Anthony Strong nous a régalé vendredi 30 mai d’un show époustouflant dans un cadre des plus agréables. Le style rappelle le jazz fifties et surtout le Mainstream Old School, dont on retrouve la frénésie et le pep’s. On reconnait un côté Nat King Cole, avec une place importante accordée à la voix et une présence qui va parfois jusqu’à évoquer Sinatra. Il nous présente son dernier album Sleeping out ainsi que quelques anciens titres et reprises.

La salle de réception du Musée de la Fédération Française de Tennis a été réaménagée en salle de concert pour l’occasion. Cela donnait le loisir au spectateur de profiter du concert bien au chaud dans d’imposants fauteuils en cuir blanc. Invité par le Sunset/Sunside, en extérieur, on notera le contraste entre cet espace et celui du club de jazz parisien, plus cosy et plus convivial.

Accompagné de cinq musiciens, un contrebassiste, un batteur, un saxophoniste et un trompettiste, il a proposé un set en deux temps agrémenté d’un petit entracte de vingt minutes.

La première partie se déroule tranquillement. Les morceaux s’enchaînent avec conviction malgré une certaine retenue. Le public suit néanmoins le mouvement. Certains claquent des doigts, hochent la tête au rythme d’un jazz propre et bien ficelé. Anthony Strong nous montre une maîtrise impressionnante de son art. Celle-ci est mise en valeur par la qualité de l’instrument (un magnifique Steinway) et de la sonorisation du lieu.

Après le court entracte, le set reprend sur un ton plus désinvolte et libéré. Plusieurs morceaux s’enchaîneront en piano-voix, laissant apparaître une sensibilité à fleur de peau. On retiendra l’impressionnant Learning to Unlove You qui a ému toute la salle.

Plus en confiance, le jeune anglais n’hésitera pas, durant la deuxième partie du set à jouer avec le public en lui proposant de reproduire ce qu’il baptise « l’effet Sinatra« , lorsque le public applaudit après le début du chant, uniquement quand la chanson lui plaît. Il encouragera les spectateurs à frapper en rythme afin de l’accompagner en l’absence du batteur.

Anthony Strong réussit à réchauffer l’ambiance et à ramener l’atmosphère d’un club de jazz new-yorkais au cœur de Roland Garros. Le set se termine après deux rappels et un sublime Hi de Hi de Ho dans le pur style Cab Calloway. On lit une satisfaction toute en humilité sur le visage du chanteur-pianiste. Broadway n’est pas loin, et nous on aime bien.

 

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