C’est une chanteuse en costume et coupe à la garçonne qui ouvre le concert ce soir à la Maroquinerie avec Niki Niki. Le groupe electro-pop est composé de claviers et d’une guitare pour accompagner la voix de la chanteuse en anglais, qui n’est pas sans rappeler, sur quelques intonations, une certaine  Hannah Reid. Elle ondule et danse au rythme des beats electro. Le public timide commence à balancer le bassin après les trois premiers morceaux. Le guitariste accompagne la chanteuse sur les chœurs, sur des morceaux parfois psychédéliques qui nous emmènent dans les années 60, au temps de Jefferson Airplane et de leur White Rabbit. La chanteuse y ajoute quelques lignes de basse pour finir de nous transporter dans cet univers cotonneux et apaisant. Le rythme s’accélère à la fin du set, de plus en plus fort et de plus en plus vite, avant de remercier chaleureusement Buridane pour l’invitation et de nous laisser en annonçant la sortie prochaine de leur album.

À quatre sur scène, le saxophoniste, le batteur, le claviériste, July et sa guitare nous lancent un Mauvais sort, morceau du nouvel opus Barje Endurance, suivi d’une réadaptation slammée et énergisante de On recule, issue du premier opus Pas fragile. Une ouverture de concert qui signe déjà l’authenticité des morceaux joués et revisités pour ce live.

La suite se passe sous Electrochoc, avec pudeur, sans avoir à expliquer le sens de ce texte racontant l’insensé, dans une période où certains auteurs d’agressions sexuelles et de violences verbales faites aux femmes sont sur le devant de la scène médiatique. Le batteur accompagne July sur les chœurs de cette chanson exutoire pour celles qui cherchent à « passer au dessus« . Le saxophoniste introduit ensuite la ballade Sauvage avec douceur et poésie avant que la voix enveloppante de la chanteuse nous conte son histoire. Il continue ensuite sa danse cuivrée en accompagnant le refrain du morceau Jusqu’où petite, issu du premier album, et lui apporte une touche fantômatique.

Avec beaucoup d’humour et de tendresse Buridane nous offre alors un intermède sur la sexualité et sur toutes les questions tordues, nécessaires et obsessionnelles que le sujet peut soulever, et cette question ultime, ô combien centrale, et sans réponse certaine: « pourquoi parfois ça marche et parfois pourquoi pas? Un peu comme les concerts qui prennent ou pas » plaisante l’artiste. Une belle introduction pour le slam du morceau Toutes les filles, dans une tonalité plus grave que la version de l’album et toute en sensualité. La belle July dévoile en chanson la face cachée de sa timidité.

Après cet intermède de tranquillité, la chanteuse entonne Taureau, morceau promotionnel de l’album que le public reprend en tapant des mains. Le saxophoniste est toujours présent et apporte une touche onirique qui nous transporte dans un état de transe avant la Transition, morceau jazz et slam, qui me donne des frissons. Place au poème Le phénix et la cendre, toujours avec ces quelques notes bien senties au saxophone. Ce morceau est un véritable poème de douceur et de féminité. Après l’ouverture d’une réflexion sur notre capacité à aimer, Buridane reprend avec brio la chanson Les idées noires de Bernard Lavilliers, que je trouve, je l’avoue,  bien mieux que l’originale. Puis sur un slam déchirant et extrêmement touchant, July entonne le morceau Bleu pour ceux partis trop tôt avec le chœur des hommes qui l’accompagnent sur scène.

L’artiste prend alors quelques minutes pour nous expliquer le concept de Barje Endurance, qui a bien failli s’appeler barje quoi? Un concept qui appelle à dépasser ses limites, se dépasser et surtout à se demander pourquoi le faire et pourquoi le faire parfois jusqu’à s’abîmer?

On fait alors un saut dans le temps au début de la journée avec le morceau A l’Aube dont l’urgence est merveilleusement interprétée par le saxophone. Ce dernier est rejoint par le claviériste qui quitte ses touches pour celles d’une clarinette afin d’accompagner July sur la ballade émotions Perspectives. Faisant écho au mouvement #MeToo et à une forme de prise de conscience généralisée, le morceau Dérapages résonne comme une invitation à s’exprimer faites aux victimes. Puis avec quelques percussions et la voix nue de l’artiste pour accompagner Le déclin, l’émotion est à son paroxysme.

Le concert finit en légèreté avec une invitation à aller de l’avant après tous ces questionnements. July affirme avoir toujours « marché le long de la ligne sans jamais avoir perdu de vue le point de mire ». Elle nous laisse avec comme dernier rappel Vice & Vertu; à la demande générale d’un public initié, le cœur léger, la folle envie de vivre et d’avancer comme le conte si bien cette poète des temps modernes.

 

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