J’aurai pu les interviewer, leur poser des questions, leur demander qui ils sont, d’où ils viennent, leurs influences, leur couleur préférée, ou même pourquoi ce nom de scène, mais je vous l’avoue, je n’aime pas poser ce genre de questions, pas par peur, ni par paresse, car je dois être encore plus curieux que votre concierge. Simplement que je ne m’attache pas au paraitre, à ce qu’on « doit » savoir, moi ce que j’aime c’est le rêve qu’on m’offre, c’est la passion, et ces deux-là, Nili et Ben, ils puent la passion, dix fois plus qu’une représentante qui vous harcèle avec échantillons de parfums.

Elle ne vient pas de chez nous, enfin rassurez-vous, elle vient bien de notre planète, et pourtant lors de l’écoute des morceaux de l’album, on se surprend à frôler des étoiles, à contempler la lune. Sa voix rauque teintée d’un charme particulier, donne vie à des chansons en anglais, langue qui se prête à merveille à cette musique un peu Folk, qui nous susurre aux oreilles, nous envoûte, nous séduit.

Il est de chez nous, ce que j’ai aimé chez Ben, c’est sa simplicité, jusque dans ses attitudes, et comme un enfant j’ai admiré sa guitare qui brille. Il écumait les bars, et de ce que j’ai lu on a un peu encouragé leur rencontre, bien en a pris.

J’avais un peu l’impression, d’assister, en voyeur gênant, ou gêné, à une alchimie entre ces deux-là. Oui je les ai croisés, le temps qu’ils m’offrent deux chansons entre une théière, un vinyl de Cash, et quelques sourires. Mais ce sentiment perdure quand j’écoute leur album Invincible Friends. Je suis la troisième personne, qui observe une relation inqualifiable, inquantifiable, mais troublante, subjuguante. Si ça n’était que moi, je leur demanderai de s’arrêter à cette guitare, et cette voix, qui jouent, se caressent, se cherchent. Comme le Petit Prince de Saint-Exupéry cherchait sa rose …

L’album qui sort en fin de mois, trottine dans mes oreilles depuis quelques jours, voire même semaines, et quand je tombe sur une de leurs chansons, j’oublie le bus ou je me trouve, le train, j’oublie même mon lit. Et je me retrouve sur leur planète à eux. J’ai un énorme coup de cœur pour Hopeless Kids, chanson qui vous agrippe, et vous emmène très haut… Si comme moi, vous sentez un Panda qui sommeille en vous, vous appréciez la douceur lorsqu’elle fait un tour par chez vous, alors considérez ce disque comme une seringue de douceur, à vous injecter en intraveineuse, jusqu’à ce qu’elle vous remplisse.

J’avoue que je suis arrivé en retard pour notre rendez-vous, j’avoue que Paris et moi c’est le combat d’une vie. J’avoue que je me suis encore perdu dans le métro. J’avoue que j’étais en train de rêver un concert et que même Nilli m’a fait sourire « Et nous on existe plus ». Mais j’avoue surtout que je vous remercie vous deux, de nous offrir cette musique, de nous prouver que la simplicité a encore sa place, que de beaux textes se suffisent d’une simple guitare.

Alors oui, Lilly Wood AndThe Prick c’est du bon son, de la musique venue d’ailleurs, qui vous arrache à la grisaille, et reconnaissez qu’en ce moment, c’est plutôt bienvenu…

L’album sort le 31 Mai, c’est chez Cinq7, et j’ose espérer que ce sera dans vos oreilles.

Les Chansons:

  1. Hey it’s OK
  2. No no (Kids)
  3. Down the Drain
  4. Cover my Face
  5. Prayer in C
  6. My Best
  7. Water Ran
  8. Little Johnny
  9. Hopeless Kids
  10. A Time is Near
  11. Hymn to my Invisible Friend

Et les deux morceaux qui nous sont offerts:

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