Il n’y a pas que la Bretagne et Paris dans la vie ! Le centre Ouest, terre de fêtes et de festivals, vous propose au fil de l’été des concerts et soirées d’une rare qualité. Charente, Charente Maritime, Deux Sèvres, Vienne, Vendée ou encore Maine et Loire, la campagne face Atlantique profite du beau temps et lâche les décibels. Francofolies, Festiv’été ou encore Feux De L’Eté, petit tour d’horizon de ces ambiances particulières, au milieu des champs ou sur le parking St Jean D’Acre. Je n’étais pas partout, mais j’étais jamais très loin, petits comptes rendus 100% subjectifs.

Francofolies, La Rochelle (17) le 14 Juillet 2009

En ce jour de fête Nationale, c’est la dernière soirée des Francofolies 2009, avec à la clé un nouveau record d’affluence. Et cela s’annonce bien, l’affiche est alléchante. Déjà sont passé sous la tour St Nicolas les Tryo, Bénabar, Olivia Ruiz, Renan Luce et tant d’autres, et le meilleur je crois, est à venir, avec une énorme surprise.

Après une délicieuse glace sur le vieux port de La Rochelle, on rentre sur le site. Ce n’est pas la même musique, ici on n’est pas dans un festoche de campagne, tout est sponsorisé, marketé, marchandé. Des loges VIP, des stands Guitar Hero, des pubs partout. Ici c’est tout à consommer, on boit de la Kro ou du Coca Cola, et on mange des sandwichs Sodebo. Je cherche encore la baraque à frites. A grand renfort d’écrans géants, le spectacle en vaudra quand même la peine.

Pep’s est en train de chanter. Mon dieu quelle soupe ! Il me ferait presque penser à Riké. Mauvaise langue mise à part, c’est pas mal, mais creux, chiant, on dirait un assouplissant, c’est doux, ça sent bon, mais ça manque cruellement de sensation. En partant, Pep’s prend le temps d’introduire Seyfu. Accueil pour ma part mitigé. Quelques belles paroles, mouais, je m’attendais à pire. Un chanteur dont le tube consiste à hurler son propre nom, c’est bizarre, mais bon…

Première bonne surprise de la soirée ensuite, Caravan Palace. De l’électro-manouche à l’accent festif, pas vraiment de parole, c’est dommage, mais des titres entraînants, d’une originalité rare, emmené par un violoniste enthousiaste et fou fou, et une chanteuse Marylin brune crazy-glamour, carrément sexy, en cantatrice charmante et charmeuse. Une musique très métissée, mélange d’un peu tout, très difficile à décrire tant le style peut changer d’un morceau à l’autre. Le son pète, ça vire au tekos, le public chauffe, les gradins commencent à s’agiter, ça sent très bon, la suite le confirmera.

On attend le troisième groupe, avec beaucoup de curiosité. Je connais bien de nom Goran Bregovic, mais l’œuvre du Monsieur reste assez obscure pour moi. Plus pour longtemps. Arrive une troupe de type venu de nulle part, avec des gueules de rien, des costumes approximativement traditionnels. Pas d’allure, mais quel talent !! Bregovic rentre à son tour, présente sa troupe et ses deux chanteuses bulgares avec des pots de géranium sur la tête. On est loin du bling-bling, et ça fait du bien. Un son de fanfare du coin, un peu rock, un peu triste, beaucoup tzigane, et un bordel immense qui se crée. Dépaysement assuré, c’est pas ce que l’on a l’habitude de voir ou d’entendre et ça fait un bien fou.

Quelque minute d’attente (c’est bien calé les Francos, pas de retard !), et arrive sur scène ceux pour qui je suis venu. La Rue Kétanou débarque, Florent, Mourad et Olivier, présentés par un curieux Jean-Jean et son « chaud poulette ». Alternant nouvelles et plus vieilles chansons, La Rue Ket’ donne le ton, l’ambiance monte jusqu’à l’interruption du concert, feu d’artifice oblige. Quelques pétards plus tard (pétards pétards, je parle du feu d’artifice hein), revoilà Jean-Jean, qui nous annonce une grosse surprise. En effet, alors que les lumières reviennent sur la scène, on aperçoit un orchestre entier d’une trentaine de musiciens, harpes, clarinettes, trompettes, violons, contrebasses… tout y est ! La Rue Kétanou version symphonique, une claque visuelle et auditive. La fiancée De L’Eau, San Loucas, Ma Faute A Toi, Almarita… Merveille sur merveille, la voix de Florent sort toujours du lot mais c’est l’énergie qui se dégage du trio qui enchante, soutenu par un orchestre entier et son chef un peu barjot. Un régal. J’en redemande.

Comme à mon habitude, je laisse Birdy Nam Nam et leurs platines aux teuffeurs, demain, on retourne travailler, avec cette sensation, cette satisfaction, qu’il y a encore et toujours des cigales dans cette fourmilière.

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