J’attendais la bonne occasion de vous parler de Trains de Porcupine Tree. Sorti en 2002 sur l’album In Absentia, ses dix ans auraient pu être le moment opportun… Mais c’était sans compter le roi de la distribution qu’est Steven Wilson. Assez peu de groupes sortent autant de remastering, de version limitées, de remix ou d’éditions spéciales. Et étant donné qu’un fan de Porcupine Tree est souvent un collectionneur, que ce groupe est une valeur sûre du progressif contemporain et que Steven Wilson lui-même est un analyste expert du genre, et bien cette politique d’éditions prolifiques me semble finalement bien rentable et, à minima, a de quoi rendre les fans heureux (« I’m happy »).
Cet album étant épuisé depuis un bon moment maintenant, c’est finalement ce mois de juillet 2010 qui a été choisi pour rééditer un des plus gros albums de Porcupine Tree et pas n’importe comment, s’il vous plait : il s’agit seulement d’une des plus grandes réussites du prog que le monde est connu; et cet opus se devait obligatoirement d’avoir au moins une édition en vinyle.

Il faut dire que le leader emblématique de PT est également un fervent défenseur de ce support insurclassable (quoi que finalement les versions HQ 5.1 qu’il réalise pour les éditions digipack de ses albums ne vont pas trop mal) qu’il propose avec joie pour le bonheur des véritables musicophiles. Son ouïe fine, et sa position dominante dernièrement, lui ont souvent permis d’exprimer son soutien pour la qualité sonore qu’offre un bon vinyle et surtout le dédain qu’il a pour l’Ipod et consorts : pour le monsieur, rien ne vaut un bon vinyle écouté au calme chez soi, dans les meilleures conditions pour pouvoir discerner le moindre petit élément. Et voilà, en très clair, ce que Steven Wilson pense de la musique mobile :

Ensuite, d’aucuns diront que le vinyle, c’est joli, ça décore et que bon d’accord le son a « peut-être » un plus par rapport à un CD classique, mais bon, c’est dépassé… D’autres diront « ah ben enfin, on va pouvoir faire des bons remix de cette pépite » et un certain nombre, moins important peut-être, ajoutera que c’est juste ce qu’il manquait à leur collection. Personnellement je fais partie de ces derniers (mais je me laisserai sans doute tenter par un petit mixage à l’occasion) et je me suis bien empressé de commander le vinyle dans sa version limitée numérotée tellement cet album revêt une importance majeure pour ce qui a été de former l’auditeur que je suis.

Bon, recentrons-nous un peu, il n’est pas tant question dans cet article de relancer le débat analogique/numérique ou même de présenter cet album qui contient quand même plusieurs des classiques de PT, genre The Blackest Eye, The Sound of Muzak, The Creator has a Mastertape mais de vous faire découvrir plus précisément The morceau emblématique du groupe (et accessoirement mon coup de cœur de longue date). J’ai nommé Trains.

Commencez donc par l’écouter sur Deezer (oui, je parle depuis 10 minutes de qualité musicale et j’ai rien d’autre à vous proposer qu’une pauv’ version mp3 128k toute pourrite… à mon grand regret, soyez-en sûr) :

In Absentia sur Deezer (Trains est la seconde piste)

Il aurait également été de bon ton de vous proposer une vidéo du morceau, mais le clip officiel (s’il y en eut un, je n’ai découvert le groupe qu’en 2005) semble introuvable en ligne. La magnifique version du live de Chicago en 2005, extraite du DVD live Arriving Somewhere a été uploadée par un blaireau avec un son tout bonnement désastreux et il ne reste donc que l’enregistrement live pour la Rockpalast TV allemande. Malheureusement, ce n’est pas la meilleure prestation du groupe à mon goût. Mais c’est le jeu ma pauv’ Lucette :

Histoire de finir tout cela, j’aurais voulu vous proposer enfin la version à deux guitares du live pseudo acoustique enregistré sur We Lost The

Skyline parce que c’est une des plus belles versions qu’il m’ait été donné d’entendre, bien que franchement raccourcie. Toutefois, ce cd fait partie des raretés que vous ne pouvez plus que télécharger via le magasin officiel du groupe… Mais croyez-moi, si vous avez un peu accroché à la version album, alors ce live vaut forcément son pesant de cacahuètes (et c’est à peu près à ce prix-là que vous l’aurez, donc n’hésitez pas longtemps..)

Et finalement, je ne ferai pas une analyse du morceau en profondeur. Déjà parce que ses auteurs ne sont pas morts (en France, on est un peu frileux, vous le savez, à analyser les œuvres d’artistes vivants : ben oui ! Ils pourraient se plaindre). Bon, ce n’est clairement pas une excuse valable, mais celle que j’invoque, c’est qu’une grande œuvre pour être reconnue n’a pas besoin d’être décortiquée : elle doit faire mouche à l’écoute !

Par contre, je peux vous mettre les lyrics, on n’est pas complètement fermé non plus à l’analyse, mais je vous en laisse maître (bouh le frileux !).

Train set and match spied under the blind
Shiny and contoured the railway winds
And I’ve heard the sound from my cousin’s bed
The hiss of the train at the railway head

Always the summers are slipping away

A 60 ton angel falls to the earth
A pile of old metal, a radiant blur
Scars in the country, the summer and her

Always the summers are slipping away
Find me a way for making it stay

When I hear the engine pass
I’m kissing you wide
The hissing subsides
I’m in luck

When the evening reaches here
You’re tying me up
I’m dying of love
It’s OK

Et alors, qu’est-ce que vous dites de ça ?

Pour en revenir au fameux débat analogique/numérique (autant clore le sujet quand même), je peux maintenant vous dire au regard de la comparaison des deux éditions studios que, effectivement le vinyle, c’est mieux : les basses sont autrement plus prenantes, certains effets sonores ressortent mieux. Mais je ne vais pas vous sortir l’argument comme quoi il y aurait plus de… comment on dit déjà… de profondeur sur un vinyle que sur le CD. Tout simplement, ce n’est pas une vérité (à moins d’avoir une hifi à 10 000€ dans son salon, ce qui n’est pas mon cas ni celui de la majorité d’entre vous). Et malheureusement, c’est Trains qui nous le démontre (au grand dam du sieur Wilson) car l’écoute en vinyle ne m’a clairement rien apporté de plus. Cependant, d’autres morceaux du même album ont provoqué des sensations que je n’avais pas alors connu. Bref, le débat continue… (tu parles d’une clôture…)

Le site officiel de Porcupine Tree
Le MySpace de Porcupine Tree
Porcupine Tree sur Wikipedia

In Absentia sur Wikipedia
Ecoutez In Absentia sur Deezer

Le site officiel de Steven Wilson

Photos © Lasse Hoile.