Après un premier jour plutôt familial, la programmation du second jour de MusiKair se voulait à la fois plus initiée et éclectique. Les Wampas partageaient l’affiche avec Summer Rebellion et Al’Tarba & DJ Nix’On.
Summer Rebellion ouvre la bal ce soir-là, devant un public un peu clairsemé et apparemment trop sobre au goût du groupe sur scène. Groupe étonnant composé de seulement deux musiciens, Summer Rebellion distille une musique tonitruante et travaillée à mi-chemin entre Arno et Beirut. David Koczi aux percussions et au chant nous envoûte de sa voix de stentor et son physique de rugbyman. A l’accordéon, Arthur Bacon construit des mélodies complexes qui complètent avec subtilité la batterie puissante de son collègue. Citoyens du monde à eux deux, mêlant le Canada de David et la Belgique d’Arthur, le tout à Bruxelles, capitale européenne s’il en est, le groupe témoigne d’un métissage à la fois culturel et musical qui en fait la richesse.
Alors que la fosse se garnit petit à petit d’un public hétéroclite, Les Wampas entrent en scène, Didier en tête. Toujours aussi théatraux, Didier arbore un look post soixante-huitard alors que son guitariste rythmique est coiffé d’un formidable chapeau de cowboy. Voix braillarde, guitares tonitruantes, rythmique impeccable, Les Wampas jouent de leur style punk-rock sans se prendre au sérieux. Il ne faut pas moins de trois chansons pour que Didier monte sur les crash-barrières, commence à slammer et à haranguer un public petit-à-petit conquis. Le titre Manu Chao déclenche les pogos, Didier – bien que peu confiant – traverse la foule sur une chaise et nous gratifie d’un énorme slam enlacé dans les bras d’une bénévole… s’envoyer en l’air au sens propre du terme. C’est énergique, décalé, un peu potache et surtout très fort, l’emblème de générations successives qui aiment Les Wampas pour différentes raisons.
Vers minuit, alors que le public un peu groggy a malheureusement déserté la place, Al’Tarba & DJ Nix’On prennent le relais pour un DJ-set d’une électro visuelle, bien pesée, puissante et agrémentée d’un jeu visuel assez bluffant. Les compères envoient du gros son, font monter la pression pour redescendre tout doucement et maitrisent parfaitement leurs machines. A découvrir également, pour une fin de soirée en beauté.
Le festival s’achève avec les irréductibles qui tiendront encore le chapiteau jusqu’à la coupure du son. Place aux bénévoles, véritables artisans du déroulement impeccable de ces deux jours. Lumières au top, son bien pesé, scénographie bien pensée et inter-plateaux aux petits oignons, MusiKair n’a rien à envier aux plus grands que lui, hormis peut-être un public qu’on aurait souhaité plus nombreux. Au final, MusiKair est un festival qui n’a pas le succès qu’il mérite mais doit être absolument découvert.
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