Noswad, c’est un des multiples projets de Vincent, le nouveau chanteur d’AqME. Mais Noswad, c’est avant tout une bande de potes qui fait la musique qui l’éclate : du stoner, et qui a sorti cette année un album From Dust Till Dawn. Donc petite rencontre, en toute décontraction, avec quatre des cinq membres du groupe, un soir pluvieux d’automne juste avant leur répèt pour leur poser quelques questions…

Bonjour, je suis désolé, on va commencer par une question un peu bateau, pouvez-vous présenter le groupe ?

Julien : On s’est formés en 2001 sur les belles terres de Valence, dans la Drôme. Il reste trois membres d’origine : Fabien à la batterie, mon frère, Vincent, au chant et moi à la basse. Bat et Dino nous ont rejoint en 2007, après que notre premier guitariste soit parti et qu’on ait migré sur Paris. On assiste un peu à la une renaissance du groupe depuis que les deux sont arrivés, parce qu’on a changé radicalement de style et d’influences. Du coup, on peut dire qu’on existe réellement depuis 2007.

Vous avez sorti un album From Dust Till Dawn, pouvez-vous le décrire ?

Julien : C’est un album qui reflète tout à fait ce qui s’est passé entre nous pendant ces cinq dernières années. On est tous influencés par des groupes comme Queens Of the Stone Age, Guns’N’Roses, Johnny Cash… Et on a essayé de retranscrire ça dans cet album qui est comme on a pu entendre « stoner catchy » ou même « stoner cool »… On a essayé de mettre tout ça dans cet album avec beaucoup d’arrangements, beaucoup de voix, beaucoup de chœurs et des grosses guitares.

Bat : C’est surtout l’univers dans lequel on se sent à l’aise, on a exploré un peu tous les territoires là-dedans. C’est vraiment la poussière…

Vincent : Ah non, tu ne commences pas avec ça !

Bat : Ah, si ! La poussière, le whisky, le cambouis…

Vincent : C’est parti, on est tous garagistes, on travaille chez Speedy…

Fabien : Ça représente vraiment le premier album avec la nouvelle formation donc ça a pris un petit peu de temps pour recruter Bat et Dino et surtout de faire la migration du français vers l’anglais et de quitter nos influences plus adolescentes. Quand on avait 16-17 ans, on écoutait plus de nu-métal, on ne cherche pas à faire tel style ou tel style comme quand on était plus « djeuns », où on avait tendance à se dire : « Allez, on fait un truc dans ce goût-là. ». On prend ce que chacun aime et on en fait un beau mélange, on essaye que chacun apporte sa pierre à l’édifice et de faire des morceaux assez variés mais qui restent cohérents dans notre style, le vrai Noswad tel qu’il est maintenant.

Comment c’est passé l’enregistrement de cet album ?

Vincent : C’était compliqué, en plusieurs étapes…

Julien :… Composition en trois ans et après, on a essayé de faire ça à moindres frais parce que c’est un peu dur aujourd’hui.

Fabien : C’était comme je disais le temps de faire la transition entre nos anciennes influences et celle de maintenant donc on a bossé beaucoup de morceaux, et on en a gardé un peu moins. Mais je pense que l’on a bien fait de prendre notre temps pour en composer peut-être un peu plus et puis explorer vraiment. On a fait des morceaux qui étaient très, très stoner, au début, quand Bat et Dino sont arrivés, là on s’était dit : « Là, on aime bien, mais… ». Ensuite, on a un peu réajusté les choses… Après pour l’enregistrement, effectivement on l’a fait à moindres frais en fonction des disponibilités des gens qui ont pu nous aider.

Julien : Et pour l’enregistrement à proprement parler, on a eu le temps de rencontrer beaucoup de personnes sur la route, sur toutes les scènes que l’on a pu faire, du coup, on est partis dans le studio d’un pote pour faire les basse-batterie. Les gratteux ont pu faire les grattes chez eux car Dino fait beaucoup d’auto-production et de musique pour les gens… Et après, pareil, on est partis chez une autre personne pour faire les voix et, finalement, on a tout fini à Ste-Marthe. Et voilà, c’était en plusieurs étapes mais bien.

Vincent : On a essayé de faire un beau truc…

Fabien : C’est pour ça que ça a mis pas mal de temps à composer. On a bien léché les morceaux, on a bien tout exploré. On a fait quelque chose qui nous ressemble vraiment, et dont on avait vraiment envie. C’est quelque choses d’abouti et de mûr et pas juste un premier jet : « Bon, c’est parti, on va en studio, on a assez de morceaux »…

Vincent : … Comme on avait pu faire sur l’EP d’avant…

Fabien : Là, c’était la petite transition.

Vincent : Il fallait qu’on le fasse.

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Quelles sont vos influences ?

Julien : On a tous des univers très différents qui se rejoignent sur des groupes comme, on disait tout à l’heure Queens Of The Stone Age, Kyuss, Johnny Cash… Je ne sais pas ce qu’il y a d’autre…

Bat : Black Rebel Motorcycle Club !

Julien : Oui, Black Rebel… Et du coup, ça donne le groupe Noswad. Et après, on a tous nos influences propres. Moi, j’écoute beaucoup de musique comme Radiohead, beaucoup de musique comme ça qui va très loin. Vincent est plus dans le métal très violent, Fabien la musique japonaise catchy (rires)…

Fabien : Pas du tout !

Julien : Est du coup, on apporte tous notre petit touche ce qui fait que Vincent aura des lignes de voix un peu plus dures, et parfois on essaye de le contrôler. Bat, lui, apporte des riffs rock-stoner parce que c’est vraiment une de ses grosses influences. Et moi, derrière, je vais bosser sur les arrangements, avec des trucs qu’il n’y a pas d’habitude dans le stoner, je pense. Ce qui fait un peu notre marque de fabrique, c’est qu’on apporte un univers autour des morceaux.

Vous faites du stoner à votre sauce, comme vous le sentez…

Julien : Exactement ! Après les étiquettes, on laisse les gens décider ce qu’on est…

Oui, vous faites votre musique, et après…

Bat : On suppose que l’on ne fait pas du métal lyrique…

Fabien : C’est très intéressant de voir aujourd’hui avec les chroniques qui tombent de l’album qu’au final, c’est proche de la réalité et surtout ça converge souvent dans le même sens. Ce qui, nous, nous intéressait, c’était effectivement d’avoir des morceaux avec une grosse énergie, comme on a en live parce que c’est quand même le gros de Noswad. C’est quand même une musique faite pour être jouée en live et en même temps d’ajouter un peu tout ce qui peut colorer les morceaux. L’idée de base qu’on avait pour l’album, c’était qu’on ait l’impression d’un voyage et qu’on raconte un peu une histoire. C’est Julien qui a beaucoup travaillé dessus au niveau des arrangements. Ça s’est vraiment fait sur le tas, on a fait les morceaux, et ensuite, Julien est parti un peu dans des idées un peu folles : « Alors, on va mettre un peu de taiko japonais, on va mettre des trucs… ». Parfois, on le regarde un petit regard en coin genre : « Tu es sûr de ton coup ? ». Mais au final, c’est ce qui fait la force de l’album, c’est ce que l’on retrouve en live mais en profitant du studio et des technologies d’aujourd’hui pour vraiment mettre une couleur et une ambiance.

Vincent : Ouais, en plus, ça a toujours manqué d’un peu de finition Noswad en studio. On a toujours voulu retranscrire l’énergie live, parce qu’on une très bonne énergie live, on nous l’a toujours dit, et, au final, en studio, on était toujours pas déçus, mais on restait toujours sur notre faim mais, là, pour une fois, il n’y a rien à redire.

Julien : En fait, on a passé un âge où on n’essaye plus de ressembler à des groupes. On essaye d’être nous-mêmes, avec ce qu’on écoute tous les jours, c’est quand même la musique qui nous plait. Je pense que, quand tu as vingt ans, tu essayes de ressembler à la personne que tu adore le plus, et, au final, c’est une connerie…

Vincent, tu chantes dans trois groupes différents, tu travailles, comment arrives-tu à gérer tous ces projets ?

Bat : Il chante à la RATP.

Julien : Son exemple, c’est Didier Wampas, en fait c’est Vincent Wampas…

Vincent : J’espère que je vais finir au Père Lachaise avec Didier Wampas

Jullien : Parce qu’en plus tu sais où il est ?

Vincent : Ben ouais, qu’est-ce que tu crois, il s’appelle Didier je-ne-sais-plus-comment, j’ai voulu lui envoyer un mail…

Julien : Ah, ce petit cercle d’artistes…

Vincent : A la RATP, c’est que des artistes, on est là pour passer le temps, c’est un peu comme les poubelleurs à Marseille… Comment je fais ? Je ne sais pas, je le fais ! Je me plains, je me plains beaucoup. Je râle beaucoup parce que je suis fatigué et j’en veux à la terre entière alors que c’est moi qui ai choisi ce que je fais. Parfois, on me dit : « Tu n’es pas obligé » et maintenant je me dis « Si, j’ai pris des engagements donc je suis obligé ». Et quand je râle les gens me disent : « Tu n’as rien à dire » donc je ne dis rien et j’avance.

Julien : Tu es trop amoureux de la musique.

Vincent : Oui, pour l’instant, cela ne cause pas ma perte. Je pense qu’à trente ans, je serais sourd et peut-être célibataire mais pour l’instant cela va. Je suis avec quelqu’un et j’entends encore ce qu’on me dit…

Julien : On a tous un problème de suractivité…

Vincent : C’est cool, ça me va et ça me plait, je fais trois styles de musique différents. Bon, ça promet et ça a déjà provoqué de grosses engueulades parce qu’on n’est pas d’accord sur les dates, on s’engueule…

Julien : Ne commence pas à détourner…

Vincent : Je ne détourne pas, je dis les choses ! Donc, voilà, j’essaye de gérer les choses aux mieux et de ne pas trop créer d’engueulades, même si parfois, j’ai vraiment le cerveau ailleurs.

Justement, la nouvelle notoriété de Vincent en tant que chanteur d’AqME a-t-elle apporté quelque chose à Noswad ?

Julien : Je pense que cela nous met un peu plus dans la lumière. Du coup, beaucoup de personne s’intéressent à Vincent, à ce qu’il fait à côté et tant mieux pour nous ! On en profite clairement ! Et je pense que c’est ça qui fait que Max bosse avec nous et nous apporte plein de belles interviews comme ça, des chroniques et des gens chouettes dans des canapés…

Vincent : Moi, personnellement, Max, c’est quelqu’un que j’ai rencontré via At(h)ome. Il travaillait à l’époque pour AqME et un jour sur un mail, il dit : « Je quitte At(h)ome parce que c’est la fin de mon contrat. » Et là, je me dis : « Ce mec bosse tellement bien, il faut que je reste en contact lui, au moins pour le travail. » Et au final, il y a une affinité qui s’est créée parce qu’il part avec nous sur toutes les dates d’AqME pour faire le merch et pour faire la fête. Faut le dire clairement, Monsieur est avec nous, il profite bien et c’est cool ! Il est génial ce mec ! Donc voilà, merci à lui de faire ce qu’il fait pour Noswad, aujourd’hui, parce qu’il nous crée de la visibilité et c’était inespéré il y a un an. On a fait de belles rencontres et Maxime en fait partie.

Vous avez la réputation d’être un vrai groupe de scène…

Julien : Ouais, ouais, on a tout appris sur le tas. On arrive à un âge où il y a un gros écrémage de groupes, et au final tu te retrouves avec les vrais zicos entre guillemets. Et, du coup, avec des gens qui en veulent toujours. Nous, on est ensemble depuis douze ans, on s’est créé dans un garage, en vrai ! On ne dit pas ça pour faire joli, on s’est retrouvé dans un garage de cinq mètres carrés, à jouer entre les strings de la mère à Fabien et l’armoire, et Bat, pareil. Et quand tu bosses dans un garage comme ça, tu ne restes pas dans ton garage, tu vas faire du live. C’est ce qui nous a fait sortir de chez nous et faire le plus de concerts possible. Quand tu commences à jouer et que tu es dans un garage, tu ne te dis pas : « Ah, ouais, je vais enregistrer un album dans deux mois ». Non, tu te dis : « Je vais jouer partout ! » Du coup, c’est ce qui fait ce qu’on est maintenant.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

Julien : Que j’arrive à boucler cette putain de tournée en février…

Vincent : On a beaucoup de projets, on est sur tous les fronts. On va faire des T-shirts (disponibles sur le Facebook du groupe), enfin ! Ce qui n’était jamais arrivé dans Noswad depuis 1992 (rire). Que l’album continue à se vendre aussi bien qu’actuellement. Qu’on reste ensemble. Qu’on fasse un milliard de concerts. Et voilà !

Fabien : Que cela continue comme c’est parti…

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