Hello Madjo !
Tu as une formation classique de violoniste. On te retrouve aujourd’hui dans un registre accentué d’une folk très intimiste. Sans rentrer dans les détails, tu peux nous parler un peu de toi et de ton parcours musical ?

Effectivement, j’ai commencé toute jeune avec le violon en conservatoire. J’ai cassé un peu tout cela, ce qui m’a emmené un peu aux musiques actuelles parce que je n’écoutais pas forcément que du classique. J’ai la formation sans avoir une approche classique de la musique, personnellement en fait. Donc j’ai écouté pas mal de folk, de soul, de blues,… J’écoute beaucoup de musique et de styles différents, j’ai pas vraiment un style de prédilection.
Je suis arrivée à Paris y a de cela 5/6 ans, j’ai commencé à faire les bars et les petites salles de concert d’abord avec un répertoire de reprises. Petit à petit, j’ai commencé à écrire mes chansons. Et ça s’est monté de fil en aiguille (sourire). J’ai signé il y a un an et je défends ma musique sur scène depuis un an et demi.

T’as commencé en solo, jusqu’à ce que tu trouves enfin tes camarades de jeu que t’as rebaptisé « Mes oiseaux » …

… (rires) Je te coupe tout de suite là, si on peut l’enlever tout de suite (sourire) parce qu’en fait, c’est une espèce de bio qui est sortie y a 6 mois et donc tout le monde a repris ce terme…

Ah ! Donc tu les as pas rebaptisé tes oiseaux (rires) ?

Non non (rires), je ne rebaptise personne.
Mais j’ai travaillé avec une formation assez vocale parce qu’on avait pas mal de première partie de concert et ma musique est très enrichie de chœurs, donc je travaille avec deux choristes et un beatboxer. On a fait un an ensemble mais la production de l’album est beaucoup plus riche harmoniquement en terme de son, je vais commencer à travailler avec un clavier et on rajoutera beaucoup plus de choses sur scène (sourire).

Et cette formation vocale on la retrouvera sur votre album ?

C’est moi qui fait tous mes chœurs sur l’album (sourire). Je tiens vraiment à avoir un concept de scène, de live et un concept d’album. Même si les deux se rejoignent, les voix ne se retrouvent pas sur l’album.

Il y a de plus en plus de groupes qui sortent un maxi et des EP avant d’envoyer la tuerie avec leurs premiers albums. C’est la même démarche pour toi ?

En faite, c’était surtout lié aux concerts. J’avais besoin d’un support pour pouvoir laisser une trace aux gens, y avait aussi une demande de CD en sortie de concerts. Comme moi j’étais en pré-prod de mon album et en plein chantier, au départ j’étais pas forcément pour, et puis finalement je me suis dis que c’était important de pouvoir laisser une trace d’où la sortie de cet EP sans forcément le médiatiser.

A l’écoute de cet EP, et surtout la chanson « Where did you sleep last night« , je me suis dis « ah Madjo aime le grunge » …

C’était pas pour Nirvana (sourire) …

… Donc, le clin d’œil était pour Lead Belly (a.k.a. Leadbelly) et le blues ?

Ben j’aimais beaucoup cette chanson et effectivement j’ai écouté pas mal de vieux chanteurs de blues dont Lead Belly, et dont ce titre « Where did you sleep last night » que je trouves très beau. Kurt Cobain l’a repris sur son unplugged mais je ne suis pas une fan de Nirvana (sourire).

Avec la chanson Le Monstre, on retrouve plusieurs instruments …

Il y a du piano, de la basse … En faite, on a fait les basses sur un orgue B3.

Un retour à l’enfance avec ce titre ?

C’est une métaphore (sourire). L’enfance revient souvent dans les interviews. Je suis adulte (rires), je ne suis pas une chanteuse pour enfants, enfin j’espère. Mais effectivement, le texte a été un peu léger et détourné.

Tu vas mettre les 4 chansons de l’EP sur ton album (Trapdoor in the wall, Where did you sleep last night, Le Monstre, Je claque des doigts) ?

Pas les 4. Y aura seulement les deux premières Trapdoor in the wall et Je claque des doigts. Le reste, c’est déjà sorti sur l’EP et ça a fait son bout de chemin sur scène (sourire). C’est des morceaux qui ne sont plus assez forts pour moi aujourd’hui par rapport à tout le travail d’écriture que j’ai pu fournir ces derniers temps.

C’est intriguant ! ça sera encore de la folk intimiste ?

Ça ne sera pas de la folk intimiste justement. Il y a de la folk mais d’autres choses aussi. On le ressent un peu déjà sur « Je claque des doigts« , il y a un sample africain, y a un vrai mélange. J’ai envie de sortir de ce coté « folk intimiste ».

On pourra pas énumérer toutes ces influences mais ça va d’Antony and the Johnsons à Fiona Apple en passant par Nick Drake ou Beck.

Il y a beaucoup d’influences, mais comme je te disais au début c’est pas parce que tu écoutes tout cela que c’est forcement ce que tu fais en faite. C’est des artistes qui m’ont touché, qui m’ont inspiré et après ça découle, ce que je pourrai ressortir de ma personnalité musicale qui est parfois à des années lumières de ce que j’écoute dans mon iPod (sourire).

Ça t’aide aussi à ne pas te limiter à un seul style ?

Ben un artiste comme Beck l’a plutôt bien fait. Il a eu des albums très folk, des albums mélangés hip hop etc, ça m’intéresse ce genre de démarche. Après faut pouvoir le faire (rires).

Faut s’appeler Beck (sourire)

(rires) Et je ne suis pas Beck ! En citant Beck, je me suis dis « ouh là où est-ce que tu vas » (sourire).

Et tu défendras ton album au … Printemps de Bourges ! Le même jour que Fanfarlo ou Hindi Zahra. C’est ton plus « grand » festival ?

J’ai fait les Francofolies de la Rochelle l’année dernière, ce qui est pour moi un gros festival (sourire). Ça a été assez important pour moi parce que c’est vrai il y a pas mal de programmateurs, de médias. Mais effectivement, le Printemps de Bourges est une vrai étape puisqu’on le fait avant la sortie de l’album, donc une vrai étape pour moi, en terme de visibilité en tout cas.

Et t’as fait des ravages (sourire), t’as suivi même Tryo dans quelques unes des dates (notamment au Zénith de Paris), comment s’est faite cette rencontre ?

Ça s’est fait par les Francofolies de la Rochelle. J’ai fait le chantier des Francos, qui est un atelier relié au festival et qui fait un vrai développement d’artistes sur 2/3 séances suivies. Tu rencontres des journalistes, des profs de chant, t’as un vrai travail scénique et Christophe Mali de Tryo animait un atelier. Donc ça s’est fait comme ça, par le biais du chantier.

Je reviens sur ce que tu disais concernant album/scène. Donc à priori, sur scène ça sera différent du résultat obtenu en studio. Y aura quoi de nouveau ? Une touche excentrique ?

Quand je dis « différent » c’est juste que dans une prod d’album, tu vas aller assez loin dans les sons. Et ce que je vais tendre un maximum à retrouver sur scène c’est que ça reste du live donc ça reste vivant ! Et si on retrouve l’album sur scène, ben ça sera « chiant » pour les gens.

Ça sera avec grand plaisir que je viendrai voir ce que ça donnera sur scène. Je te laisse le mot de la fin pour conclure cet interview.

Tout simplement merci à vous pour l’interview !

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