THE ESCAPIST

Depuis la sortie de son Computers & Blues le 07 février dernier, Mike Skinner avait tout bonnement disparu de la circulation. Une dernière interview ici et là et plus aucun signe du monsieur sur la toile. Imaginez la frustration du fan de la première heure, finalement obligé de carburer 15 heures par jour uniquement au rythme de Let’s Push Things Forward (je parle de moi là en vérité), lorsqu’une fois arrivé sur le site officiel de The Streets, une fenêtre affiche : « CLOSED ». Un petit tour sur le twitter, même chose : « CLOSED ». Plus rien… Pourtant, il avait annoncé sa fin depuis l’année dernière déjà, mais pour beaucoup la rupture a été brutale.

Et finalement le mois de mars remplaça celui de février, balayant au passage les restes d’un hiver glacial ainsi que le début de dépression qui me guettait. La nouvelle tombe : « The Rapture ne jouera pas à Marmande cette année. Ils seront remplacés par The Streets. » Après avoir pris un aspirine pour mon mal de crâne, causé par mon évanouissement et le choc, violent, contre le sol de l’arrière de mon crâne, j’ai tout de suite réservé ma place, fais mes bagages, sac à dos sous le bras… direction Garorock !

COMPUTERS & BLUES TOUR

Samedi 9 avril 2011, le soleil du sud-ouest de la France commence à frapper fort. Nous sommes installés depuis hier sur le camping du festival et déjà l’endroit ressemble à une décharge. Les bouteilles d’alcools jonchent la table, tandis que les cadavres de campeurs eux, jonchent le sol. Malgré la difficulté, j’arrive à récupérer une programmation jetée là, juste sous moi. C’est ce soir que joue The Streets, à retrouver sur la scène Pression Live du site. L’équipe de Garorock n’oublie pas de rappeler qu’il s’agit de l’unique passage du rappeur en France. De quoi faire monter un peu plus la pression.

23h45. Scène Pression Live. Bien positionné à quelques mètres des crash barrières, une petite foule de personnes s’est réunie sous le hall, prête à hurler leur joie dès la première rime et le premier accent cockney lâchée. D’après les réactions récoltées à la fin du concert, le reste du public attendu n’était pas vraiment au rendez-vous, un peu mollasson. Sans doute la faute à une plage horaire mal définie. Calé juste entre Toxic Avenger et la bande des Ed Bangers (Busy P, Sebastian, DJ Medhi), le pari de réveiller les foules dans ces conditions était difficile à relever. En même temps, qu’est-ce qu’ils foutaient là ces cons ! Barrez-vous ! Revenez dans 1 heure ! Il reste que dans les premiers rangs, un peuple formé d’irréductibles admirateurs n’a pas tarder à se faire entendre contre l’envahisseur clubber.

A peine le morceau d’introduction Outside Inside débuté, Skinner arrive sur scène précédé par sa fidèle bande composée de Kevin Mark Trail (chants), Cassell (batterie), Mike Millrain (sampler), Stuart Colman (claviers) et d’un petit nouveau, Robert Harvey, le chanteur de The Music (guitare, chant). C’est 10 années d’une discographie bien remplie que nous offre The Streets ce soir. Et pour les plus fans d’entre eux/nous, il est impossible de vivre l’événement sans se repasser ces images, celles d’un petit rappeur originaire de Birmingham, conteur de son époque, qui annonçait déjà dans Dry Your Eyes : « You’ve got to walk away now, it’s over » (un message prémonitoire pour son public désormais orphelin ?). Aujourd’hui la trentaine dépassée, le monsieur est bel et bien là, bourré de charisme, la dégaine assuré, il hypnotise la foule. « Les shows sont un peu comme des greatest hits de The Streets » déclarait-il d’un autre côté à waxx-music.com. En effet, les tubes s’enchaînent à une vitesse infernale, sans aucun temps mort. Après l’introduction, on passe du jungle, Don’t Mug Your Self au plus dub, Let’s Push Things Forward, sans que les transitions soient trop brutales. Il faut dire que cela fait déjà un moment qu’il joue son show sur scène et ses musiciens commence à prendre le coup et assurent méchamment. Si l’on connaissait déjà tous ces morceaux dans leur version studio, il faut dire que Mike Skinner apporte vraiment l’image qu’il manquait à nos oreilles pour que le spectacle soit total. Tour à tour provocateur, joueur et drôle, il garde pourtant sur lui cet air sérieux que portent les stars et qui le rend si impressionnant.

Comme il l’annonçait il y a déjà 3 ans aux Inrocks « Les festivals sont toujours des concerts particuliers. » Décidément, encore une fois, il faut croire que le garçon n’est pas un menteur. Après son ultime morceau, The Streets revient sur scène, prêt à tout envoyer pour la fin : Turn The Page, Fit But You Know It. Là, Skinner, comme à son habitude, tombe le t-shirt avant de se jeter dans la foule pour un (bref) slam, porté par le public avant de remonter sur scène se préparer pour Going Through Hell, premier single extrait de son dernier album Computer and Blues, dont on entend déjà les premiers riffs bouillants. « Can’t you see me ? Can’t you hear me ? » lance-t-il à la foule, qui apparemment ne comprend plus rien. Sur les riffs électrisant du morceau, on sépare le public en deux pour un « braveheart » d’anthologie (entendez par là, que la fosse coupée en deux, se fonce dessus au signal du chanteur) avant la fin explosive du titre annonçant la fin du concert. Mike Skinner remercie son public, ses musiciens, nous souhaite une bonne fin de soirée avant de quitter la scène. Pas la peine d’espérer un nouveau rappel cette fois…

Photos © Clément Champy

Setlist

Outside Inside
Trust Me
Don’t Mug Yourself
Let’s Push Things Forward
Puzzled by People
ABC
The Escapist
OMG
Everything is Borrowed
Weak Become Heroes
It’s too Late
We can never be Friends
Soldiers
Blinded By the Lights
Never Went to Church
Heaven for the Weather
Dry your Eyes

Rappel

Turn The Page
Fit But You Know It
Going through Hell

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