L’un des rendez-vous fédérateurs de début septembre reste l’éternelle Fête de l’Humanité. Cette année, on se concentre sur la journée du samedi et sa belle programmation.

Nous arrivons sous les coups de 14h et profitons du set de Feloche sur la scène Zebrock.  La prestation mélodique et énergique est parfaite pour se mettre en jambe. On poursuit avec KKC Orchestra sur la P’tite Scène.  Le groupe propose un rap mélodique à guitares qui rappelle certains sons de Zebda. Les riffs sont accrocheurs et l’énergie communicative.

A 14h30, on file devant la Grande Scène pour accueillir Jeanne Added. Elle début par Radiate, morceau qui parle de colère. L’artiste s’inscrit dans une tradition post-punk mélodique et douce. La voix est intense, l’intention est forte. Les réorchestrations électro donnent du punch aux morceaux allant jusqu’à les transformer en hymnes raves. Les instrumentations sont résolument techno, beaucoup moins de guitares, beaucoup moins de rock. On enchaîne avec It, suivi de Mutate. La chanteuse bouge, saute, danse de façon épileptique. avoue qu’elle cuit face au soleil, mais cela ne l’empêche pas d’avoir de l’énergie à revendre. Elle attrape la basse pour quelques morceaux et on retrouve les sonorités de Be Sensational. Back to Summer prend des teintes minimales. On peut regretter que les plages de synthés et les basses noient parfois un peu la voix, mais l’efficacité est impressionnante. On aurait presque voulu voir ça en début de nuit pour s’y perdre un peu plus. L’interprétation de Look at Them est très belle, toute en émotion. A War Is Coming relance le combat suivi d’une version enragée de Lydia, ponctuée de cris. Une belle prestation menée par une Jeanne Added alerte et convaincue.

L’après-midi se poursuit sur la Grande Scène avec The Inspector Cluzo. Dire que le groupe est engagé est un euphémisme, le titre de leur album We The People Of The Soil rend bien compte de la position du groupe. Originaires de Mont-de-Marsan, paysans la journée et rockeurs la nuit, ils se revendiquent du terroir et le font savoir bruyamment. Leur attachement à la terre ne les empêche pas de tourner dans pas moins de 52 pays, notamment au Japon, en Colombie, ou en Corée. Ils sont deux sur scène, un batteur et un chanteur-guitariste. Vu la puissance de leur son, c’est amplement suffisant pour faire vibrer la pelouse de la Grande Scène. Ils attachent une grande importance au fait de jouer de la musique live sans ordinateur, sans samples. La voix est puissante, le chanteur passe d’intonations glam, à blues et passant par des cris qui évoquent des influences métal. Ça sent la sueur, la terre et le cuir et c’est criant de vérité.

Ils sont suivis par Roméo Elvis, programmé à 17h, le concert ne débutera pas avant 17h45 en raison d’un problème technique. En vrai pro, l’artiste enchaîne tout de suite et arrive à emporter le public avec lui dès les premiers instants. Roméo Elvis est très très en forme ce soir et offre une belle prestation. On retrouve les meilleurs sons de l’artiste avec notamment J’avoue, et Pogo. On se laisse emporter par Drôle de Question à la guitare, pour laquelle le rappeur nous offre une petite dédicace à Lomepal dont il reprend Les Yeux Disent. La foule est survoltée. Le public bouge tellement que la poussière soulevée cache parfois la scène. Roméo Elvis fait ce qu’il veut de son public. Il lui demande de faire des ronds, de se séparer en deux, de s’abaisser, de se relever. Le tout est à la fois énervé et joyeux. On se calme un peu sur J’ai Vu pour repartir de plus belle avec Tu Vas Glisser et Bruxelles Arrive. On peut honnêtement dire que Roméo Elvis a fait mordre la poussière à la Fête de l’Huma cette année.

La belle découverte de cette cuvée 2018 de l’Huma, c’est le groupe La Vague. Ils ont été finalistes du tremplin Grand Zebrock et leur EP est disponible sur toutes les plateformes de streaming. Ils investissent la scène Zebrock vers 18h30 et nous balancent un rock hybride assez intéressant. Le groupe est né de la rencontre de Thérèse au chant et John à la guitare. Sur scène ils sont accompagnés d’Antonin à la basse et au synthé, et de Léo à la batterie. Pendant le show, la chanteuse utilise de gros tambours chinois qui donnent une profondeur impressionnante aux rythmes. Le groupe dégage une atmosphère particulière qui happe le regard et l’attention. Ils distillent soigneusement une musique rock teintée de solos de guitare, et de nappes de synthés aux couleurs sombres. Il y a un petit côté glam goth dans tout ça. Thérèse a les cheveux coupés au carré et teints en bleu, elle porte un kimono doré sur un haut noir. L’ambiance est dynamique, un peu étrange, rafraîchissante. On se croirait parfois devant un groupe japonais. Ils nous offrent une superbe réinterprétation du tube What is Love de Haddaway et arrivent à mobiliser le public pour chanter sur leurs morceaux.

On passe devant la P’tite Scène pour remonter vers la Grande et l’on se retrouve happé par le set de Los Tres Puntos qui envoie un ska survolté. On n’arrive plus à compter le nombre de cuivres présents sur scène qui peine à contenir toute cette énergie. On retrouve les slogans habituels tels que « Pueblo Unido » et ces mélodies pleines de groove qui font toujours plaisir.

Sur la Grande Scène, Bigflo et Oli ont installé leur maison. Ce n’est pas une blague, ils sont venus avec un décor impressionnant et une scénographie digne d’un studio de cinéma. Il y a donc une petite maison, une table de café avec des chaises, un arbre (oui un arbre !) et un banc. On est chez eux. Le show est à leur image, efficace et simple. C’est d’ailleurs assez difficile de rester sur cette ligne de démarcation. Ils arrivent à faire chanter et bouger le public dès les premiers morceaux. Ils ont invité le champion du monde de beatbox qui transforme la fosse de l’Huma en soirée électro. On retrouve leurs gros tubes : Dommage, Papa (pour lequel leur père se pointe sur scène), Alors Alors, Personne… Toutes les générations se prennent au jeu et chantent en chœur les refrains des morceaux. Ils traversent la foule sur les épaules des agents de sécurité pour rejoindre un îlot central et poser quelques sons au milieu de la foule. Ils terminent le set avec un final tout en confettis et en pyrotechnie. Ils proposent aux spectateurs de lever leur portable avec le flash, ce qui donne une très belle image de la foule devant la Grande Scène.

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