).

Le jeu est maintenant de suivre le groupe. Ca commence doucement mais très vite, le public est emporté par ce punk-rock venu d’ailleurs.
Puis ni une ni deux, la foule soulève la batterie et le batteur, qui parvient à jouer ses morceaux. Sous le regard d’un public en délire, notre Ami chanteur se fait porter par ce dernier, sur un tabouret de batteur, et va tambouriner comme un malade !

Les morceaux s’enchaînent, la batterie est une fois de plus déplacée. Ami Shalev, le chanteur moustachu, slam en essayant le plus possible de salir les filles autour avec son corps poilu et ruisselant de sueur. En une soirée, il est la réincarnation de plusieurs personnages : de Borat en passant par Zappa ou Gogol Bordelo. Mais notre ami est aussi un homme de la jungle, enfin l’homme de sa foule. Il repère une ouverture lui permettant de grimper à une paroi et finira par montrer ses fesses.

Tout élément à portée de main devient alors un instrument à part entière. La poubelle comme la bière, qui est jetée en l’air, dans tous les sens. Ah non pas la mienne ! Allez on vide son gobelet et on rejoint la foule hystérique pour un dernier quart d’heure bordélique.

Une fille du public ose dire au chanteur « You are so sexy » (ben quoi les gouts et les couleurs …). A la demande du groupe, le public -que des bons samaritains dans la salle- pousse la fille un peu paniquée, vers le chanteur. Un autre fan a le malheur de crier à notre Borat « I am Gay« . Ami lance à son batteur un « He is Gay !!!« , étouffé par son fou-rire. Notre super fan du soir a dû bien apprécié le coté humain « proche, très proche de son public » de Monotonix.

Après 45 minutes de délire, les lumières se rallument, laissant au groupe le plaisir de savourer une bonne bière et nous une bonne douche.

Merci au public, merci au groupe, merci à Jacqueline et Pias, et surtout merci pour le bordel. Du jamais vu !

Photos : © Melchior Tersen et Robert Gil