Le festival Rock en Seine s’installe dans un thème « jungle » pour cette édition 2015. On croisera toute une population de festivaliers, certains déguisés en Pikachu, d’autres au visage peint de couleurs fluos (grâce aux animation du stand Stabilo), et même quelques-uns en chemise et robe de soirée, tenant négligemment un verre à pied à la main.

On arrive en ce début d’après-midi, au son des guitares de John Butler Trio, qui joue sur la Grande Scène. On découvre pour l’occasion une dimension plus rock en concert que sur disque. La pelouse est bondée, il flotte dans l’air un parfum joyeux. Les guitares se font hyperactives et mélodiques pour un public détendu et heureux d’être là.

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On se dirige ensuite vers la Scène de l’Industrie où s’installe Jeanne Added et sa chevelure d’argent. On reste bluffé par son interprétation de Miss It All. La chanteuse se déhanche en épousant les rythmes syncopés que lance son batteur. On retrouve cette stridence dans les cris, cette tension vocale, et cette jolie intensité qui fait le son si particulier de Jeanne Added. Les morceaux s’enveloppent d’une dimension plus électronique. On saluera le très bon Look At Them, suivi de l’excellent A War Is Coming. La basse se fait grondante pour libérer énergie et puissance. Jeanne sautille de façon épileptique sur Lydia et scande des « I love you » envoûtants. Le chant est rempli d’une organicité déroutante. La main droite est vissée sur le clavier, micro ancré dans la gauche, la tête oscille dans une danse frénétique. Le set se termine sur un Suddenly en duo avec Maria Chastain, qui amène une touche de lyrisme. Pour ceux qui souhaitent vivre l’expérience, courez prendre vos place pour la Cigale en octobre.

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C’est un concentré de bonne humeur qui envahit la Grande Scène avec le duo mexicain Rodrigo Y Gabriela à l’occasion de leur première participation au Rock En Seine. Avec les chansons de leur sixième opus, 9 Dead Alive et leur incontournable Tamacun, Rodrigo Y Gabriela nous ont offert une prestation haute en couleurs, portée par le style « fusion » de leur musique aux multiples influences (rock, flamenco, jazz). Sous les rythmes de la guitare rythmique de « Gab » et de la guitare solo de « Rod« , c’est un public nombreux qui est venu danser devant la grande scène, ou même sur la grande scène pour quelques chanceux, invités par le duo à les rejoindre ! Un moment de partage et de joie, illustré par la surprise réservée par nos deux artistes, la reprise de Happy de Pharell Williams en featuring avec John Butler, le chanteur du trio éponyme. Pas de doute, ce duo, fan de métal, et ayant commencé dans la rue, a plus d’une corde à sa guitare.

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The Offspring était la grosse tête d’affiche de ce vendredi. Ils nous offrent leurs meilleurs morceaux, notamment un Why Don’t You Get A Job ? dopé d’une énergie folle. Les papis punks démontrent qu’ils sont toujours debout. Les quelques problèmes de micro auront du mal à désarçonner une foule déjà conquise. On embarque dans la machine à remonter le temps, direction l’adolescence. Le centre de la pelouse bouge énergiquement à coups de pogos et de slams surexcités. Les albums Smash et Americana sont bien représentés avec un Pretty Fly jouissif et un Kids Aren’t Alright excellent. Le groupe est rappelé (phénomène qui sera assez rare pendant le festival) et nous achève avec deux bons classiques dont Self Esteem.

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Apres cette bonne claque punk-rock, on s’attendait à se poser un peu devant la scène de la Cascade pour écouter tranquillement Fauve. Il n’en est rien. Les parisiens sont remontés à bloc et prêts à en découdre. Il faut dire que c’est l’un de leurs derniers concerts, avant une pause dont on ne connait pas encore la durée. La voix est un peu enrouée, hargneuse et déterminée. On se laisse emporter dans le rythme fou de l’enchaînement des morceaux. Infirmière, Tallulah, Voyou et Paraffine nous retournent le cerveau. Le chanteur fait les cents pas en haranguant un public acquis à sa cause. Blizzard déchaîne le public, et les doigts d’honneur se lèvent vers le ciel avec une certaine délectation. Le set se termine sur un brin de nostalgie, avec Kané suivi du toujours aussi joli et touchant Hautes Lumières.

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C’est le cœur léger qu’on se dirige vers la scène de l’Industrie pour un changement d’ambiance radical. Handbraekes tient la scène avec une électro désynchronisée, bien lourde et puissante. Le son est presque rave, et nous accueille avec une débauche de beats endiablés. Ça sonne comme du Prodigy sans paroles. Le mix tire parfois vers la dub-step. Les lumières sont éblouissantes. L’ambiance est surchauffée, on est là pour se lâcher et pour danser. C’est une prestation énervée, martiale et sans concession que nous proposent Mr Oizo et son acolyte Boys Noize.

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On termine par la performance de Kasabian sur la grande Scène. Les anglais nous offrent un rock énergique ponctué de grosses guitares et de puissants riffs. Le son est extrêmement saturé, et gâche un peu la prestation. Underdog en pâtira particulièrement. Néanmoins, les morceaux acoustiques restent globalement très agréables. Le fond de la scène est illuminé du fameux 48:13, titre du cinquième album studio du groupe. On saluera la très bonne reprise de l’excellent People Are Strange des Doors. Une première journée de festival sur les chapeaux de roues, et très riche en beaux moments de scène.

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