Dans le Loiret il se passe aussi des choses… oui, oui, dans le Loiret, parfaitement, et je ne parle pas là de Pucelle-Ville mais d’un petit patelin plus haut sur la Loire où se déroule chaque année un petit festival sympa, organisé par des bénévoles tous plus motivés les uns que les autres, à la programmation sans prétentions autres que faire plaisir au public. Il s’agit du festival Strange à Chatillon sur Loire.

Que ce soit bien clair et malgré mon manque d’expérience, je ne suis pas un grand adepte des festoches… même s’il y a une ambiance particulière inhérente à ce type d’évènement : patauger dans la boue plusieurs jours d’affilée et dormir au bruit d’un mur de son pendant qu’un punk à chien se soulage sur votre tente… , ça a beau faire partie de l’ambiance, mais très peu pour moi. Du coup, mon expérience de festival se limite généralement à une soirée, et samedi soir j’y étais donc (mais sans appareil photo, désolé, il faudra se contenter de cette narration sybilline).

J’ai vu 3 groupes se succéder sur la grande scène (on oubliera allègrement les autres auxquels je n’ai vraiment pas accroché, reggae oblige).

Il y eut d’abord Racont’mwa, petit groupe de ska-guinguette endiablé, qui mélange allègrement accordéon, grosse guitare, et chanson française pour un résultat plus que convainquant. Vous me direz, « le ska c’est toujours la même chose », ce avec quoi j’aurais tendance à être assez d’accord, sauf que là, le mélange de genres assez réussi et l’énergie dégagée par le chanteur font la différence. A suivre donc dans leur Hard guinguette république.

Après avoir fui la scène reggae, je me suis retrouvé face à  The Booze Brothers (ça veut dire en gros « les frères pochtrons» hein, pas de jeux de mots pourris, merci). Et là, je me suis dit tiens, les Pogues ont fait des émules : groupe irlandisant avec force de kilt, violon, whistle et autre bodhran (oui, oui, moi aussi je sais chercher sur google), et une guitare presque aussi grasse que la voix du chanteur. Sonorités et riffs standards à la Pogue donc, quelle ne fut pas ma surprise quand le chanteur s’est mis à nous parler en français avec un accent du sud ouest, alors que je venais de dire à ma voisine qu’elle racontait n’importe quoi en disant qu’il avait, justement, un drôle d’accent du sud en anglais. Car oui, ils viennent de Toulouse (cong), et là encore c’est un mélange détonnant qui prime : une belle au tambour, un ours à la gratte électrique, un roumain au violon et un déchainé à la batterie, pour un ensemble plein d’énergie un peu nostalgique mais qui plait manifestement au punk-à-chien, vous savez celui qui danse toujours comme s’il était devant le mur de son sus-cité. Je ne suis pas certain que ce groupe s’écoute bien en dehors des concerts, mais sur scène, ça envoie sévère.

Puis ce fut la tête d’affiche, Deportivo et leur tatapoum. Seul groupe que je connaissais un peu par avance, j’ai été agréablement surpris par la patate dont ils savent faire preuve sur scène. Deportivo, ils ont débarqué en même temps que plusieurs autres groupes excités de la 6 cordes, parce que c’est pas mal la mode, mais il n’empêche qu’ils assurent. Section rythmique impeccable (notamment un batteur du feu de dieu), guitares acides, et un chanteur qui malgré son état d’ébriété manifestement bien avancé (oué, les titres des chansons après tout c’est un peu surfait), assure sur toutes les chansons, y compris une reprise énorme de Territorial Pissings de Nirvana (que j’ai eu un peu de mal à reconnaître certes) pour une fin en apothéose.

Globalement, bonne expérience donc, mais puisqu’il faut bien râler un peu, je déplorerais seulement la tendance fâcheuse de l’adolescent prépubère à monter sur la scène pour convulser nerveusement devant les artistes, et finir par slamer dans une foule de toute évidence pas prévue à cet effet, et ce une bonne dizaine de fois à chaque chanson… A quand une charte du slam pour les djeuns ?

Deportivo
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Racont’mwa
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Strange Festival