Pour la sortie de son dernier album A Tout Moment, Eiffel est venu interpréter anciens et nouveaux titres à l’occasion de deux soirées inoubliables à La Cigale puis au Bataclan le lendemain.

Romain Humeau arrive sur scène pour nous présenter les premières parties :

@ La Cigale
@ Bataclan

Montgomery, "groupe français de Pop" c’est ce que j’ai pu lire sur leur myspace, ou c’est tout du moins comme ça qu’ils définissent leur style.

Je constate que Montgomery au fond ne sonne ni vraiment pop, ni vraiment français, c’est qu’à la troisième chanson que je me suis rendu compte que les paroles étaient … en français. Des guitares et deux claviers qui font parfois sonner leurs morceaux tendance noise rock. Pendant quarante cinq longues minutes, on a eu droit à du noise. Certes c’est pas mauvais, mais pas en première partie d’un concert ROCK, Montgomery peut trouver plus sa place dans une B.O d’un film ou va savoir, dans n’importe quelle autre prestation musicale mais pas en première partie d’Eiffel.

En résumé, on pourra dire qu’on nous a servi une longue, trop longue première partie qui a un peu endormi les 3/4 de La Cigale enfin surtout mon voisin qui n’a pas arrêté de réclamer "Quand est ce qu’Eiffel commence?"

Kid Bombardos, un groupe de jeunes bordelais aux sonorités de rock anglais, c’est ce que j’ai pu entendre avant le début du concert. Aurions-nous une première partie plus rythmique que celle de la veille? Patience … Clap clap, les Kids arrivent la bière à la main. Première réflexion faite : "A leur âge, ils ont pas le droit de boire de l’alcool non?". Non, nous n’étions pas devant 4 barbus à la moyenne d’âge de 40 ans mais justement ils faisaient peut-être la moitié de mon âge.

Allez on leur donne une chance et on écoute ce qu’ils ont à nous offrir : ça bouge un peu plus que la veille, c’est pas non plus la meilleure première partie qui soit, mais ça reste une prestation tout à fait honnête, du bon rock sans comprendre les paroles pour la simple raison qu’une chanson sur deux, le chanteur avait du mal à hurler dans son micro enfin il essayait mais sa voix ne lui permettait pas de hurler plus !

On en reparlera dans quelques années.

Changement de plateau, les roadies mettent en place le matos qui servira dans quelques minutes à Eiffel de mettre le feu ! Mais contrairement aux autres concerts où ce sont les roadies qui accordent le matos pendant que le groupe sirote son double whisky, avec Eiffel c’est « magique » ! Estelle qui arrive sur scène accorder sa basse, Romain qui la suit et fait de même, tout ce petit monde fait ses réglages, sous nos yeux, plutôt que d’envoyer les autres le faire à leur place, c’est chaleureux et familial.
On se rend compte à cet instant qu’Eiffel n’est pas un groupe comme les autres.

@ La Cigale – 17 novembre

Ni une, ni deux, le concert commence par « Minouche« , bon son où la guitare folk se mélange parfaitement avec l’esprit Rock, puis le temps de se mettre à l’aise devant cette salle comble, Eiffel envoie la purée avec le second titre, « Le Cœur Australie« , toujours avec cette rage aux lèvres. sans oublier le public bien au rendez-vous et qui reprend le refrain en chœur et à tue-tête !

Le cœur Australie
Désert de poussière rouge
Rosemary’s baby
Vous y êtes, il bouge
Mon amour, mon ami,
Ô prairies d’altitude
On se tient à la vie
À mélanger nos solitudes

Mais Eiffel surprend et fait durer le plaisir en variant anciennes et nouvelles chansons, comme l’incroyable « Il Pleut des Cordes« , « Ma part d’Ombre » ou « Tu vois Loin« . 10 ans après, les fans de la première heure sont toujours là et c’est la salle entière qui reprend les paroles faisant monter la température et montrant ainsi que Le Quart d’Heure des Ahuris est toujours efficace.

Et puis, « Mort J’appelle » vient un peu calmer les esprits qui s’étaient échauffés et d’offrir à ceux qui ont commencé les premiers slams un petit instant de repos.
Nous voilà ensuite avec « A tout moment la rue » qui résonne à La Cigale. Euphorie générale ! Eiffel se fait un malin plaisir à faire bouger le public, va savoir pourquoi mais même le sol vibrait aux poings levés des Ahuris. On n’est guère étonnés d’ailleurs d’entendre quelques « Bertrand » qui retentissent comme un cri de liberté. Le public est conquis ! On continue avec deux morceaux du nouvel album « Sous ton aile » et « Je m’obstine« .

Je m’obstine
En petit prince irradié
Le cerveau miné, envoûté
Par je ne sais quel enchanteur

C’est pas rien de le dire, nous étions envoutés . « Je m’obstine » cogne aux tympans et nous captive, faisant ainsi de ce morceau l’une des plus belles chansons d’Eiffel.

Retour à Tandoori avec « Bigger than the Biggest » et « Dispersés« . Le gros débordement musical commence : Nicolas Courret se lâche à la batterie, Nicolas Bonnière nous envoie ses solos de guitare à couper le souffle et pendant ce temps là, Estelle orchestre ce beau petit monde de main de maître derrière sa belle basse. Romain Humeau en transe avant de reprendre son calme pour « Dispersés« .
Sombre, sombre, sombre … Retour en 2002 et le public s’en rappelle bien. ça hurle et saute sur « Sombre » qui sera le final du concert.

Le public n’a pas épuisé ses dernières énergies et personne ne compte rentrer chez soi. Pour le rappel, nous avons eu droit à 4 chansons, rien que ça ! « Les Yeux Fermés » puis le groupe enchaîne avec « Ma Blonde » avant de faire plaisir aux rockeurs en offrant ainsi sa reprise de « Search & Destroy » des Stooges. Nicolas se débat encore avec sa gratte, va t’il arriver par la maitriser ? … Ouiiiiiiiiiiiiiii. La suite ? Pour refaire plaisir aux Ahuris (et il était question que de plaisir ce soir là), Romain nous offre sur un plateau d’Abricotine « Hype »

Inferno telegraph to the hype
Inferno telegraph to the hype
Inferno telegraph to the hype

Comment s’échapper à cette interprétation magistrale qui te renvoie 10 ans en arrière? Et comme avec le concert privé au Mouv’, on finit avec « Je voudrais pas crever« . Au revoir!

@ Bataclan – 18 novembre

Retour le lendemain au Bataclan pour une queue qui allait jusqu’à la rue Oberkampf ! Et pourtant il n’était que 19h. Heureusement une gentille Ahurie nous attendait au premier rang. Les t-shirts, le nombre de gens euphoriques, c’était bien ça : ce soir c’est LE concert des Ahuris (signalons que la date du bataclan a été complète 3 mois en avance sans aucune promo, chapeau les fans !).

Sans surprise, on retrouve la même setlist que la veille, avec un rajout du morceau « Saoul« .

On est où ?
Moi je vole au dessus d’un nid de
Coucou………………..

Un bonsoir avec un grand sourire aux lèvres. On retrouve un « A tout moment » beaucoup plus intense que celui de la Cigale et va encore pour un public qui reprend le refrain en chœur.

Des instants rageurs avec « Bigger than the Biggest » où Romain Humeu part dans un délire avant de reprendre son sérieux. Mais cette simplicité et un Romain joyeux nous suivra pendant toute la durée du show, ce dernier fut même pris d’un fou rire pendant « Dispersés« , rassurez-vous ce n’est guère une groupie hystérique en manque de sensations fortes qui a fait rire notre Romain mais juste un mec qui a hurlé « Spersééééés » du balcon. D’ailleurs, remarque faite ce soir là, on a eu droit pendant un bon moment à des « Romain je t’aime » lancé par … des mecs !

Avant de commencer « Inverse Moi » (qui est devenu le morceau préféré du public d’Eiffel), Romain prend le temps de remercier sa nouvelle maison de disque, ceux qui leur ont fait confiance et supporté … (la liste est longue)… Jusqu’au merci à ceux qui ont cru au groupe et qui ont été là à tout moment pendant 10 ans, les Ahuris.

Y aura t’il un rappel ce soir? Suspens … Le groupe revient. Bon, « Les yeux fermés« , c’est fait. « Ma Blonde« , aussi. Et là, Romain s’empare du micro pour nous dire ceci : « On va faire un truc qu’on a envie de faire depuis longtemps… Une reprise… On va vous jouer « Search & Destroy »
Nicolas (les deux) encore plus déjanté que la veille et Romain lance des gros confettis blancs. Un pur moment de Rock n’ Roll comme pourrait le dire Nagui.
Hype! Hype! Hype! Les lumières se rallument.

Mais la foule en veut encore. Un public en folie qui réclame le groupe mais surtout une chanson: « Douce adolescence« , dommage Eiffel nous offre comme chanson de fin « Je voudrais pas crever » avec ces instants de frisson et longs moments d’émotion.

On sort de là, en se disant un truc philosophique du style : « wouahh ça c’est du Rock ! »

Set list des 2 concerts:

  1. Minouche
  2. Le Cœur Australie
  3. Il pleut des cordes
  4. Saoul (seulement au Bataclan)
  5. Ma part d’ombre
  6. Tu vois loin
  7. Mort J’appelle
  8. A tout moment la rue
  9. Sous Ton Aile
  10. Je M’Obstine
  11. Bigger than the Biggest
  12. Dispersés
  13. Mille Voix Rauques
  14. Inverse-moi
  15. Sombre
  16. Dispersés
  17. Les Yeux Fermés
  18. Ma Blonde
  19. Search & Destroy
  20. Hype
  21. Je voudrais pas crever

Merci à Eiffel et à Jacqueline de Pias pour l’invitation.

Photos La Cigale : © Tiagofm
Photos Bataclan : © Vanessa Bureau