Sur une citation traduite d’un de mes auteurs les plus chers, j’introduirai cette chronique:

«Les filles c’est comme ça, même si elles sont plutôt moches, même si elles sont plutôt connes, chaque fois qu’elles font quelque chose de chouette on tombe à moitié amoureux d’elles.» J.D Salinger

Et cet album que j’ai reçu, cette Fille que j’ai découvert, fait de la chouette musique, donc en un sens je suis tombé amoureux, oui je le reconnais, je tombe amoureux chaque jour, mais c’est ce qui m’anime, ce qui me passionne.

Les femmes sont à mes yeux la plus étrange réalisation de l’univers (après les choux de Bruxelles, mais eux je les mange quand même). Et cette femme, cette Fille, nous offre sans ménagements son univers, ses joies, ses tristesses, sa vie en fait. Oh, je vous vois venir, c’est un sujet banal, usé, mais qu’il est beau quand il est abordé avec simplicité, avec des textes bruts, des paroles venant du cœur. Le texte se pose sur des sons rock, tranchants, et j’ai cette impression de totale opposition avec la voix douce de LaFille. Des fois c’est contradictoire, paradoxal, fou, ça irrite mon âme, ca me fait frémir… Mais, mais, oui c’est bien toutes les émotions qu’est capable de procurer une femme, donc LaFille a dû réussir son pari, exprimer sa féminité en musique. Quand je parle de féminité, c’est plus par le caractère que par le paraitre.

J’ai un énorme coup de cœur pour ce morceau « Je Bois Monsieur« , au texte qui me rappelle l’histoire de l’ivrogne dans un de mes livres d’enfance, dans celui de tous les enfants à vrai dire, celui que les « Bobos » ont tous lu comme chante Renaud. Le texte est baigné de provocation, et j’ai l’impression de lire le journal intime de LaFille, d’assister impuissant à la confession d’une révoltée, d’une désabusée, d’une abusée même. Par la vie, par les hommes, par l’amour, une de ces trop nombreuses âmes que l’alcool a accompagné, le temps d’une promenade, le temps d’un détour, le temps d’effacer les idées noires, et de croire qu’enfin, on existe.

Quand je tombe sur un morceau de LaFille, j’ai la violente impression de pénétrer la chambre d’une adolescente, avec plein de petits détails qui se rapportent à sa vie. Cet album, c’est sa chambre, c’est l’endroit où elle rêve, où elle imagine le monde, où elle pleure, où elle se ressource. Et chaque morceau y a sa place. Selon les humeurs, la chambre peut être bordélique au possible, comme les guitares qui portent le morceau « Que je me souvienne« , c’est saturé, c’est incisif, et j’aime. Elle peut aussi être son journal intime, et laisser un piano sublimer sa voix sur « J’ai rencontré quelqu’un qui te ressemble » qui me met en boule, où la voix de LaFille appelle aux larmes, où la demoiselle se confie, se laisse aller. Cette confidence égarée ne laissera pas indemne, et rappellera nos amours passées.

Je vais arrêter ce jeu de voyeurisme, fermer la porte de cette chambre, et vous laisser les clés, oui LaFille nous les prête, pour qu’on puisse contempler son univers, et assister, impuissant à la confession de cette rêveuse qui a su trouver ses mots, qu’ils soient violents, doux, tristes, joyeux, empreints de mélancolie, ils sont là pour nous, pour nous rappeler combien on les aime, ces filles…

  1. Le mâle appétit
  2. Je bois Monsieur
  3. I wanna be your cat
  4. Mademoiselle B
  5. Aujourd’hui j’me lave pas
  6. Dans mon apaprtement
  7. Je suis méchante
  8. Que je me souvienne
  9. J’ai rencontré quelqu’un qui te ressemble
  10. Insecure
  11. Ceci est mon corps
  12. LaFille tout attaché(e)

L’album est dans les bacs, et sur internet. C’est chez Volvoxmusic.

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