Ben Howard, c’est le genre de gars qui vous ferait presque regretter d’avoir jeté votre dévolu sur la guitare comme instrument de prédilection (mais bon, c’était pour emballer les filles à l’époque). Véritable prolongation du personnage, sa guitare fait de Ben Howard un virtuose du folk, empreint de blues, de rock échevelé, et autres pickings démentiels. Adepte de l’open tuning et du tapping (ou alors j’ai rien compris), le son de Ben Howard est unique sur la scène folk. Si on ajoute à ça un petit côté artiste torturé, des cheveux à la Kurt Cobain en moins gras et une gueule d’ange, autant dire que ça plait à la minette. Et la minette à tendance écervelée, c’était la principale composante du public au Casino de Paris en cette veille de 12/12/2012 (ouais c’est bon, j’ai réussi à le caler :)). Je vous ai déjà dit à quel point j’adorais cette salle je crois, ancien théâtre, acoustique du tonnerre, lumières géniales… mais public qui vient là encore une fois pour consommer. Heureusement, je me fais une nouvelle fois plus ou moins pote avec le vigile qui me ménage une place digne de ce nom sur un côté de la scène, au grand dam des minettes écervelées présentes autour de moi, et qui se seraient bien vues monter sur scène pour taper la bise à Ben. Bref.

La première partie est assurée par Monica Heldal, illustre inconnue aux cheveux longs très hippie, qui débarque sur scène seule avec sa guitare. Même pas peur, les premières notes donnent le change : picking furieux, folk détonnante, et voix bien posée, le court set de la belle, très vite flanquée de son guitariste, n’a rien à envier à ce qui va suivre. Encore une fois, les artistes établis n’ont pas peur de caler des premières parties qui dépotent, au risque, certes mesuré, de se voir éclipsés. A suivre pour ceux qui aiment le genre, ou simplement qui tomberaient amoureux de la petite hippie !

L’interlude qui suit est interminable, tout le monde bouge pour être au plus proche de la scène, le staff n’en finit plus d’accorder les instruments, et je me tue à expliquer à une des minettes que non, elle ne peut pas monter sur le muret à côté des enceintes pour mieux voir et que le vigile va la virer… en vain. La minette écervelée est têtue (ce qui ne l’empêchera pas de se faire virer trente secondes plus tard).

Ben Howard finit par arriver sur scène, seul à sa guitare, un spot l’éclaire (mal), et la magie opère. Le reste du groupe, en tout et pour tout composé d’une violoncelliste (mais aussi bassiste et percussionniste…), un batteur et un guitariste qui doit bien mesurer ses deux mètres, le rejoint dès le deuxième morceau. Ben Howard égrène alors les quasi-tous tubes de son premier album, Every kingdom, dans des versions largement plus énergiques que la pop tranquille à laquelle les versions studio nous ont habitués. Only love déchaine la minette, les versions de Old Pine et de The Wolves sont magiques. Gaucher de son état, Ben Howard se paye le luxe de jouer le plus souvent sur des guitares de droitier, toujours avec une rare virtuosité. Le niveau des musiciens impressionne aussi, surtout la violoncelliste, India Bourne (d’aucuns diront que je suis encore tombé amoureux), qui envoie sévère lors d’un final en apothéose sur The Fear. Section rythmique au top, impressionnant guitariste, un concert qui restera pour moi dans les annales. Ben Howard quitte la scène sur un larsen et ne reviendra que pour une chanson. La minette est satisfaite (même si deux de mes voisines se sont senties mal pendant le concert, prestement évacuées par mon pote le vigile), et je dois dire que j’ai des étoiles dans les yeux.

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