Une des caractéristiques de cette édition 2015 du Rock en Seine est le soin porté à l’organisation du festival ainsi qu’à la mise en scène des bars et des stands. On rentre à chaque fois dans un univers particulier, globalement très travaillé (surtout dans les bars à vins). C’est un petit village qui s’est constitué pour l’occasion avec expositions d’artistes, jeux, stands de boissons et de restauration assez intéressants. Une sensibilisation autour du handicap et de l’accessibilité est proposée, on notera la présence d’ONG et l’attention portée à la dimension durable du festival (poubelles de tri, éco-cup consignées…).

En ce deuxième jour, on découvre Balthazar sur la Scène de la Cascade. Le groupe propose une pop-rock décontractée, pleine de refrains chantants. Les lignes mélodiques se font parfois planantes, parfois plus énergiques. Ils feront sauter leur public joyeusement sur la fin du set. Balthazar démontre là sa capacité à faire danser les foules à coup de bonne pop efficace.

Rock en Seine 155

 

Ben Howard s’installe sur la Grande Scène armé de sa guitare et de ses mélodies cool. Le son est agréable, parfait pour se détendre en cette fin d’après-midi. L’artiste est penché sur sa guitare, presque à tomber dedans, comme envoûté par l’instrument. Chevelure au vent et lunettes noires viennent habiller une voix douce, apaisante, teintée d’une pointe de nostalgie. Ben Howard joue principalement les morceaux de son dernier album I Forget Where We Were. On saluera la belle présence de la violoncelliste. Le début du set est très cool, l’ambiance se fait plus dynamique en milieu de concert, pour revenir au calme vers la fin. Une prestation peut-être trop calme pour animer la Grande Scène en ce milieu d’après-midi.

Rock en Seine 157

 

On se réveille avec Marina & the Diamonds sur la Scène de la Cascade. Elle nous envoie une pop acidulée hyper efficace. Marina est un petit bout de femme zébrée dans une combinaison noire et blanche, juchée sur des compensées roses fluo. La voix est belle, dans les tons graves, avec un petit côté Nico du Velvet Undergound sous ecstasy. De gros fruits habillent la scène et des planètes illustrent l’arrière-plan. Le son se compose de grosses basses et mélodies sacrément dansantes. On bouge au son de I’m Not A Robot. La prestation déborde de sensualité et de joie. Marina interprète un Primadona estampillé électro qui distille une ambiance clubbing sur la pelouse de la Scène de la Cascade. On pense à Madonna quand on observe son attitude. On termine par I’m A Ruin dans un tonnerre d’applaudissements.

Rock en Seine 217

 

Changement d’atmosphère sur la Scène de l’Industrie où l’on peut écouter le rap de Young Thug. L’américain arrive à l’arrache, et balance un gros hip-hop blindé de basses fréquences. L’énergie est bien présente, le phrasé est inimitable et les musiciens sautent sans s’arrêter pendant tous leurs morceaux. A seulement vingt-trois ans, le rappeur propose un style puissant et d’une richesse assez intéressante. Le public répond présent et se fait ultra-réactif. Le concert se termine en DJ set à la sauce hip-hop.

Rock en Seine 225

 

La pelouse de la Scène de la Cascade est noire de monde pour accueillir Étienne Daho. Le set est étonnamment dynamique et dansant, totalement dans l’air du temps. L’artiste joue son dernier album et quelques-uns de ses grands tubes. Les mélodies très 80’s prouvent leur efficacité. Lunettes noires vissées sur le visage, bandana autour du cou, Daho garde un petit côté pop dans l’attitude et rock dans les instrumentations. La voix tient bien la route. Les rythmiques des morceaux récents sont teintées d’électro, ce qui leur donne une tonalité assez intéressante. Le jeu de lumières sur l’écran vidéo vient joliment habiller la scène. On aime la belle interprétation du Premier Jour Du Reste De Ta Vie, ainsi que l’excellent Bleu Comme Toi en final. Le public reprend en chœur le refrain, dans une ambiance joyeuse.

Rock en Seine 244

 

On s’installe en hauteur sur la pelouse de la Scène de l’Industrie pour admirer la performance de Bianca Casady & The C.I.A. Membre du groupe Coco Rosie, Bianca Casady nous a réservé un set bluffant. Une guitare, une batterie, un saxophone, et un danseur/contorsionniste entourent la voix hypnotique de la chanteuse. L’ambiance est barrée, et ce concert plonge le Rock en Seine dans l’art contemporain. L’atmosphère est celle d’un cirque muet, d’un spectacle de mime. Comme pour ajouter une touche de sauvage à l’étrangeté du tableau, quelques chauves-souris viennent saluer les spectateurs. Il y a un air d’Orange Mécanique dans les costumes. Le son est envoûtant et nous emporte dans une galaxie lointaine. On reste un peu sonné par un concert/spectacle extrêmement graphique et vivant, éclairé doucement par les rayons de la lune et les lumières rouges de la scène.

Rock en Seine 280

 

On flotte doucement vers Gramatik qui nous secoue énergiquement sur la Scène de la Cascade. Les DJ proposent un excellent set, bien punchy, efficace, qui fait bouger les corps. On a le droit à une alternance de passages mélodiques et plus électro bien équilibrée. La pelouse est pleine à craquer. On déguste les superbes instrumentations ultra jazzy. On savoure une session de remix commercial qui convoque Prince, Elton John, et Mickael Jackson. Les gars de Gramatik sont armés d’un trompettiste live solide. Ils explorent toutes les composantes de l’électro, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Certains mix tendent vers le dub-step. Gramatik propose un très bon son dans une débauche de basses agrémentée d’un jeu de lumières et de vidéos sensationnel. Rock en Seine deviendrait presque un festival électro. Les quelques moments plus cools sont vite rattrapés par un rythme endiablé. Les morceaux sont dynamiques, audacieux et travaillés. Gramatik offre un concert très agréable en ce deuxième jour. Ils quittent la scène de la Cascade sur un très bon remix de Down The Road de C2C.

Rock en Seine 345

 

Jamie XX prend ensuite possession de la Scène de l’Industrie pour un DJ set péchu. Seul sur scène, l’artiste propose un set plus expérimental que Gramatik. L’ambiance d’abord planante et minimale glisse vers une atmosphère presque house. Caution électro de The XX, il assure une prestation toute en luminosité et contrastes optiques. Entre jolies mélodies rêveuses et morceaux électro jazz aux notes dissonantes, Jamie XX fait osciller les sons et beats. On dérive imperceptiblement vers de la jungle, pour rejoindre en un clin d’œil le thème de cette édition 2015 du Rock en Seine.

Rock en Seine 352

 

On quitte le festival sur la prestation de The Libertines. On y retrouve un bon son rock, énergique, porté par un Pete Doherty qui n’a pas l’air complètement défoncé. Les morceaux sont dynamiques et dansants. On part en faisant le bilan d’une bonne journée remplie de musique.

 

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