En ce mardi de fin octobre, pour lutter contre le froid et la pluie, nous avons eu la chance d’assister à la prestation de St. Vincent au Trianon. L’artiste a débuté en 2007 avec l’album Marry Me et revient cette année avec le très bon Masseduction.

Elle ouvre son concert en présentant le film The Birthday Party qu’elle a elle-même réalisé (oui Annie Clark c’est elle). Le court-métrage dure 25 minutes et aborde la question du couple, de la mort et des anniversaires d’enfants. Le tout est très drôle, un peu grinçant et arty. La démarche est osée et ça fonctionne bien.

Le set débute à 20h45. Durant toute la première partie, elle interprète les morceaux tirés de ses anciens albums. La mise en scène est assez dingue. Un rideau situé devant la scène s’ouvrira lentement au fil des titres laissant apparaître une scène vide au plancher rose. L’artiste arrive moulée dans une combinaison et des cuissardes roses. Elle débute avec Marry Me seule au micro. Elle prendra la guitare pour la suite des titres et changera de guitare quasiment à chaque morceau. A noter que seule la couleur change, le modèle reste le même. Avec sa coupe au carré, ses cheveux noirs, ses lèvres roses flashy et sa peau diaphane, St. Vincent fascine le public. Les premiers rangs chantent en chœur, l’ambiance très sexy tient un peu du cabaret.

Elle interprète Strange Mercy allongée sur la scène en position fœtale. Les lumières parfois douces et caressantes se font épileptiques à grands renforts de stroboscopes dans les moments plus punchy notamment sur Digital Witness. L’artiste réussit le pari d’installer une ambiance sans musiciens. La voix est belle, les effets électroniques assez intéressants. On est presque devant une performance d’art contemporain. Les lumières s’éteignent et après un long changement de plateau aveugle, on retrouve son visage projeté sur l’écran géant qui orne le fond de la scène. Elle s’installe sur une estrade ronde en plein milieu et laisse libre court aux morceaux de Masseduction.

Elle enchaîne les interprétations tantôt sensibles tantôt rageuses. On est scotchés par Hang On Me. Les solos de guitare sont grinçants et teigneux. L’écran projette des vidéos de shooting photos, de ciels étoilés et d’images pop. On pense à Tori Amos, Bat For Lashes ou encore Peaches dans l’interprétation. Le travail de mise en scène est particulièrement réussi et pour peu qu’on s’y laisse prendre, on est emmené dans un univers où sexualité et féminité sont mises à l’honneur. On salue les très bons Happy Birthday, Johnny et New York. Le concert se termine sur Smoking Section et les mots « The End » projetés en rouge sur l’écran géant. L’artiste ne fera pas de rappel, mais on ne lui en tient pas rigueur tant le travail présenté est exigeant et élégant. Une superbe prestation pour une artiste complète.

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