Si vous recherchez l’origine d’Orange Blossom, vous trouverez l’histoire d’un collectif protéiforme, mal rangé dans la catégorie « musiques du monde », fort d’une discographie rare et précieuse : un EP en 1997, puis Everything Must Change en 2005, puis plus rien… Plus rien jusqu’à Under The Shade of Violets, le nouvel album d’Orange Blossom qui sort le 29 septembre 2014.

Under The Shades of Violets c’est avant tout une voix, celle de Hend Ahmed, chanteuse venue d’Egypte, qui, si l’on en croit l’interview donnée à Rue89, ne partage avec le reste du groupe que le langage de la musique. S’il était encore besoin de le prouver, il n’est donc apparemment pas nécessaire de pouvoir communiquer par la parole pour produire des titres d’une puissance incroyable, aux mélodies tantôt envoûtantes, tantôt entêtantes. Aussi variés qu’originaux, les onze titres qui composent l’album associent sonorités orientales à une électro très bien pesée. Les guitares électriques ne sont pas sans rappeler le son des albums solo d’un certain John Frusciante, ancien et regretté guitariste des Red Hot. A l’instar de la dernière expérience d’EZ3kiel, le tout est accompagné d’un orchestre à cordes qui amène profondeur et mélancolie à un ensemble qui n’est pas le moins du monde triste.

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Il y a ensuite la production, soignée et sans faille. Dans une époque où tout va toujours plus vite, Orange Blossom a su prendre son temps pour travailler les moindres arrangements, peser chaque instrument, chaque machine, pour laisser place à l’ensemble, et surtout et toujours à la voix de Hend. Il en ressort des titres qui eux aussi prennent leur temps, développent des mélodies complexes, souvent rythmées, parfois douces et dans tous les cas très riches. Une seule écoute ne suffit pas pour appréhender l’ampleur de cet album, car tous les titres ont leurs spécificités. Du langoureux Ya Sîdi, aux électroniques Black Box et Pink Man, en passant par le planant Lost, il règne une ambiance indescriptible qui saura à coup sûr séduire tous ceux qui auront la chance d’écouter l’album en avant-première. L’opus se termine en fanfare sur les rythmes d’une batteria brésilienne comme un point d’honneur à terminer le voyage par un retour aux sources, à une source.

C’est enfin la magie réelle de l’ensemble que l’on retient, un tour du monde en quelques dizaines de minutes sans bouger de son fauteuil. J’espère sincèrement que cet album fera date tant il porte en lui les germes de la musique de demain – pour paraphraser Rue89 . Mais il rentre tellement peu dans les cases stéréotypées de la musique actuelle que je doute que son audience ne dépasse de beaucoup celle des initiés. Quoi qu’il en soit, pourvu qu’ils soient le plus nombreux possible car c’est une ode universelle au pluriethnisme que nous offre Orange Blossom.

Profitez-en, c’est un cadeau rare en ces temps de repli sur soi-même et d’obscurantisme.

Profitez-en, Orange Blossom, c’est tout le contraire.

Ils sont en tournée un peu partout, je ne peux que vous conseiller d’y aller. L’album sort le 29 septembre, mais vous pourrez trouver cinq titres en avant-première sur la toile.

10338402_265710180282602_7740025271836131989_oTracklist

  1. Ommatry
  2. Lost
  3. Ya Sîdi
  4. Pitcha
  5. Jerusalem
  6. Good Bye Kô
  7. Mexico
  8. The Nubian
  9. Black Box
  10. Pink Man
  11. Aqua

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