Bien qu’en tournée depuis quelques temps, ce 9 décembre était la release party du nouvel album d’EZ3kiel intitulé LUX, sorti en novembre. A l’arrivée autour de 19h, la queue devant le Bataclan est déjà longue pour ce concert à guichets fermés. L’ambiance change de la dernière fois où j’avais vu le groupe, au théâtre d’Orléans, il y a deux ans. Ici, le public est un mélange hétérogène digne d’une entrée de festival. Il est vrai que LUX rompait avec l’approche symphonique de son prédécesseur pour des influences largement plus rock.

La première partie est assurée par Chapelier Fou, groupe électro-symphonique qui perce petit à petit une scène qui peut parfois paraître un peu comble. Chapelier Fou, alias Louis Warynski, est en fait composé de quatre musiciens multi-instrumentistes qui manient aussi bien des instruments traditionnels (violon, alto, clarinette et violoncelle) que différentes machines et autres pads. L’ensemble est pour le moins efficace, et fourni une électro très prenante teintée d’une légère couleur onirique qui évoque tantôt Tiersen, tantôt Dionysos, période Mécanique du Coeur. Très généreux, les Chapelier Fou ont conquis immédiatement le public et seront à nouveau de passage dans la capitale le 4 avril prochain.

Une fois les tables remplies des outils de Chapelier Fou démontées, c’est la machine EZ3kiel qui prend place sur scène. L’association avec le Naphtaline Orchestra de la précédente tournée faisait que, sur scène, le groupe était composé de pas moins d’une dizaine de musiciens. Contraste ici, l’énorme estrade qui supporte la batterie de Stéphane Babiaud est portée sur le devant de la scène et laisse peu de place sur les côtés à la basse de Yann Nguema et la guitare Joan Guillon. C’est donc dans cette formation minimaliste qu’EZ3kiel aborde sa release party. Derrière eux, on dévoile un mur de lumière, qui fera très tôt office de quatrième homme.

D’emblée, le ton est donné, même lors de la balance. Ca va envoyer du très lourd. La batterie est tonitruante, précise, implacable. Le son de la guitare est énorme alors que la basse rehausse l’ensemble de lignes rythmiques épurées. Dans ce magma sonore, les machines donnent la cohérence et la marque de fabrique EZ3kiel. Les titres du nouvel opus prennent une ampleur encore plus large que dans l’album. Born in Valhalla et l’Oeil du Cyclone nous filent une claque monumentale dont il est difficile de se remettre. Répit, Pierre Mottron rejoint pour la première fois le groupe sur scène, et pose sa voix indéfinissable et androgyne sur Anonymous, dans une sorte d’envolée aérienne et symphonique. De manière indéniable, le mur de lumière fait partie intégrante du spectacle et apporte une dimension supérieure à la prestation qui n’en demandait pas tant. Mouvant, vivant, organique, cet horizon artificiel donne une perspective insoupçonnée à l’ensemble de la salle. Le concert s’achève sur une interprétation démentielle de Versus, sortie de l’album Barb4ry. Les musiciens sont en transe, et le public est pris d’un mouvement pendulaire à l’unisson qui pourrait être comique si on ne se retrouvait pas entrainé à notre tour.

Un dernier rappel et quelques remerciements. Peu loquaces lors du concert, on sent l’émotion et la générosité des musiciens. Ils sont encore en tournée un moment, alors ne les manquez pas.

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