En ce début février, le thermostat ne décolle plus, quinze jours dans le négatif: la ville de Metz est congelée. Vite une grosse affiche pour se réchauffer! On attendait donc avec impatience que les Arènes s’enflamment à la venue surprise (la date s’est rajoutée en fin d’année 2011 à la mini tournée française) des Arctic Monkeys soutenus par le lieutenant Miles Kane, prêt à ouvrir les hostilités !

Depuis l’aventure Last Shadow PuppetsMiles Kane et Alex Turner semblent inséparables. Le leader des Arctic Monkeys a d’ailleurs apporté sa collaboration à l’ex-Rascal pour son premier projet solo (Colour of the trap). Cette tournée conjointe n’est donc qu’une suite logique à l’entreprise, le témoignage d’une nouvelle complicité musicale, un cadeau sympa pour les fans…

Réduire Miles Kane au statut de chauffeur de salle serait réducteur (même s’il fait -10°C dehors). Le britannique n’hésite pas à jouer avec les clichés de la brit-pop 90’s Oasis & Co. Grande gueule, en fait des tonnes, surjoue mais séduit tout de même les amateurs à coups de grosses ficelles.

Ses mélodies rétro pop, réverbération outrageuse et distorsion jusqu’à déraison, tourbillonnent dans l’arène en  écho aux 60’s. Son caverneux, guitares et claviers vintage, Miles Kane joue l’étiquette garage revival. Après le très attendu Rearrange  et son solo entêtant, Miles offre une reprise grisante du Responsable de Dutronc, comme pour souligner sa connaissance de la culture française (du moins celle des années 60, vous l’aviez compris!). La pression monte petit à petit sur l’hypnotique King crawler. Lancé comme une fusée, Miles Kane enchaîne ses tubes avec une énergie et un jeu de scène travaillés. Et comme si la version débridée d’Inhaler n’avait pas suffi à tétaniser le public, Miles Kane donne un dernier coup de semonce avec un Come Closer météorite, repris en cœur par le public. L’arène est chauffée à blanc pour l’arrivée des Arctic Monkeys qui, eux aussi, ont opté pour le registre nostalgie rock. Blousons en cuir, chemises en jeans, coupes gominées, l’attitude est aussi soignée que le son est fort. Don’t sit down cause I’ve moved your chair ouvre le set avec ses grosses guitares saturées et son refrain puissant qui place la barre très haut.

Depuis leur collaboration avec le « stoner » Josh Homme, leader charismatique des Queens of the stone age, les Arctic jouent fort et vite, protégés par un mur d’enceinte devant la scène. Alex Turner mène sa barque avec détermination mais semble contrarié par la tiédeur du public. C’est à ce moment que le poseur Miles Kane rejoint le groupe le temps de l’épique Little Illusion Machine (Wirral Riddler), bombe post-punk hallucinante. La magie semble enfin opérer, les voix se complètent à merveille. Même si la bande de Sheffield maîtrise le jeu de scène, sa prestation (hormis la présence d’Alex Turner) reste un peu trop figée et distante du public. Le groupe envoie les pépites Fluorescent adolescent, Old yellow bricks, Evil Twin, Pretty visitors (avec Ben Parsons au clavier), Teddy picker, I bet look good on the dancefloor …, revisitant toute leur discographie, pied au plancher sans laisser de repos au public. Pour le dernier rappel, Miles Kane, muni de sa Gibson, revient sur scène pour le planant 505, grosse réussite psychédélique de la soirée.

On se demande alors pourquoi Kane et Turner ne jouent pas plus ensemble car la vraie magie de ce concert se cache dans 505 et Little Illusion Machine (Wirral Riddler).

Enfin, si Miles Kane a réalisé un disque pour prouver son potentiel en solo, il semble qu’il est prêt à s’investir dans un combo; problème: la question du leadership se posera inévitablement s’il souhaite cohabiter avec un Alex Turner… Ah… les histoires d’égos dans le rock’n’roll!…chapitres 25, épisodes 62…


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Article: JohnArt
Photos: Boris Untereiner