Fin septembre, au hasard des rencontres, on a découvert un lieu original et intimiste. Nous nous sommes rendus aux portes ouvertes de La Manufacture Chanson, située dans le dixième arrondissement de la capitale. Le lieu est ouvert depuis 1983. C’est une société coopérative d’artistes, spécialisée dans le domaine de la chanson. Oui, la chanson ! Ici point de groupe de rock ou de crew de rap, pas d’improvisation instrumentale qui dure vingt minutes, l’importance est donnée au texte et à l’interprétation. C’est un lieu unique dans le paysage des salles parisiennes. A la fois salle de concert, école de musique et espace de coaching scénique, La Manufacture Chanson propose un accompagnement dédié aux artistes de la chanson. A noter que tous les concerts annoncés se déroulent à La Manufacture Chanson bien sûr.

En ce samedi 23 septembre, on a pu découvrir quelques artistes qui sont accompagnés par l’équipe du lieu. C’est Jean-Baptiste Musset qui ouvre le bal avec le titre Lila en guitare-voix. Également chanteur des Poubelles Boys, il nous offre une interprétation toute en finesse ponctué d’une session de saxophone réalisée entièrement à la bouche. Nour lui succède avec Il Pleut des Hommes interprété au piano, puis Vaslo présente Amor Amor issu de son EP Réveil.

On retiendra le morceau Le Costard Fera L’affaire de Raphaël Moraine qu’il interprète à la guitare avec Priscilla aux chœurs et Léo à l’accordéon. L’écriture est plutôt sympa et le rythme énergique. C’est Carole Cettolin qui prend la suite avec Sang d’Encre. Cheveux courts, chemise à carreaux, guitare et interprétation sensible lui donnent quelque chose de touchant. Elle sera en concert le 10 novembre en première partie de MOOD. Benkofski s’installe à la suite accompagné à la guitare électrique et au violoncelle. Le texte se veut engagé et l’interprétation évoque un peu le slam. Il se produit le 17 novembre et souligne que la femme s’est émancipée de l’homme par le travail, mais pas du capitalisme, avis aux intéressées. Le 17 novembre, il partagera la scène avec Lucie Taffin. Ce soir, elle est à l’accordéon et interprète en duo avec Stéphanie Blanc un titre à la fois drôle et étrange. Pour la petite histoire, le duo s’est formé à La Manufacture Chanson l’année précédente. Lucie a également fondé le groupe Jujalula avec sa sœur et tourne dans les salles depuis quelques temps.

On enchaîne avec le très drôle Florent Richard qui est également le Monsieur Loyal de la soirée. En effet, l’artiste, débordant d’une énergie folle, présentera ses coéquipiers tout au long de la soirée et proposera des petits quizz musicaux bien sentis autour de l’oeuvre de Gainsbourg lors des changements de plateaux un peu longs. Lorsque son tour arrive, il se lance dans la chanson Didou, pamphlet sur les difficultés d’endormissement de sa fille et les idées cyniques que cela suscite. La salle rit beaucoup et pour ceux qui veulent en savoir plus, il se produira les 20 novembre et 5 décembre. Il est suivi par le trio Le Minimum qui nous offre une interprétation sensible des poèmes de Keats La Dame Sans Merci et Ode Pour Un Rossignol. Petite pause quizz Gainsbourg le temps que le groupe suivant retrouve son clavier.

On poursuit avec Lozange dont l’EP éponyme est paru sur BandCamp en juin 2016. Sur scène, un claviériste et une chanteuse toute en douceur qui nous interprètent L’amour Fou. C’est Albane Aubry qui prend la suite accompagnée de Bertrand Noël aux claviers et cajon et Samuel Cajal à la guitare. La voix est légère et sied bien au morceau intitulé Le Bord du Passé. Elle sera en concert le 8 décembre et partagera la scène avec l’artiste suivante, Te Beiyo. Elle s’installe seule avec son ukulélé et nous livre le titre A la Lune qui pose une ambiance douce et rêveuse dans la salle. C’est Daisies Fields qui clôt cette soirée riche en découvertes. Elle interprète le sensible Sur le Cil à l’autoharpe accompagnée de son guitariste. Le son est touchant, l’écriture est très belle et la voix d’une douceur enivrante. L’attitude est juste et offre un très joli moment pour terminer la soirée. Elle est en concert le 18 janvier pour ceux qui se laisseraient tenter.

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