Le reggae en Cote d?Ivoire a connu ses plus beaux jours dans les années 80 à 90 grâce notamment à la star nationale Alpha Blondy : [[http://fr.wikipedia.org/wiki/Alpha_Blondy]].

La musique reggae a fasciné les ivoiriens depuis des décennies, d?ailleurs plusieurs artistes ont choisi le chemin de l?engagement entrepris par ?Tuff Gong? Bob Marley, 40 ans auparavant. Ce qui fait qu?Abidjan est la 3ème capitale de musique reggae au monde, après Londres et Kingston. Et la 1ère en terre africaine.

Le reggae, qui dès sa naissance en Jamaïque vers la fin des années 60, a su évoluer avec le temps. Passant par exemple du Skinhead reggae (ou early reggae) au Nu-roots tout récemment. Les artistes ivoiriens, aussi, ont su s?adapter à l?évolution de cette musique. (Tiken Jah avec un style plus engagé et ‘mandingue’, Béta Simon et son ‘baïssadé’, Fadal Dey avec le ‘Mandé roots Culture’,ou bien Kajeem qui focalise son univers plus sur le ragga que sur le roots).

Qui n?a jamais vibré sous le son rasta de « Cocody Rock » d?Alpha Blondy ?

chanson qu’on se remémore lors de soirées de spliff entre copains. Originaire de Cote-d?Ivoire où il vit toujours, Alpha fut remarqué par l’originalité de son reggae et la tonalité de ses textes qui vont secouer l’Afrique. Rappelons-nous de «Brigadier sabari » :[[http://www.youtube.com/watch?v=Ibdhvuw-PE0]] qui dénonce les violences policières. La chanson qui a fait un tabac en Côte d’Ivoire, accompagne jusqu’à aujourd’hui les setlists d’Alpha Blondy comme peut l?être Fils de France pour Saez.

Il a fallu attendre 1997, et le renouveau du reggae ivoirien avec celui qu?on appelle aujourd?hui « Le prophète du reggae africain » : Tiken Jah Fakoly [[http://fr.wikipedia.org/wiki/Tiken_Jah_Fakoly]]. Avec des textes fracassants et incisifs sur la politique (ce qu?il lui a valu de quitter la Cote d?Ivoire pour le Mali voisin, menacé par des proches du président Gbagbo?), et proche du mouvement altermondialiste, Tiken joue une « musique » pour éveiller les consciences et dénoncer l?injustice que subit son peuple ?l?Afrique?. Faut bien le dire, le reggae ivoirien a su donner à l?Afrique cette union qu?on ne retrouve qu?à travers les chansons, le temps d?une évasion.

Mais bon chaque médaille a son revers, on ne peut pas être la star d?une nation et être en harmonie avec les soi-disantes valeurs qu?on défend. Alpha Blondy l?a démontré dans son dernier album [[http://www.youtube.com/watch?v=QSeky9s1tR4]]

Revenons un peu à l?histoire qui alimente les potins du reggae ivoirien : L’existence du conflit qu’Alpha Blondy semble entretenir vis-à-vis à Tiken. Depuis la renaissance du reggae africain avec la venue de Tiken Jah, Alpha Blondy a eu de la difficulté avec le fait de perdre son titre de plus grand reggae man en Côte d’Ivoire et dans l’Afrique francophone. Il semble que le mot fair-play ne fait pas parti de son langage et ce manque de maturité de la part d’Alpha Blondy (même si mister va bientôt souffler sa 56ème bougie) se ressent dans la chanson de ce dernier spécialement dédiée et écrite pour le descendant des grands Fakoly. Et entre un Tiken Jah avec beaucoup de sagesse et un Alpha haineux, le choix est déjà fait.

Le reggae ivoirien ne s?arrête pas à ces deux grands noms, on peut citer par exemple « Kajeem » et son ?Lord Have Mercy? [[http://www.youtube.com/watch?v=0syH8bmrGnI]] , Zoanet Comes (www.zoanetcomes.com) , Fadal Dey qui créa le « Mande Roots Culture » style musical dans lequel il évolue,…etc

Qu?importe la décennie, ou le genre de reggae dans lequel ils évoluent, le reggae en terre ivoirienne est taguée de révolte, justice, engagement et Liberté d?expression. Et c?est pour ça qu?on l?aime.
Quelques photos

Pour plus d’infos sur la zik et la censure en Cote d’Ivoire :

[[http://www.freemuse.org/sw29707.asp]]

[[http://www.freemuse.org/sw16539.asp]]