Pour la sortie du nouvel album de Pain of Salvation, Road Salt | Ivory, Désinvolt a eu l’honneur de rencontrer Leo Margarit, le batteur du groupe. Vous pouvez lire son interview dans sa version « nettoyée » ou bien écouter et télécharger le mp3 de cette interview (clic droit-enregistrer la cible du lien sous).

Désinvolt : Bonjour Léo

Leo : Bonjour.

Désinvolt : Pour te présenter, tu es le batteur de Pain of Salvation, un groupe progressif, pour ne pas dire de « métal progressif », car c’est vrai que le dernier album Road Salt | Part One qui vient juste de sortir, s’écarte un petit peu des sentiers habituels du métal…

Leo : Oui tout à fait.

Désinvolt : Et donc, je voudrais d’abord commencer par ton arrivée dans le groupe. Ça fait un peu plus de deux ans que tu as rejoint Pain of Salvation, après le départ de Johan Langell. Est-ce que tu peux nous dire comment tu les as rencontrés ? Comment ça s’est passé pour les premiers contacts ?

Leo : En fait, j’étais déjà super fan du groupe avant de les rejoindre et à un moment donné, j’étais chez moi, dans le sud de la France, un copain m’appelle et me dit « T’as vu, y’a Pain of Salvation qui cherchent un batteur, tu devrais postuler ». Je me suis dit « Bon, c’est complètement ridicule, ils vont prendre un batteur suédois de toute façon », mais je me suis dit que j’allais le faire quand même, pour le fun et puis, on ne sait jamais, après tout, ça ne coûte rien. Donc j’ai envoyé un e-mail. Ils avaient fait une présentation sur le site internet, donc n’importe qui de n’importe quel pays pouvait remplir ça, envoyer son CV. Et quelques temps après, je jouais au HellFest avec Zubrowska, qui était mon groupe à l’époque et justement PoS jouait aussi là-bas le même jour, donc je me suis dit que c’était l’occasion rêvée d’essayer de les rencontrer, « j’aurai le pass Artiste et je pourrai circuler dans le festival ». Et à ma grande surprise, quand je suis arrivé pour parler à Daniel, il se souvenait de moi. Je me suis dit qu’il devait me confondre avec quelqu’un d’autre, mais non, il se souvenait du papier que j’avais envoyé, de mes démos, tout ça. La première chose qu’il a essayé de faire, c’est de me dissuader :  » Tu comprends, on adorerait avoir un batteur comme toi, mais tu vas déménager de la France pour aller en Suède, c’est une mentalité complètement différente, au niveau de la musique, ça ne se passe pas pareil, c’est beaucoup plus difficile…  »

Désinvolt : Il a dû faire aussi référence à une espèce de culture du perfectionnisme qui a dû rebuter pas mal de monde avant toi, non ?

Leo : On n’a pas trop parlé des autres personnes qui avaient posé leur candidature, mais je pense que la plupart des gens qui se sont présentés voulaient vraiment le poste. Il y a eu à peu près deux cents cinquante personnes qui voulaient être batteur dans le groupe, du monde entier. Et vu qu’ils voulaient vraiment quelqu’un qui habite en Suède, c’est pour ça que Daniel a voulu me dissuader. Et quand il a vu que j’étais motivé et que je pouvais déménager sans grand souci, ils ont sélectionné quatre batteurs suédois dans la liste, plus moi. Et donc ces cinq personnes dont moi ont passé l’audition et finalement, c’est moi qu’ils ont choisi.

Désinvolt : Et alors, quel est le type de questions qu’on peut poser pour recruter un batteur ?

Leo : ^^ Alors c’est un peu curieux, il n’y avait pas spécialement de questions en rapport avec la musique, mais plus en rapport avec le comportement humain, comment je suis personnellement. En fait, ce qu’ils voulaient savoir, c’était si je pouvais m’intégrer dans le groupe humainement, si on allait bien s’entendre, ce qui était très important. Ensuite, au niveau de la musique, ils ont jugé ça par rapport aux démos et à l’audition;

Désinvolt : D’accord. Et donc, tu as rejoint Pain of Salvation sur la fin de la tournée Sçarsick, donc tu as pu observer tout le processus de création du nouvel album, Road Salt. Comment est-ce que tu l’as vu naître toi ? D’où est-ce que l’idée est partie et comment ça s’est mis en place ?

Leo : Au niveau de la compo, évidemment Daniel fait la plus grosse partie du boulot, mais quand je suis arrivé dans le groupe, ils avaient déjà enregistré quelques démos de certains morceaux, je ne pourrais plus te dire lesquels parce que je me rappelle pas du tout ^^. Mais il y avait déjà quelques ébauches de morceaux, un ou deux qui étaient plus ou moins écrits, mais pour le reste, Daniel arrive au local avec ses riffs en tête, ses idées, mais il ne nous en dit pas beaucoup. Il commence souvent à jouer ses idées à la guitare et on commence à aborder le morceau comme ça. On fait le bœuf et à partir de là, bon évidemment moi dans mon jeu, quand on a juste un riff tout simple, j’essaie d’exploiter tout ce qu’il y a à faire, donc j’essaie tous les styles, beaucoup de notes, moins de notes et au final, on trouve ensemble ce qui colle le mieux à son riff et on essaie de construire le morceau comme ça. Et pour ce qui était déjà fait, j’ai adapté mes parties sur ce qui était déjà écrit, en essayant de respecter plus ou moins ce qui avait été fait, vu que c’était déjà ce que Daniel voulait.

Désinvolt : Et donc, ton intégration s’est bien passée, au niveau de la composition ?

Leo : Oui, j’ai pas eu de problèmes du tout en fait. Moi, tu sais, j’ai l’habitude de  » faire ce que les gens disent  » au niveau du jeu. Je met toujours mon  » grain de sel  » dans la manière où je mets les choses, mais j’essaie de respecter ce qui est demandé au niveau de la compo. Vu que c’est quand même Daniel qui a ses idées, bon après j’essaie toujours d’apporter des détails dans quelques arrangements, quelques accents par-ci, par-là mais au niveau de l’intégration, non , il n’y a eu aucun problème, au contraire ^^.

Désinvolt : Et bien tant mieux, parce que quand on écoute le résultat, c’est vrai que c’est quand même assez impressionnant, c’est une nouvelle orientation qui est assez surprenante et originale donc ça fait plaisir de voir que la musique peut continuer d’évoluer..

Leo : Bien sûr. En même temps, je pense que Daniel voulait faire ça aussi depuis longtemps, et avec Johan, l’ancien batteur, il avait plus de mal parce que Johan était un excellent batteur, mais très droit. Et en fait, c’était pas quelqu’un qui prenait beaucoup d’initiatives, il aimait vraiment être dirigé et, Daniel le dit souvent, il jouait note à note la même chose que ce qu’il avait appris pour les morceaux. Du coup, c’est super pour certaines musiques mais en même temps, je crois que Daniel voulait vraiment un coté un peu plus créatif, un peu plus ouvert… Et donc il est ravi par rapport à mon jeu…

Désinvolt : Et vous avez eu un gros souci pendant la création de cet album, le problème SPV : le label SPV a fait banqueroute, il y a près d’un an maintenant. Ce doit être super dur de se retrouver face à un problème légal et financier comme ça lors d’une création artistique, ce doit être un sacré coup au moral, non ?

Leo : En fait, pour moi, ce qui était le plus dur à ce niveau là, c’est que la tournée américaine a été annulée. Après, au niveau de la musique et de la création, ça nous a simplement fait prendre du retard. Mais bon, on savait qu’on n’allait pas se retrouver sans label ou qu’on n’allait pas arrêter de faire de la musique à cause de ça. Mais tout est arrivé au même moment, le label qui a fait faillite, donc on ne savait pas si on pouvait sortir l’album quand c’était prévu, donc on a stoppé le processus d’enregistrement, la tournée américaine a été annulée en même temps aussi, donc on s’est retrouvé un peu sans rien faire pendant quelques mois.  » Qu’est-ce qui va se passer au niveau du label ? Il faut quand même qu’on ait un label pour sortir l’album..  » On savait qu’on allait en trouver un si Inside Out n’était pas racheté, et on savait qu’il allait peut-être être racheté aussi. Donc, ça a été un peu une période de doutes et de remise en questions mais pas non plus du genre  » on arrête tout, c’est fini « ..

Désinvolt : Maintenant, on sait que le chômage technique existe aussi pour les groupes de musique ^^

Leo : ^^ Ouais, en même temps, on n’est pas salariés non plus des labels, donc quoi qu’il arrive, ça change pas non plus énormément, en tout cas à mon échelle. Pour moi, le label, c’est simplement quelqu’un qui nous aide à promouvoir la musique et à payer les tournées promotionnelles, ce genre de choses.

Désinvolt : Alors justement, en parlant de tournée, pour l’instant il n’y en a pas encore vraiment d’annoncée pour la promotion de Road Salt, est-ce que vous avez commencé à y réfléchir un peu ?

Leo : Oui bien sûr, c’est en étude. Alors on ne sait pas trop encore si on fait ça avant la fin de l’année ou si on attend le début de l’année prochaine pour que les deux albums soient sortis, bien que la deuxième partie soit censée sortir en octobre. Le plan dans l’immédiat, c’est de faire une tournée en octobre/novembre à priori. On ne sait pas si c’est réalisable parce que finalement, ça approche très vite et qu’il faut quand même un certain temps pour que les promoteurs puissent faire la promotion de la tournée, pour pas qu’ils perdent leurs billes évidemment. Voilà, donc l’idée, c’est de tourner en fin d’année, on va voir ce qui se passe.

Désinvolt : Et donc j’allais venir également sur cette deuxième partie parce que cet album marque très clairement la mention  » one  » sur la pochette, donc tout le monde attendait l’annonce pour la suite. On savait que ça allait arriver assez rapidement et là tu nous dis que c’est bien prévu pour octobre, alors ?

Leo : Normalement, c’est ce qui est prévu. Alors on sait aussi qu’avec le groupe, les prévisions sont toujours un peu optimistes, mais disons qu’on avait déjà enregistré le gros des deux albums l’an passé, en novembre 2008 et en quinze jours on a fait quasiment la totalité de la musique donc les morceaux sont quasiment finis. Après, il y a encore quelques voix à enregistrer, quelques voix principales et quelques chœurs aussi sur les nouveaux morceaux de la deuxième partie, il y a quelques morceaux qu’on voudrait ré-enregistrer parce qu’on n’est pas totalement satisfaits, mais le boulot qu’il reste à faire, c’est surtout mixage, mastering et évidemment, le livret de l’album et finalement, c’est ce qui prend le plus de temps parce que c’est Daniel qui fait ça tout seul donc il a des sommes de boulot vraiment énormes. Mais bon, à priori, je pense que ça devrait être bon pour octobre vu qu’il y a un mois, un mois et demi, de boulot à faire sur l’album et donc pour l’instant, ça devrait aller. On verra évidemment, je mettrai pas ma main à couper, mais normalement , ça devrait aller ^^ .

Désinvolt : C’est déjà rassurant, s’il est prévu pour octobre, on va le voir arriver très vite. Et il suit vraiment le premier où il y aura encore une petite redirection légère ?

Leo : Comme je t’ai dit, toute la musique a été enregistrée quasiment au même moment, donc au niveau du son, ce sera très très proche. Après les morceaux sont peut être un petit peu différents. La première partie, si tu as regardé la pochette, Daniel a fait beaucoup de morceaux tout seul, il y a beaucoup de morceaux un peu plus bizarres. La deuxième partie est peut-être un petit peu plus directe avec des morceaux légèrement plus métal, je dirais, bien qu’il ne faut pas s’entendre à écouter Metallica évidemment, mais avec des morceaux un peu plus directs et un peu plus pêchus en quelque sorte. Il y aura quelques morceaux zarbis aussi comme il y a eu sur la première partie. Mais globalement, ça reste quand même dans la même lignée, au niveau des paroles, le concept est identique, ça marche ensemble et au niveau du son et tout ça, ça sera très proche, vu que c’était prévu au départ pour sortir en double album avec tous les morceaux dans la même boite.

Désinvolt : Pour satisfaire ma curiosité, j’ai eu la chance d’écouter l’EP Linoleum quand il est sorti au mois de novembre et donc si j’ai bien compris, on risque de retrouver des morceaux sur la deuxième partie qui se trouvent déjà sur cet EP ?

Leo : Alors, honnêtement, j’en ai aucune idée… Logiquement, il devrait y en avoir au moins un, vu qu’on a utilisé Linoleum pour Road Salt One, mais je ne sais pas, pour la deuxième partie, si on va utiliser des morceaux ou pas. Par exemple pour la première partie, je ne savais même pas quel morceau on allait utiliser et quel morceau on n’allait pas utiliser. Donc ça, c’est Daniel qui se le gère plus ou moins, mais pour le prochain, c’est difficile à dire. Peut-être qu’on va complètement les zapper, ou alors qu’on va en utiliser un ou deux, j’en sais rien.

Désinvolt : D’accord, donc il y a encore pas mal de surprises à attendre de votre part.

Leo : Ouais, de la part de Daniel, surtout… On va voir, je ne sais pas encore.

Désinvolt : OK. Je te remercie beaucoup pour toutes ces informations et pour avoir participé à cette interview. Un petit mot pour la fin ?

Leo : Ben, qu’est-ce que je peux dire… J’espère qu’on va tous se retrouver en tournée justement à la fin de l’année et qu’on va avoir la chance d’aller sur la route, de la voir cette route ^^.

Désinvolt : Là, du coup, on vous attend avec impatience en France, maintenant ^^.

Leo : Ouais, moi aussi j’ai hâte d’aller jouer en France, voir les amis ^^.

Désinvolt : Merci, à bientôt alors

Leo : Avec plaisir, salut.

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Photos © Lars Ardave.