Depuis les spectacles d’un certain Philippe Découflé (celui qui a mis en scène, entre autres, la cérémonie d’ouverture des JO d’Albertville en 1992), on ne peut plus dire qu’entendre du gros son dans un théâtre est rare… Il n’empêche que l’ambiance qui s’en dégage, le son d’une rare puissance et la mise en scène qu’autorise ce cadre reste toujours aussi surprenante et envoûtante. Pour  son Extended Tour 2012, EZ3kiel a fait un détour par le Théâtre d’Orléans pour un spectacle d’une belle qualité.

Groupe polymorphe, EZ3kiel écume depuis près de vingt ans les planches sous des tendances électro-rock, bardé d’une imagerie originale, se créant ainsi un monde propre et fascinant. Suite à la sortie de Naphtaline Orchestra, on pouvait s’attendre à tout et rien sur scène. Cet album sorti en octobre avait en effet permis au groupe de revisiter ses titres dans une approche symphonique originale, flanqué d’un orchestre entier. C’est en formation réduite que le groupe a débarqué. Evidemment, pour EZ3kiel qui a déjà joué avec un orchestre symphonique, formation réduite veut quand même dire treize musiciens sur scène, dont un quatuor à cordes, un joueur de séraphin (un ensemble de verres à boire remplis d’eau) et un multi-instrumentiste adepte de la scie musicale, la thérémine ou encore du saxophone (au passage, on dit merci à la petite doc qu’elle est bien pour connaitre le nom des instruments zarbis).

EZ3kiel réinterprête ainsi à l’infini les morceaux qui composent leur dernier opus, magistralement, dans des versions qui semblent capables d’évoluer d’une interprétation à l’autre. Il y a Leopoldine bien sûr, mais aussi The Wedding ou encore Exebecce, mais à l’image de l’album c’est l’ensemble qui fait corps. Le concert culmine avec une « reprise » de la Danse des Chevaliers de Prokoviev (Roméo et Juliette) et le public exulte.

Sans surprise, le niveau musical est excellent : le mélange des instruments confère une puissance rare aux morceaux, entre guitares sur-saturées, rythmique impeccable et implacable, et finesse du quatuor ou du séraphin. L’ensemble est servi avec précision par des lumières magiques (mais cauchemardesques pour le photographe !) et une scénographie qui reprend les illustrations du dernier album. EZ3kiel au final n’interprète pas un simple concert, mais réalise une véritable performance musicale et visuelle, auquel le théâtre prête finalement un écrin adéquat.

A la fin du concert, le public a du mal à émerger d’une rêverie d’une heure trois-quart qui est passée sans y prendre garde. A ne pas manquer si le groupe passe près de chez vous.

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