Ce jour, le festival commence par la déception d’avoir raté mon départ et donc de ne pouvoir assister au concert des excellents Machete (déjà chroniqués ici) et d’Elder. J’ai donc décidé d’attaquer ma journée par deux groupes que je ne connais pas, cela sert aussi à ça un festival : découvrir sur scène des groupes que l’on n’écouterait pas spontanément. Et pour cause, le premier est un représentant du metalcore américain Motionless in White, pas ma musique favorite. Mais il faut reconnaître que leur public est présent et semble apprécier la prestation, qui n’est pas mauvaise mais ne me transcende pas. Puis j’enchaîne avec les français de Monarch! et une musique drone doom. En pratique, arriver en milieu de set n’est pas chose aisée pour entrer dans leur univers, qui est bien spécifique. Pour en profiter pleinement, il faudra que je retente l’expérience et que je creuse un peu plus leurs compositions.


The Answer est le prochain sur la liste : du très bon rock – hard rock (du vrai), avec un chanteur dans la veine de Robert Plant (dans l’attitude et la façon de chanter). Au départ, la basse est bien sûr trop forte dans le mix, mais ça s’arrange au bout de deux-trois chansons. Certains titres sont rallongés pour permettre aux musiciens de montrer leurs talents. The Answer : un groupe à voir lors d’un concert « solo » si vous en avez l’occasion.

Après ça, direction la Valley pour se mettre à l’abri du soleil, et voir The Wounded Kings. Changement radical. The Wounded Kings, c’est du doom avec des chansons de dix minutes dont deux de chant. Bref que du bonheur, même si, pour ma part j’appréciais particulièrement la voix de Sharie Neyland qui a quitté le groupe l’année dernière.

Petite pause jusqu’aux américains d’ASG, du stoner rock venu tout droit de Caroline du Nord. Le quatuor maîtrise son sujet et joue devant un public composé essentiellement de fans venus pour les supporter et non des métalleux venus pour se cacher du soleil, si on en juge l’ambiance dans la Valley.

Direction la Mainstage pour voir le début d’Airbourne, du bon gros hard rock australien. Ce sont aussi quantre pois sauteurs sur scène qui headbanguent constamment. Le chanteur garde le même futal depuis des années (avec maintenant des trous aux genoux tellement énormes qu’il va bientôt en faire un short), et leurs chansons déjà devenues cultes (Runnin’ Wild bien sûr, Too Much Too Young Too Fast, Stand Up For Rock n’ Roll, Diamond in the rough, Live It Up, …). Fait marquant, le set est entaché d’une grosse coupure de son. Puis les retours reviennent, mais seulement les retours, et là on assiste à une scène surréaliste, où le groupe joue comme si de rien n’était (oui, ils ont les retours) mais pas de son pour le public ! Le son revient au bout de quelques minutes, pour finir le concert « normalement ».

Je me dirige vers la Warzone, pour assister au concert de Rise of the Northstar. Les parisiens m’ont fait une grosse impression en mars dernier et j’ai hâte de les revoir sur une scène du Hellfest. Bon avant toute chose, je ne suis pas un grand amateur de hardcore, mais je dois reconnaître que les furyos de ROTN me font revoir ma position. Ils ont une présence scénique incroyable et font preuve d’un grand professionnalisme : c’est quand même du très très lourd. D’ailleurs, ce n’est pas compliqué, Vithia et sa bande ont retourné la Warzone.

A présent L7 joue devant un parterre bien maigre, en tout cas elles méritaient bien plus ! L7, c’est une partie de mon enfance, je ne les ai jamais vues en concert, et L7 c’est de la balle ! Elles ont pris un peu de bouteille (moi aussi ?), mais c’est du grunge comme on n’en fait plus, et elles assurent encore sur scène. Elles ont axé leur set sur leurs trois premiers albums (les meilleurs ! : Smell the magic, Bricks Are Heavy et Hungry For Stinks). Deathwish, Andres, Everglade, Monster, Fuel My Fire, One More Thing, Slide, Shove, Shitlist, Pretend We’re Dead et Fast and Frightening… 45 petites minutes et c’est déjà fini. J’aurais tellement aimé me prendre encore dans la face un Mister Integrity, ou un Riding With The Movie Star...

Pas le temps de me morfondre, Slash arrive sur scène, devant, bizarrement, un site noir de monde. Alors Slash, c’est l’assurance de passer un bon moment, des musiciens très pro, un chanteur qui dépasse Axel en tout point. Ce sont aussi les meilleures chansons de son répertoire (Anasthasia, World on fire), c’est une reprise des Velvet Revolvers (Slither) et quatre des Guns and Roses (Nightrain avec son solo à rallonge, You could Be Mine, Sweet Child O’ Mine et l’apothéose de fin avec Paradise City).

Malgré ces compliments, je ne pourrai assister qu’au début de la prestation. En effet, j’ai décidé d’aller me placer en Warzone pour le concert de Body Count. Décision très difficile car pour le coup je fais l’impasse sur Killing Joke et Brant Bjork. Mais pourquoi arriver quarante-cinq minutes avant ce concert me direz-vous ? Tout simplement parce qu’il parait évident que cette zone sera bientôt condamnée (elle souffre d’un manque d’espace et surtout d’une accessibilité trop réduite) et je ne souhaite pas rater ce live qui se profile comme un des événements majeurs du week-end. La suite va me donner raison. En effet, nombreuses sont les personnes qui ne pourront assister au set mythique de Body Count, qui aurait mérité la scène principale. Mais comme l’expliquera Ben Barbaud, l’organisateur, sur ce créneau horaire imposé par Body Count, ce n’était pas possible. Ice-T a pris un petit coup de vieux mais quelle énergie et ses musiciens sont juste excellents. Quel show, quelle claque et quel plaisir de pouvoir dire : « Body Count j’y étais !!! »  Ils ont semé le chaos et la Warzone n’a jamais si bien portée son nom, ce concert c’est comme le Hellfest : il ne se raconte pas, il se vit.

De retour sous la Valley (cela faisait longtemps) pour les tauliers du stoner, Orange Goblin, un de mes groupes préférés. Donc – objectivement – c’était énorme : Red Time Rising, Scorpionica, Quincy The Pigboy, They come back, Blue Snow (énorme), n’en jetez plus … Orange Goblin, c’est un des meilleurs batteurs du circuit (mais pas reconnu comme tel), un gratteux et un bassiste inspirés, et Ben Ward, un frontman qui harangue constamment le public. D’ailleurs, on voit un circle pit durant They come Back et je crois que ce sera le seul dans tout le festival sous la Valley ! LE souci avec Orange Goblin, c’est que le set parait toujours trop court.

Après ça, une petite pause devant le spectacle de Pyrohex, qui se prolongera sous le feu d’artifice grandiose tiré pour les dix ans du festival, un bouquet final qui durera quinze minutes, pour faire simple.


De retour sous ma tente favorite pour voir « le groupe du moment », le trio belge Triggerfinger. Ca joue, c’est loin d’être des manchots, Ruben Block donne aussi énormément de sa personne, un véritable showman. Ils jouent une espèce de rock tordu oscillant entre le stoner et le blues rock, mais il manque un petit quelque chose pour que ce groupe me fasse vraiment décoller, contrairement au public complètement acquis à leur cause. Cela restera quand même un très bon souvenir, mais pas le plus marquant de cette journée.

Et pour finir, « Ladies and Gentlemen, from the very depths of Hell, Venom !!! » : une des légendes du festival, du hard rock simple mais efficace. Ils envoient du gros son avec le mur d’amplis Marshall de chaque côté de la batterie et finalement, vues l’heure et la fatigue qui gagne les festivaliers, il fallait au moins ça. Une set-list en forme de best-of avec quelques chansons du dernier album (Rise, Welcome to hell, Die hard, Black metal...), une prestation réussie pour clore cette deuxième journée.

Je vous ai parlé de beaucoup de groupes différents et pour vous éviter de vous noyer dans les liens habituels, je préfère vous inviter à aller voir la présentation de ceux qui vous intéressent sur le site du Hellfest.

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