Au départ, je m’étais juré de ne pas écrire de report sur les concerts du Miami Tour de Saez. Mais là, allez savoir pourquoi, l’envie de poser mon ressenti est plus forte…
Peut-être avez-vous lu celui du 11 décembre 2012 au Bataclan, j’étais sortie un poil déçue, avec le recul et quelques nouvelles écoutes du live, c’était un bon concert, mais je persiste à dire que l’émotion et Damien n’étaient pas vraiment présents ce soir-là.
J’ai débuté le Miami Tour avec la date à Nantes le 26 mars, j’avais hâte, vraiment, même si j’ai adoré ses passages à Brest et Le Mans pour le Messina Tour, j’en avais pas encore assez de lui. L’album Miami est un peu un ovni dans sa discographie, il avait prévenu que ça serait du « jetable », mais on apprend à l’apprécier et puis, fondamentalement cela reste les mots et maux de monsieur (Que sont-elles devenues, No more).
Le concert de Nantes a été un moment agréable du point de vue amical. Côté live, connaissant déjà les deux inédites, je me délectais de les écouter enfin en « vrai » ce soir-là. Elle était profonde,  la vache, ça fait longtemps qu’il nous avait pas sorti un morceau aussi fort, cette montée en puissance, l’accordéon qui change tout, cette « force » dans sa voix abîmée. Tout comme Quais de seine qu’il joue d’entrée de jeu, on se dit que la personne à qui est destinée ce texte ne peut qu’être heureuse d’une telle déclaration…
J’avais un peu peur pour l’ambiance, le côté mort du dernier concert fait trois jours plus tôt avait donné le ton : les concerts c’est plus ce que c’était. Le résultat se fait sentir, les petits pics à son habitude pour faire bouger la foule, qui se met réellement à vivre le moment à partir de Pilule, soit assez tard quand même !
Ce soir-là Damien n’avait pas l’air de réelle bonne humeur (empathie mon amie), enfin, depuis le début de la tournée l’ambiance entre l’équipe technique et lui semble tendue… Dès la première ou seconde chanson, il donne le ton du côté du son mais visiblement depuis la date de Dijon, ça semble rentrer dans l’ordre…
Mais après ce concert, je me suis dit quelque chose allait changer… Je n’aime pas du tout son « A bientôt, qui sait », t’as pas le droit de nous laisser Damien
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Vous l’aurez compris, mon but sur cette tournée est de me faire une overdose de Saez, alors, on attend un peu après les concerts, chose que je me refusais avant, pas par manque d’intérêt mais sûrement par excès de timidité et grosse flemme… Le plus agréable dans ces moments-là n’est pas la rencontre avec le protagoniste, mais le temps passé avec les autres fans, vraiment, la magie des rencontres, elle se trouve un peu là aussi.
De ce fait, je suis également présente au concert de Rennes le 9 avril dernier, les derniers concerts de Saez à Rennes étaient  assez remuants (même si mon favori reste celui à la salle de la Cité en 2002). Premier concert à la fameuse barrière du début à la fin, pile face à Franck, le bonheur, essayant de capter le regard des musiciens, voir évoluer Théo au côté de son grand frère, tout cela n’est pas pareil quand on est plus loin dans la salle. Ce concert est meilleur que celui de Nantes, même si encore, je l’ai pas « senti », faut dire que le gaillard est très fermé quand il arrive sur scène, alors que le reste du groupe est content d’être là. Mais au fur et à mesure, il se détend sans devenir bavard pour autant. Il finit néanmoins la main sur le cœur et à genoux devant son public.
Je quitte la salle avec l’envie de recommencer, encore.goldosaez3

Le rendez-vous est pris pour le 18 et 19 avril au Zénith de Paris, oui, ça peut faire beaucoup mais qu’est-ce que je suis bien avec eux !
Et que dire des retrouvailles, des pseudos devenus amis, des câlins, la magie des rencontres encore une fois, celle qui te dit que sans Damien Saez, tu ne serais pas avec eux ce soir, que tu n’écrirais pas ce trop long report et que ta vie serait bien triste.
Les deux concerts de Paris sont pour moi bien au-dessus de mes deux premiers du Miami Tour. Damien était plutôt loquace, il nous explique l’entracte obligatoire, il s’essaye au rap, il nous dit des petits mots doux « j’avais 16 ans, j’en aurais pas rêvé autant » ou encore que nous sommes une jouissance, qu’il nous aime, semblant touché de notre fidélité, le 19 avril, il remercie même Jules Frutos (son tourneur).  Fait rare, pour un artiste qui semble compter uniquement sur sa personne. Et puis vient le moment de l’au revoir, Damien qui se met à genoux comme sur certaines dernières dates. Je ne sais pas si c’est du fait exprès ou s’il ressent vraiment une chose d’indescriptible ces moments-là, mais je dois dire que le 19 avril sur Châtillon sur Seine, j’ai eu une émotion assez intense, à la limite des larmes, alors que je sais que ce morceau ne ravit pas le public, un peu lourd pour une fin de set surtout après le dantesque Tu y crois où les musiciens prennent beaucoup de plaisir…

Le week-end du 17 au 20 mai devait être bien chargé pour moi, à la base je devais faire partie des bénévoles pour le festival Art Rock à Saint-Brieuc, mais suite à un imprévu j’ai dû annuler ma participation. J’avais tout bien préparé ! Je devais occuper un poste ne nécessitant pas d’être en service le samedi 18… C’est donc ce jour, que moi et mon fidèle chameau d’acier (qui s’est transformé en Ax mais chut) partons pour le festival des Papillons de Nuit à Saint Laurent de Cuves. Je vais pas me cacher, sans la présence de Saez je n’y serais pas allée. Un peu de stress, pas habituée aux grands festivals, même si celui-ci reste encore à une taille humaine.

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Le passage du groupe débute entre 19h45 et 20h, pour assurer ma position j’assiste au concert d’Arno qui passait avant, ce qui est un échauffement tout à fait adéquat, d’habitude réservé pour les fins de concerts c’est Tu y crois qui introduit le spectacle, bonne mise en bouche et petit pied de nez à ceux qui ne connaissent l’artiste que depuis l’album J’accuse (une midinette râlait pas loin de moi car elle ne connait pas Tu y crois et Betty qui a suivi). Damien arrive gros gilet, whisky à la main, ses clopes lui tendant les bras. J’ai pas ressenti autant d’émotion que d’habitude de le voir apparaître, peut-être car c’est dans un cadre moins « intime » que ses concerts en salle. Niveau concert, bien qu’assez court et sans rappel (1h15 max), c’est une agréable soirée, les chansons choisies sont forcément taillées dans le rock, très efficaces et Monsieur semble content tout en ronchonnant encore auprès de son équipe technique, cela me rassure, il ne réserve pas ses humeurs qu’à ses fans assidus :). A noter également, l’absence de Théo sur Miami qui se confirme sur les dernières dates, je trouve que le morceau manque un peu de saveur sans lui. Cependant niveau foule, oulalala… Moi qui d’habitude tiens bon la barre au premier rang j’ai eu beaucoup de mal : compressée, plusieurs jours après les courbatures se faisaient encore sentir et je n’ai pas vraiment pu profiter du concert dès la troisième chanson. Mais bon, je fais suffisamment de concerts de Saez et je le revois encore bientôt, profitons, profitons ! Et puis, j’attends pas ce soir, déjà, je ne sais pas où me rendre, alors je rentre et je dois dire qu’après le violent massage de la foule mon dos et mon cou crisaient bien sur la route (hep, Damien passe-moi ta minerve !)

Que dire de ce 24 mai dernier, la dernière date en salle au Mans, je n’en suis pas encore totalement remise. Sur cette seconde partie de tournée, Damien débute assis pour Quais de seine suivi du Bal des lycées. Je l’ai senti à fleur de peau sur Quais de seine, il semblait vraiment vivre ce qu’il chantait à cet instant. Ce concert, le public n’était pas brûlant, ça bougeait mais pas assez pour certains (enfin, premier rang oblige, j’en suis sortie avec des bleus tout de même…), mais il était aussi particulier, un dernier concert dégage toujours une émotion un peu spéciale, moi-même sur les dernières chansons j’ai bien failli verser ma petite larme, et puis notons l’absence de Châtillon-sur-Seine, remplacée par Halleluja, moment magique, et d’un nouvel essai au rap.  A Paris, nous étions une jouissance et au Mans, il aurait voulu nous rouler des pelles et nous avons pu enfin voir le groupe entier venir sur le devant de la scène.
J’ai rarement vu Damien aussi heureux avec nous, son sourire et ses yeux respiraient l’envie, outre l’excellente prestation scénique du groupe, le voir ainsi est pour moi le plus beau des cadeaux.
Au point de vue setlist, elle n’a pas vraiment bougé de soir en soir, tantôt ils ont joué un bout plus ou moins long d’Embrasons-nous (ou pas du tout) tantôt un petit ajout de dernière minute (Les meurtrières à Nantes, Planche à roulettes à Marseille…), mais aussi une Marie qui introduit le concert ou qui est sur la rythmique de Marie ou Marylin, l’album Miami n’est pas réellement représenté, seulement quatre titres sur scène (Pour y voir, Rochechouart, Miami, Le roi), mais son répertoire est si dense qu’il est difficile de contenter tout le monde, petit bémol pour Les Printemps, que je trouve moins bien dans cette version rock, cependant on a eu quelques remaniement pour la fin de tournée comme le Bal des lycées. Malgré la tournée, il aura quand même trouvé le moyen de nous pondre une « suite » des Arnachitectures, que j’ai pu entendre à Paris, aux Papillons de nuit et au Mans au milieu de Ma petite couturière. Et puis, c’est beau de voir un Zénith entier scander avec force, le poing levé une chanson qui touche toutes les générations du public comme Fils de France, il ne semble pas se lasser de la jouer et nous non plus, que dire de J’veux qu’on baise sur ma tombe, on dirait qu’il conserve ces petits moments pour les « vieux de la vieille », ça a encore plus de charme quand on a vécu l’époque God Blesse.

Voilà, c’est presque fini, j’aurais pu continuer l’article pour les festivals des Francofolies de La Rochelle, Fête du bruit à Landerneau, et ceux que je rajouterais peut-être où Damien Saez et sa bande seront présents, mais j’ai envie de les garder pour moi 🙂
Même si je pense aussi comme certains que c’est une tournée best-of/anniversaire, pour moi elle a comme un goût de « fin ». Même si nous le retrouverons sur les routes d’ici quelques temps, il émet trop de « peut-être », trop d’incertitudes, lui qui semble toujours savoir où il va, on le croirait à bout de souffle. Fin d’une période ? Long silence à prévoir ? Il est tant ancré dans ma vie que tout ça me fait peur.
Quoi qu’il en soit, je déteste plus que tout ces fins de tournée… L’estomac noué, la tête encore dans les nuages, les yeux mouillés, le manque s’installe déjà…
Photos © Gabriel Tavernier.

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