Quand j’ai vu les dates de la tournée européenne des Cowboys Fringants, je me suis dit qu’il ne fallait pas que je les loupe, et quand j’ai vu qu’ils faisaient l’Olympia, je me suis décidée en deux secondes à demander une accréditation. Heureusement que chez Wagram, ils sont sympas avec les groupies hystériques dans mon genre et qu’ils m’ont permis d’assister à ce concert ! Me voilà donc, en ce lundi 6 février 2012, débarquée de ma province pour voir les québécois jouer dans une des salles les plus mythiques de la capitale.

19h15, me voilà entrée dans la salle après avoir récupéré mon pass presse (la classe !!), je découvre la configuration : le sol de la fosse est en pente, les balcons au-dessus sont un peu vides mais comme le concert est annoncé complet, ça devrait se remplir. Il y a déjà pas mal de monde dans la salle, la plupart des gens patientent par petits groupes, une bière à la main, debouts ou assis, on se croirait en festival, ça s’annonce bien !

20h, la salle est pleine à craquer, on commence à réclamer les Cowboys, et les voilà enfin ! Tout le groupe est là, y compris JF que je n’avais pas vu à Amnéville. Rien qu’aux costumes de scène – enfin, si on peut appeler ça comme ça -, le ton est donné : ils sont là pour se faire plaisir ! Pour vous permettre d’imaginer un peu (des fois que les photos en bas de l’article ne suffisent pas 🙂 ) : Karl arrive habillé « classique », avec un jean, une chemise, une cravate et… une espèce de gilet long en moumoute assez hideux; JF est habillé d’une combinaison bleue et jaune fluo, avec un nez de clown à un endroit trèèèès stratégique; Jérôme est en robe rose flashy, avec une cagoule représentant un squelette et les chaussettes remontées à mi-mollet; Dan Lacoste, guitariste additionnel, a choisi de s’habiller en marin avec la combinaison cirée jaune et la casquette de capitaine; le batteur – dont je n’ai pas compris le nom lorsque Karl nous a présenté les musiciens – arbore un bob doré à paillettes et une chemise verte fluo (tendance « qui fait mal aux yeux »); et Simon Landry, guitariste-percussionniste, est lui habillé d’un jean rose fluo (assorti à la robe de Jérôme) et d’une chemise tout droit sortie d’un épisode de Magnum ! La seule qui se démarque au milieu de tout ça avec ses habits plus classiques est Marie-Annick, qui attire les regards de la plupart des mâles de la salle avec son haut noir et sa jupe courte.

Le concert démarre à 200 à l’heure, ouverture quasi-obligée sur Paris-Montréal, et ce que je pressentais à l’écoute de l’album se confirme : les Cowboys ont bel et bien réussi à me faire pogotter sur une chanson de rupture ! Pas de répit, La Manifestation, La reine, Télé s’enchainent, la salle est en délire, ça saute dans tous les sens. Je découvre par la même occasion que le sol en pente de la salle, ça fait un peu comme un pont de bateau quand tout le monde saute : ça tremble, ça ondule, et c’est assez pratique parce qu’on a pas réellement besoin de sauter pour être dans le rythme ! Une petite pause avec L’horloge, où Karl sort une flûte à bec d’un rose fluo assez improbable et joue trois notes, ce qui me fait rire autant que la première fois que j’avais vu ça à Amnéville. La pause est finie, le groupe attaque de nouveau à fond avec La Catherine, le public répond d’une seule voix à Karl, qui oublie les paroles d’un couplet, reprend en rigolant, et se fait charrier sur scène par les autres membres du groupe. Second moment de calme (il faut bien ça pour calmer mon point de côté, j’ai plus l’habitude de sautiller moi, va falloir que je me remette au sport !) avec On tient l’coup, qui est une de mes favorites du nouvel album. Suit Une autre journée qui se lève, où JF démontre qu’il est multi-talents en faisant de la corde à sauter avec un cordon de micro que font tourner Jérôme et Simon. Ils sont fous ces québécois !

Sur scène, ça court partout, ça saute dans tous les sens, ça fait des duels entre zicos, les Cowboys sont contents d’être là et ça se sent. Le décalage horaire dont ils souffraient encore est totalement récupéré, ils communiquent beaucoup avec le public, et Karl nous commente même les résultats du SuperBowl qui s’est joué la veille, ainsi que le désespoir de Jérôme dont l’équipe fétiche a perdu.

Si la vie vous intéresse relance les pogos (si tant est qu’ils aient vraiment cessé), et Plus rien, lourde et oppressante à souhait, avec des basses très présentes et des éclairages très froids et durs, signe la fin de la première partie.

Après l’entracte, ça redémarre fort avec Droit devant. La salle ne met pas plus de trente secondes à se remettre dans le bain et à sauter dans tous les sens, même aux balcons ça commence un peu à bouger. Après Ti-Cul et Has been, qui ne m’avait pas marquée sur l’album Que du vent, mais qui me fait beaucoup rire en live grâce au jeu de scène, voilà Marilou, une de mes nouvelles chansons fétiches. Et vu les réactions autour de moi dans la fosse, je ne suis pas la seule à l’aimer !

Exclusivité de la soirée, Karl laisse le micro au « pire chanteur du Québec », comme il le présente, en la personne de Jérôme Dupras. Celui-ci nous gratifie d’une chanson inédite : La chatte à ma sœur, aux jeux de mots potaches et l’humour douteux, comme vous l’aurez deviné. Pire chanteur du Québec ou pas, on en redemande, mais on n’a hélas pas droit à une seconde inédite.

 

 

Karl reprend le micro et c’est Entre deux taxis qui nous offre un peu de douceur. Afin d’expliquer un peu mieux le contexte de la chanson suivante, Karl nous explique le problème des fermetures d’usines au Québec et partout, et de l’ingérence du Canada dans la politique québécoise :  Shooters n’est pas la chanson la plus gaie de l’album ni de la soirée, mais le public est acquis à la cause, les poings se lèvent, ponctuant les moments forts de la chanson, les refrains sont repris en chœur.

Pas question de déprimer pour autant, ça attaque de nouveau très fort, avec En berne et 8 secondes. Sur Les Etoiles Filantes, les désormais traditionnels avions en papier s’envolent de toutes parts, et à voir les sourires fleurir sur scène, on a l’impression que c’est à chaque fois la première fois qu’on leur fait le coup. Le groupe quitte ensuite la scène, se fait désirer un peu, puis revient pour le premier rappel.

Et quel rappel ! On a l’impression qu’ils viennent à peine d’entamer le concert quand on les voit attaquer Joyeux Calvaire, Awikatchikaën/Le reel des Aristocrates et le Shack à Hector. Chanson pendant laquelle Karl envoie des kazoos dans le public. Comme parler de bières à longueur de chanson ça donne soif, un roadie prévenant apporte des bières à tout le groupe, que Jérôme et Karl s’empressent de descendre cul sec… Le groupe et la salle entonnent alors un « Ils sont des nôtres » venu du cœur.

La chanson suivante, c’est au public de la choisir, et malgré ceux qui votaient comme moi pour Gaëtane, c’est Le Gars d’la Compagnie qui remporte les suffrages, à la fois oppressante et joyeuse, elle permet de pogotter tout en gardant le poing levé. Sur Toune d’automne, MA chanson, les briquets s’allument, l’ambiance se fait plus sereine, Karl change les paroles pour « Jure-moi donc qu’t’as pas voté conservateur ». C’est un peu mon moment Nutella à chaque concert, de savoir ce qu’il va bien pouvoir inventer pour ce passage 🙂

Tant qu’on aura de l’amour arrive, des fans sont invités à monter sur scène, s’attirant la jalousie du reste de la salle, ça sent la finEt effectivement, c’est la fin, le groupe présente le staff technique et les musiciens, salue et s’en va...

… Avant de revenir pour un deuxième rappel, parce que « on en a encore quelques-unes en stock », comme dit Karl. L’au-revoir définitif se fait sur L’hiver approche, chanson à la fois triste et gaie, qui permet de jeter les dernières forces qu’il me reste dans un ultime pogo et les derniers cris de groupie hystériques que m’autorisent mes cordes vocales trop sollicitées ce soir. Le groupe quitte définitivement la scène après 2h30 d’un show vraiment intense, pour eux comme pour le public.

Je ne regrette vraiment pas d’avoir fait le déplacement depuis Strasbourg, des concerts comme ça, j’en veux bien tout le temps !!

 

Setlist :

  1. Paris-Montréal

    Ma "prise de guerre" !!

  2. La manifestation
  3. La reine
  4. Télé
  5. L’horloge
  6. Histoire de pêche
  7. La Catherine
  8. On tient l’coup
  9. Une autre journée qui se lève
  10. Si la vie vous intéresse
  11. Plus rien

[Entracte]

  1. Droit devant
  2. Ti-Cul
  3. Hasbeen
  4. Marilou s’en fout/ Jam
  5. La chatte à ma soeur (chant : Jérôme)
  6. Entre deux taxis
  7. Shooters
  8. En berne
  9. Les étoiles filantes

[Rappel 1]

  1. Joyeux calvaire
  2. Awikatchikaën / Reel des Aristocrates
  3. Le Shack à Hector
  4. Le Gars d’la Compagnie
  5. Toune d’automne
  6. Tant qu’on aura de l’amour

[Rappel 2]

  1. Attache ta tuque

 

 

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Merci à Alexis pour les photos, à PH pour les accréditations, et désolée à ceux qui m’entouraient dans la foule d’avoir mis leurs tympans à rude épreuve avec mes cris suraigus !!