Début octobre (le 9 soyons précis) est sorti le troisième album solo de John Grant (quarante-sept ans et ancien leader du groupe Czars) Grey tickles, black pressure. Au-delà de l’album, je découvre avec un peu de retard un artiste (nobody’s perfect !). Me voilà donc partie vers de nouvelles contrées musicales et sans trop en dévoiler, je peux déjà vous dire que c’est étonnant, touchant et décalé.

Il est grand, barbu, porte un noeud pap’ et se confond presque avec le papier peint aux couleurs pastels que nos grands-mères ne renieraient pas. La pochette, particulière avouons-le, fait doucement sourire. Doucement, car une étrange sensation s’en dégage à voir ces deux chouettes noires aux côtés d’un John Grant au regard illuminé… Une douce folie semble s’être emparée de lui. Le titre de l’album nous donne quelques clés supplémentaires : Grey Tickles est une traduction littérale de l’islandais qui signifie mid-life crisis (crise de la quarantaine) et Black Pressure est tiré du turc et signifie cauchemars. On s’apprête donc à pénétrer dans la tête d’un homme en pleine névrose.

La vidéo-teaser pour la sortie de l’album : inquiétant, on vous dit !

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=-0QsMQZf1q4[/youtube]

L’album s’ouvre (Intro) et se referme (Outro), tel un journal intime, sur des versets de la Bible : « Love is passion, love is kind, it doesn’t envy, it doesn’t burst… ». La voix de baryton de John Grant est profonde. Hypnotique. On l’aura compris, l’album s’articule autour du thème universel de l’amour.

On passe ainsi de douces ballades pop (Grey Tickles, Black Pressure, Down Here) à des titres plus électro – parfois proches de l’expérimental – empruntant aux eighties. L’avant-dernier titre Geraldine est probablement le plus beau de l’album, le plus bouleversant. Une chanson dédiée à l’actrice de Broadway Géraldine Paige ; John Grant s’adresse à elle, en quête de réponses : « Please tell me that you didn’t have to put up with this shit« .

Remontons un peu dans les titres, histoire de ne pas passer à côté d’une petite pépite : Voodoo Doll et ses accents funk (Bruno Mars n’est pas loin). Cela parle encore et toujours d’amour : « I made a voodoo doll of you. Then I gave it some chicken soup. Did you feel any warmth down deep inside. Did you feel how your blues went away. And died. » Dans Guess How I Know, l’ambiance est différente, plus amère : « Guess how I know you are a Zombie baby. Cause you ripped my heart right out of my chest. You don’t exhibit any feelings Baby… » John Grant chante ses amours comme personne. C’est visuel, violent.

Premier extrait de l’album : Disappointing. Dans le clip, on suit John Grant dans une salle de sport, depuis les vestiaires jusqu’au sauna… exclusivement réservé aux hommes. Les poses sont lascives. Des serviettes tombent. En écoutant bien les paroles, on découvre une belle déclaration d’amour. Quoique le sourire éclatant et ambigu de notre homme laisse perplexe… John Grant, l’insondable.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=U2Ig4sMURdc[/youtube]

On le sait, John Grant assume son homosexualité et sa séropositivité, mais il assume surtout ses angoisses et obsessions. C’est bien. C’est beau. C’est… Grant (j’assume aussi) !

Tracklist JOhnGrant-albumDV

  1. Intro
  2. Grey tickles, black pressure
  3. Snug slacks
  4. Guess how I know
  5. You & him
  6. Down here
  7. Voodoo Doll
  8. Global warming
  9. Magma arrives
  10. Black blizzard
  11. Disappointing
  12. No more tangles
  13. Geraldine
  14. Outro

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