Il paraît que Désinvolt consacre une semaine à Damien Saez, voir même au groupe Saez. Et il paraît que j’écris pour Désinvolt. Pas besoin d’en dire plus, je vais pouvoir laisser s’exprimer ma plume, et rendre un hommage poignant qui arrachera des larmes à la fan de quinze ans qui me lira…

Trêve de plaisanterie, je me rends tout de suite, je n’ai jamais apprécié Saez, enfin Damien Saez en solo sur scène. Comme l’homme me gêne à trop jouer la comédie, il en devient presque malsain. Ce poète maudit autoproclamé a une plume qui se partage entre les femmes, les femmes, et euh… les femmes. Puisqu’au final si on relit ses textes, tout est lié de près ou de loin au sexe faible, que ce soit par les sentiments, le sexe, ou la dépendance. Ça laisse place à un répertoire aussi étoffé que la décoration de mon papier toilette. Et ne me contredis pas, tous ces albums et titres en solo sont de la soupe de dépressif, teintée de croutons de haine. Rien de bien transcendant, rien de bien motivant. Cela plaira au trentenaire sur le retour qui se rappelle quand il écoutait Kurt Cobain, et mimait une taillade de veines, ou le faisait mais dans le mauvais sens. Ah oui aux suicidaires potentiels, de haut en bas la lame, dans le sens du bras. Je pense avoir été clair, Damien Saez en solo c’est de la soupe, ça s’écoute avec douze Tranxenes dans le sang, et un Red Bull par-dessus pour ne pas s’endormir. Je lui crédite tout de même un certain talent sur ses thèmes au piano, puisque même mon chat s’endort en les écoutant, et pour endormir mon chat, il faut être talentueux.

Mais j’écoute Saez, et j’écris sur une semaine consacrée à Saez ? Oui Saez le groupe avec des musiciens doués, un Damien secoué, et des riffs de guitare saturés. Oui j’ai grandi avec « Jours étranges« , j’ai vieilli avec « Debbie » et je m’aigris avec « J’accuse« . Bizarrement cette prononciation au timbre de chèvre se prête bien à ce rock virevoltant. Et sur du Live, c’est la guerre. Damien se dandine, saute, s’exprime et se montre libéré. Alors je ne sais pas si c’est là qu’il est le plus à l’aise, s’il préfère les phases de dépression, ou d’expression, mais je paie pour du rock, alors je veux du rock. De la sueur, des cris, des seins à l’air et des bières infâmes au bar de la salle de concert.

Ah bien sur, ce qui m’a tenu à suivre l’actualité Saezienne (oui on se donne des petits sobriquets) c’est un tas de gens rencontrés au fil des concerts, des échanges, et qui valent à mes yeux bien plus qu’un pack de bière. Donc pour ne pas passer pour un conformiste qui écoute Biolay, je préfère suivre ce que fait Damien Saez, mais si ça ne tenait qu’à moi je n’écouterai que Saez, et à la limite le Tricycle Jaune, parce que là, il a trébuché sur la voie, et s’est heurté à un bout de Radiohead, et que ce fut bon.

Pour le dernier du fond qui n’a pas compris ou qui a défilé jusqu’en bas en espérant que je dise du bien de l’artiste, j’apprécie Saez, quand c’est en électrique, avec de la gratte qui saigne, des textes enragés, des solos de guitare, et des seins à l’air.

Fils de France, Solution, Debbie, Dans le bleu de l’absinthe, Pilule et Cigarette, et J’veux qu’on baise sur ma tombe. Et pour le reste, il y a la magie des rencontres.