Non, je n’ai toujours pas internet en 1972, c’est bien de l’année 2010 que je vous écris, et pourtant j’ai reçu une réédition de cet album, qui est à mes oreilles l’un des plus kiffants des Stones. C’est certainement ce disque qui représente à mes oreilles le mieux, le légendaire « Sex Drugs And Rock’n’Roll ». Rien que pour son histoire, savoir que cette galette a été enregistrée dans une villa louée dans le sud de notre beau pays, à la cave, je m’imagine clairement assister à l’enregistrement, entre deux rails, douze bières, six filles, et un chien. Ne me demandez pas le pourquoi de la présence du chien, j’ai pris trop de LSD, et j’apprécie les riffs somptueux, que dis-je orgasmiques de Monsieur Keith Richards.

Rocks Off, première piste, et déjà le son correspond au nom du webzine où j’écris, oui c’est désinvolte, c’est trash, c’est rock, mais le miracle des Stones c’est que ça reste beau, musicalement, c’est uni, c’est une de ces prouesses dont seuls les Stones ont été capables, enregistrer un album dans une cave du sud de la France, alors qu’on le croirait sorti du fin fond de l’Amérique. Je ne dois pas trop m’égarer car lorsque les premières notes de Sweet Virginia se font entendre, je me retrouve là, assis au bord d’un de ces fleuves interminables, à fumer un joint, en contemplant le soleil couchant. Bizarrement, ce disque n’a pas de morceau « tube » que tu fredonnes toute la vie, oui je pense à Paint it Black ou Jumpin’Jack’Flash. Ce disque n’est pas le plus accessible des Stones, mais il mérite qu’on s’y noie, une heure ou deux, rien que pour dire à ses petits-enfants plus tard « Je n’étais pas là en 1972, mais j’ai pu entendre ces chansons ».

L’album de 2010 est une de ces remastérisations, augmentée d’inédits, qui sont des instrumentales enregistrées dans cette cave, sur lesquelles on a ajouté des voix, chœurs, et guitares enregistrés en 2009 (Merci Wikipédia).
D’ordinaire, je crache sur ces vieux retours puant le commercial, mais là, rien que d’offrir à nos oreilles la possibilité de pouvoir re-savourer cet accomplissement du Rock, je dis merci.

Deux disques, deux heures de rock’n’roll orgasmique, où on se prend à vibrer sur des chansons comme Dancing in the light, ou RIP This Joint, et Shine a Light. Deux heures qui sonnent comme la cloche pour nous inviter à entrer au paradis, au paradis des légendes du Rock, deux heures à savourer la voix de Jagger qui part dans des envolées inqualifiables. Deux heures d’une jouissance musicale à laquelle tout individu musicalement sensible se doit d’avoir goûté.

J’en fais sûrement trop, je suis sûrement amoureux de ce groupe, de ce disque, mais si tu dis à n’importe qui « Rolling Stones ? » il te fredonnera Paint it Black. Parle-lui de ce double album, pour vraiment ressentir ce qui fait la puissance des Stones. Je n’aurai jamais osé écrire quoi que ce soit sur les Stones, tellement j’aime leur son, mais quand la réédition de cet album est arrivée dans ma boite, j’ai réfléchi, re-réfléchi, et encore réfléchi, quoi écrire, que dire, que dire d’une des plus belles offrandes aux dieux du Rock’n’roll, qu’un album enregistré dans les conditions les plus étranges, qui est une pièce maitresse de la discographie des Stones, voire même de la vraie musique, celle qui te prend aux tripes, et te donne envie de secouer la tête, et de faire de la guitare, dans le vide…

Ça s’appelle Exile on the main street et ça se trouve partout, et c’est un disque Polydor.

The Rolling Stones
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