Il est des albums qui constituent de véritables énigmes musicales. Typiquement le genre de composition dont on commence par se demander d’où on a tiré les idées avant de se dire que non, on a affaire véritablement à une invention des plus originales. Et alors, va-t-on oser dire que c’est du génie ou bien que l’idée de base pouvait être bonne mais que le résultat n’est finalement pas très intéressant ou bien tout simplement « mais qu’est-ce que c’est que ce truc qui ne ressemble à rien ? »

C’est la première fois qu’un album, enfin qu’un EP (Extended Play ou Maxi) me fait un coup comme ça… Et je suis censé en dire quoi ? C’est d’autant plus dur que Pain Of Salvation fait partie des groupes dont je pourrais me tatouer le nom sur … (vous ne voulez pas savoir).

Je crois que je vais utiliser la méthode scolaire du coup. Il y a plusieurs avantages à ce type de pratique, on va se mettre à la place de plusieurs types de comportement et au pire, si cela n’apporte rien, vous pourrez toujours critiquer le système scolaire français ^^.

Pour simplifier, on va dire que ce que vous avez lu jusqu’ici constituait l’introduction (ce qui à la relecture semble être le cas ;-p ).

Donc Grand I – La thèse : Un truc au milieu de nulle part qui n’aurait peut-être jamais dû paraître.

Ici, je suis censé parler pour le plus grand nombre, me mettre à la place de l’abruti moyen, donc prenons la place du parfait téléspectateur de TF1.

1) Avis pris au hasard

« C’est chelou ce truc… » ; « Ça passera jamais en boite… » ; « Je peux pas draguer avec ça, ça m’intéresse pas » ; « C’est vraiment pourri » ; « A peine sorti, c’est déjà has-been, on fait plus de trucs comme ça depuis au moins 500 ans… » ; « AnXesT, je savais que t’écoutait des trucs bizarres, mais là, t’as vraiment touché le fond ».

2) Réflexion sur les avis pris au hasard

Bon voila, on a déjà un bon aperçu de l’ensemble : trop complexe pour être compris par la masse. Ou alors, c’est moi qui suis vraiment à la masse… Au fond, depuis le temps qu’on me le dit, je devrais peut être me remettre un peu en question… Pas moyen, quand des êtres supérieurement intelligents me le diront, je pourrais peut-être écouter leur avis.

3) Le coté sérieux de la thèse (Serait p’t-être temps que je fasse mon travail quand même)

On retrouve tous les instruments habituels dans un usage plutôt classique : Daniel Gildenlow et Johan Hallgren, les guitaristes, se servent de leurs doigts ou d’un plectrum pour gratter les cordes ; Fredrik Hermansson semble utiliser normalement son clavier et enfin Leo Margarit ; le batteur, se sert de baguettes. Jusque là, rien que de très normal et pour continuer, les chanteurs (c’est à dire tous les membres de POS) se servent également de leur bouche… Toutefois, c’est peut-être ici qu’on a un truc qui cloche. Non, n’ayez pas l’esprit mal placé, ils chantent.
Enfin, c’est une question de définition. D’après mon Larousse : « Produire avec la voix des sons mélodieux » ; Mélodieux : « Dont la sonorité est agréable à l’oreille, harmonieux »… Harmonieux : « qui produit des sons agréables à l’oreille »… ou « dont les parties forment un ensemble bien proportionné, agréable ». Voilà, c’est là que ca ne colle plus. En fait, ca ne colle plus avec grand chose, ça fait plus de 50 ans qu’on a inventé le rock.

II – Antithèse : le rock réinventé ?

Ici je suis censé montrer à la masse à quel point elle est conne et que c’est moi qui ai raison, que je suis le meilleur et que ceux qui ne sont pas d’accord n’ont de toute façon pas le droit à la parole vu que c’est moi qui écrit l’article (XD < Ah Ah Ah). Parlons rock'n Roll. D'un point de vue sonorité, ca colle. Tous les instruments sont très peu saturés ce qui donne un son très imprécis... voire crade, à la hauteur du rock des années 60. Niveau rythme et mélodie, en fonctions des morceaux on va avoir du soutenu martelé comme sur le morceau "Linoleum" et, sur d'autres morceaux plus lents, des fioritures qui préparent des mélodies qui vous accrochent, genre "Yellow Raven", reprise du groupe allemand Scorpions. On a des rythmiques apparemment simplistes, des variations inattendues, des explosions... Bref, It Rocks !! C'est sur le travail vocal qu'on remarque le plus le coté rock'n roll. Un truc qui sonne complètement décalé comme on n'en a pas eu depuis Jeff Buckley ou Tool... Voyez le niveau ? III - Synthèse : Rock's not dead !!

C’est vraiment le rassemblement du tout qui fait l’originalité de l’EP, la superposition des mélodies de la basse, du clavier, des guitares et surtout des chants. Le résultat part dans tous les sens jusqu’à ce qu’on soit capable de retrouver le lien entre tous les éléments et de hurler. Et c’est particulièrement l’effet ressenti sur le morceau Linoleum. Les autres pistes ne font plus ou moins que développer le concept et, en dehors de « Motar Grind », manquent trop de rythme ou de « lâcher-prise » pour être véritablement géniales, mais elles font tout de même leur petit effet.
A ce niveau, je me rend compte que je risque d’inquiéter les fans français de Pain Of Salvation. Oui, on retrouve bien le groupe que vous connaissiez, ils ont juste réussi à se lâcher, je dirais. Si avant, Daniel Gildenlow travaillait de manière très méthodique et à creuser petit à petit dans les profondeurs du métal et de ses concepts, maintenant, d’un coup de pied, on ébranle le sol, et dans ses vibrations, on découvre la vérité…
Reste plus qu’à dire qu’il faut faire un effort pour la découvrir, la vérité. On a plus trop la culture du rock’n roll, il y a un peu de travail à faire avant de pénétrer le concept : soit vous écoutez encore et encore pour véritablement vous imprégner du génie soit vous prenez un rail, un pet’, une bouteille de vodka ou de whisky et vous poussez le son à fond…

Une chose est sure : IF ROCK IS DEAD, IT’S NOT BURRIED !!!

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