Malgré une énième tentative pour lui mettre la tête sous l’eau, le Hardcore n’est pas mort dans ce pays ! L’annonce, il y a quelques mois d’une nouvelle grande rave des Heretiks, ici, à Rennes, a fait l’effet d’une bombe. Le succès des soirées Stéréo Nightmare, organisées par Hardcore Deluxe y est certainement pour beaucoup et fait souffler un vent nouveau sur le mouvement. C’est à l’occasion d’une de ces soirées à l’Ubu, que j’ai la chance de rencontrer Al Core, membre de la paire historique Micropoint.

Désinvolt : Depuis quelques mois, le milieu du Hardcore est très actif, on nous annonce beaucoup de soirées, dont certaines demandent une grosse organisation, peux-tu m’en dire un peu plus ?

Al Core : Il y a deux ou trois labels qui émergent, toujours Audiogenik qui suit son bonhomme de chemin, ça bosse bien. Puis il y a les nouvelles structures comme Back to the Rave avec Jagger Jack, Trypod, qui officient sur tout le Grand Ouest : Bretagne, Nantes, éventuellement Bordeaux et jusqu’en Basse-Normandie.

Désinvolt : Justement, on dirait que les DJ de votre génération ont pris les choses en main dans l’organisation ?

Al Core : Oui, j’ai passé beaucoup de temps à ne faire que de la musique, mais à un moment donné, on a d’autres envies. Je suis en train de passer un cap, je fais plus d’organisation, de post-production ; pas forcément de l’organisation typique de soirée. Mon créneau, ça n’est pas l’organisation de soirée comme ce soir. Par contre,  je peux aider des artistes, participer aux prods des albums.

Désinvolt : Quand on voit les line-up des soirées, on peut regretter qu’il n’y ait pas plus de jeunes DJ  qui fassent du Hardcore. Ils sont tous aux Pays-Bas ?

Al Core : Ca arrive, ça arrive ! On ne les voit pas encore beaucoup mais il y a quand même de la relève. Dans la série des petits gars qui reprennent ce qu’on faisait en Frenchcore avec Micropoint, il y a des jeunes comme Maissouille. En Italie aussi, ça bouge bien, aussi en Suisse, ça émerge partout en fait.

Désinvolt : Vous étiez les pionniers avec peu de concurrence, quand on voit la quantité incroyable de sound-systems, est-ce que ça n’est pas plus difficile aujourd’hui de se faire connaître ?

Al Core : Il y a beaucoup de monde et il faut aussi  savoir ce qu’on veut : les mecs veulent passer le cap mais au début, ils ne voulaient faire que de la free-party, maintenant ils veulent refaire de l’évènement bien organisé… Si on veut être professionnel, il faut passer par là… Nous, les vieux de la vieille, pour la plupart, on a changé de vie, certains ont des enfants, certains ont arrêté les soirées. Moi, je me suis concentré sur ma production, j’ai beaucoup travaillé…

Désinvolt : J’ai vu que tu avais produit beaucoup, surtout en vinyles…

Al Core : Oui, et ça va continuer. En CD, j’ai un album prévu avec Micropoint, et en septembre un avec Trypod, sur le label de Jagger Jack.

Désinvolt : Radium et toi, on ne vous voit pas souvent à Astropolis. Il y a une raison ?

Al Core : Il faudrait qu’on ait les contacts pour le faire,  avant on avait UWE mais maintenant ça a disparu. A Astropolis, les rênes ont changé de main, avec des mecs qui veulent faire leur propre plateau.

Désinvolt : Vous y étiez il y a deux ou trois ans, mais le vendredi…

Al Core : Oui,  mais c’était Micropoint. Pour qu’on le refasse, il faudrait un nouvel évènement Micropoint, et encore, comme ils ont changé de direction…

Désinvolt : On l’a bien senti, il y a une dérive.

Al Core : Après, il y a ceux qui y ont toujours bossé comme Manu, qui fait partie des meubles et de l’organisation. Heureusement qu’il est là pour garder la connotation Hardcore, techno.

De notre côté, ça bouge bien, on travaille à des albums, on fait beaucoup de soirées et le public est toujours là,  ça continue…

Désinvolt : Je te remercie de m’avoir reçu, je te laisse te préparer pour ton live.

Erratum : L’album à sortir avec Trypod sera sur leur label Golghott Records et non sur le label de Jagger jack.

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