Alors que le dernier album de Porcupine Tree va bientôt souffler sa troisième bougie et qu’on était en droit de s’attendre à un nouvel opus, les membres du célèbre groupe anglais de post-prog préfèrent continuer à tailler la route chacun de leur coté. C’est dans cet élan que Steven Wilson, chanteur, guitariste et leader de la formation, sort aujourd’hui son troisième album solo The Raven That Refused to Sing (and Other Stories).

[youtube]http://youtu.be/n8sLcvWG1M4[/youtube]

Version courte (l’originale fait cinq minutes de plus)

A la découverte de cet album, il n’y a vraiment pas de raisons de se plaindre. Si son petit premier, Insurgentes, pouvait difficilement intéresser les non-spécialistes de la théorie musicale, ce touche-à-tout a très largement redressé la barre avec un album beaucoup plus équilibré en 2011, intitulé Grace for Drowning. Avec The Raven That Refused to Sing (and Other Stories), on parvient à un aboutissement.

Défini avec la grande confiance que Steven Wilson pouvait avoir en ses musiciens, il s’agit là d’un album qui va au-delà des expériences précédentes : une composition qui n’a pas sacrifié la richesse pour s’adapter à la capacité du jeu. Le résultat est un album comme on n’en fait plus : un condensé du meilleur du progressif des années 70, le recul en plus.
Pour qui apprécie les mélodies subtiles ou l’authenticité instrumentale, cet album fait la part belle tant à la qualité des compositions et des arrangements qu’aux solos dignes des plus grands virtuoses, que ce soit Adam Holzman aux claviers sur Luminol, Theo Travis au saxo et à la clarinette sur The Holy Drinker, ou encore la guitare de Guthrie Govan sur Drive Home et The Watchmaker. On ne peut pas non plus ignorer la batterie de Marco Minnemann ou la basse de Nick Beggs : ces derniers n’ont pas forcément leur quart d’heure de gloire, mais la sonorité de leurs instruments tout comme la qualité du jeu est pour le moins impressionnante. Bref, un véritable enchantement.
C’est sur ce genre d’album qu’on ne peut que reconnaître le perfectionnisme de Steven Wilson, qui a réussi à convaincre Alan Parson, l’ingé-son de Dark Side of The Moon et de Abbey Road, d’enregistrer The Raven That Refused to Sing. Bien qu’appréciant les compétences par ailleurs reconnues de Steven Wilson en la matière, les fans ne pourront qu’être d’accord avec ce choix qui offre une dimension beaucoup plus analogique, pour ne pas dire authentique, à ce projet.

L’idée que cet album serait le sommet de la carrière du multi-instrumentiste prend de l’ampleur. C’est en tout cas celui qui aura le plus bénéficié de la liberté d’expression de Steven Wilson à ce jour, en raison de la capacité d’excellents musiciens à réaliser ses objectifs, et de celle d’un ingénieur capable d’en retenir le meilleur.

On se doute que The Raven That Refused to Sing (and Other Stories) marquera une transition dans la carrière de Steven Wilson, et l’on peut déjà regretter que rares seront ses prochaines productions à la hauteur. D’ici là, on ne se lassera pas de cette pièce de collection, et peut-être que le perfectionnisme de Steven Wilson nous prouvera qu’il a encore de la réserve.

Tracklist :Front cd cover of The Raven That Refused to Sing : cold drawing of the faced moon

  1. Luminol
  2. Drive Home
  3. The Holy Drinker
  4. The Pin Drop
  5. The Watchmaker
  6. The Raven that Refused to Sing

favicon du site officiel de Steven Wilson Le site officiel de Steven Wilson
favicon de Twitter Steven Wilson sur Twitter
favicon de Soundcloud Steven Wilson sur Soundcloud