ScHinZe est un mystérieux poète des temps modernes, un chanteur qui séduit par sa plume, et les comparaisons avec les Tryo, M’panada, Pep’s, Les frères Volovitch, sont faciles :  Schinze a la voix profonde, l’émotion réelle, une plume poétique et puis la musique captivante.

On dit souvent que l’élève ne dépassera sans doute pas le maître mais Schinze s’en rapproche sérieusement. Ne boudons pas notre plaisir, et laissons nous charmer avec l’univers Schinze.

Son premier album « A deux pas de la » met un peu de douceur dans ce monde de brute. Pour le commander : http://www.schinze.fr. « A deux pas de là » est un opus format digipack riche en contenu, contenant un livret de 35 pages, remplis de textes et de photos, et un CD contenant 17 chansons, plus une piste cachée… le tout pour la modique somme de 10 euros.

Sur ton site Internet, y a en gros dans ta biographie « QUI EST SCHINZE ?!? ». A t-on besoin de savoir qui est vraiment Schinze ? Ou bien tes textes suffisent pour répondre à la question ?

Très bonne question ! ScHinZe est avant tout un personnage que j’ai créé au travers des différents milieux que j’ai pu côtoyer, que ce soit dans le p2p (eDonkey2000-france.com), dans l’informatique (forpage.com, dedibox-news.com etc.) voir dans la culture exotique d’intérieur ^^ J’ai toujours été animé par le besoin d’apprendre pour enseigner, découvrir puis partager, faire des rencontres etc. C’est pourquoi j’ai souvent été considéré comme « parole de sage » lors de mes différentes interventions. Bon, ça fait très nombriliste, mais c’est pourquoi j’insiste sur le fait que c’est le personnage que j’ai créé qui véhicule cette image et non l’individu que je suis. Pour en revenir à ta question, pour vraiment savoir qui est ScHinZe, il faut se laisser porter dans l’univers que j’essaye de présenter, au travers de mes textes, mes mélodies, mes photos, mes citations, etc. J’ai choisis ce texte de présentation, rédigé par un ami intime, car il est vraiment représentatif de la complexité de ma personnalité, voir ma schizophrénie, dans le bon sens du terme.

Et tu peux nous parler un peu de ton parcours humain et musicale ?

Oula ! Pour mon parcours humain, c’est assez chargé: Naissance à Marseille le 27 Aout 1982, puis aménagement à Draguignan, où j’ai vécu quasiment toute ma vie. Des études informatiques (St Raphael et Sophia Antipolis) puis boulot, dans la recherche et développement satellitaire pour la sécurité civile. (Nous avons imaginé et construit l’unique prototype français de véhicule de télécommunication satellite mobile pour les pompiers, en binôme avec mon pote Noopy, soutenus par des industriels internationaux). Malheureusement, nous n’étions qu’une structure associative, et un manque de subvention nous a, bien malgré nous, laissé sur la paille. C’est pourquoi j’ai longtemps trimé, je n?ai jamais roulé sur l’or malgré mes compétences, mais tout cela m’a inculqué la véritable notion du travail, investi et désintéressé. C’est ce qui m’a donné les outils, méthodes et motivation pour m’investir dans le monde de l’évènementiel, en créant la webradio nipournicontre.com par exemple, ou en organisant des dizaines de concerts sur St Raphael avec l’association LaSauce, dont le festival RootStock, dont le 2° opus a réuni les Jah Legacy, Pep’s et Riké. S’en suivent la création de diverses association, Numé@rt, DraguiLive, Acou’d’Stick etc. Bref, un parcours très chargé ! (Vous pouvez trouver mon CV détaillé sur ma fiche Facebook)

Pour mon parcours musical, c’est beaucoup plus simple : j’ai découvert la guitare en été 2003, l’écriture (libératrice à l’origine, pour évacuer les démons intérieurs) un an plus tard, puis le slam en 2006, pour finalement me mettre à la chanson en 2007 (premier concert pour la fête de la musique 2007, par pur hasard, un groupe s’était désisté, et après avoir entendu mes chansonnettes, LaSauce a décidé de m’y caler !) Je détaille tout cela ici.

D’où vient le titre de ton album « A deux pas de la » ?

Il me vient de ce texte, suite à une première perte d’emploi et un déménagement sur Nice : Il y a des fois où on n’ose pas trop vérifier si l’herbe est plus verte chez le voisin. Peut être nous répétons nous souvent que ce n’est pas le cas pour justifier notre crainte de l’inconnu ? Bref, toujours est-il qu’à force de trop m’accrocher à une branche en ayant peur de la lâcher, craignant de ne pas en trouver une autre durant ma chute, celle-ci a rompu. Malgré une chute inévitable, il subsiste cet instant de ralenti, le même genre d’instant que l’on retrouve en sautant du haut d’une falaise, dans un océan aussi grand qu’inconnu, instant qui nous permet de nous recueillir et mieux observer où on va tomber? A ce moment, notre esprit est assez clair et nos réflexes rapides pour distinguer une autre branche à laquelle nous rattraper? Et parfois on l’attrape, et on découvre un arbre encore plus agréable et confortable que celui qu’on a eu tant de peine à quitter. Sorties, rencontres, bars, restos, artistes, concerts, job? Tout est là où on arrive, encore faut-il prendre le temps de les trouver? Comme l’a dit Olivier Clerc dans « La grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite, et autres leçons de vie » (Ed JC Lattès), il convient de travailler à la fois individuellement et sur le plan collectif [?] il est aussi important d’?uvrer à améliorer le milieu dans lequel nous baignons, le contexte général, afin de favoriser l’évolution de chacun. Pour conclure, je dirais qu’un travail intérieur précédant un changement radical d’environnement permet de mieux se retrouver, et mieux trouver sa place dans son « nouveau monde ». « Seule la curiosité vous mènera là où vous voulez que l’on vous porte ». Reportez cette réflexion à votre existence personnelle, et vous comprendrez pourquoi mon album s’appelle « A deux pas de là ».

Après une écoute de ton opus, on peut te situer entre Tryo pour le côté chansons joué autour d’un feu sur la plage, et Rit ou bien Pep’s pour la qualité des textes, tu prendras ça comment? Avec fierté et honneur? Tryo reste LA référence des soirées « guitare percu bière sbir plage », Rit pour sa simplicité et son innocence. De toutes tes chansons, quel est le morceau qui résume le mieux l’univers de Schinze ?

Je dirais Etapes. Je raconte l’histoire de la vie humaine, par étapes de 7 ans, comme l’a présenté Bernard Werber dans l’un de ses livres. Et je considère que la vie est faite de séries d’étapes, que l’on doit franchir, avec honnêteté, dans l’ordre, afin d’accomplir sa légende personnelle.

Revenons un peu à ce premier album. Il y a trop à dire sur beaucoup de chansons, en commençant par 21 grammes. Un p’tit clin d’oeil au film ?

Le titre me vient effectivement de là, et sur scène, j’introduis cette chanson en citant le speech du début du film, mais la chanson en elle même parle d’une rupture (cette chanson est dédicacée à Aurélie, si elle lit cette ITW un jour) et des effets du temps sur nos souvenirs.

Et si on prend la chanson « Etapes », malgré que la chanson ne contienne pas de paroles. Ça raconte bien une histoire non ?

Elle raconte l’histoire de l’évolution de l’homme par étapes de 7 ans, comme j’ai appris à le découvrir dans un livre de Bernard Werber. 0 à 7 ans: l’apprentissage. Parler, marcher, être propre, lire, écrire etc. 7 à 14 ans: la vie sociale, les amis, les potes. Puis la crise de l’adolescence 14 à 21 ans: la période rebelle. On est immortel, on refait le monde. 21 à 28 ans : on s’assagit, on construit sa vie, on prend conscience de notre chemin. Etc. Puis la crise de la quarantaine, puis la sagesse de l’âge. Pour finalement retrouver les traces de notre plus jeune enfance, dans le chemin inverse. Perdre la mémoire, ne plus pouvoir marcher, devenir incontinent etc? Jusqu’à retrouver, au moment de notre mort, le visage que l’on avait au moment de notre naissance.

C’est maintenant assez cliché, dés qu’on voit un mec avec sa gratte acoustique sur scène, on se dit directement « encore un qui va essayer de nous exploser les oreilles avec ses chansons teintés Tryo ». Mais la avec « Le ragga de la rue », il y a bien un peu de l’univers de Tryo ou M’panada ? Ou bien cette chanson elle est faite pour être chanté sur la plage, autour d’un feu ?

De ce premier album, la première chanson qui m’a carrément charmé c’est « Papa ». C’est dans la tristesse qu’on retrouve un second souffle ?

C’est l’histoire de ma vie. Cette chanson, c’est du vécu à l’étape brut. C’était à l’origine un slam que j’avais écrit il y a pas mal de temps, et j’ai décidé de la mettre en chanson. Ceux qui me connaissent personnellement versent toujours une larme quand je la joue. Et effectivement, c’est souvent dans les coups durs que l’inspiration me vient.

De cet album, et de tes textes en général, il y a beaucoup d’amour. « Mythologique » ou on rêve tous d’une Aphrodite et pour quelques instants on sent la présence de cupidon jusqu’à la fin des 02:04 minutes de voyage.

Voila l’exemple typique d’un texte post rupture. (Pour Julie celui la). J’ai décidé de le laisser en slam, car le slam est à l’origine de « ma plume ». Je le pratique d’ailleurs en compétition, le Grand Slam National, auquel j’ai été qualifié, avec 63 autres participants à travers la France, pour la grande finale sur Paris.

Par contre, on a bien le sentiment que tu détestes la Saint-Valentin au vu du texte « Joyeuse Saint Valentin ».

A part l’année où j’étais avec Aurélie, j’ai toujours passé la St Valentin seul, et j’avoue que ça, avec les fêtes de noël, ça me fout le bourdon, car je passe généralement toujours ces fêtes en solo. Je ne suis pas très branché famille.

Ce qui saute aux yeux dés les premières écoutes c’est la qualité de tes textes. Ils sont très travaillés et poétiques..

Merci. Comme l’a dit Justine Sirkis de la rédaction Nouvelle Vague (magasine musical du quart sud est), je suis quelqu’un d’esthète et sentimental. J’ai les choses soignées et belles. Je suis quelqu’un de perfectionniste, surement pour cela que maintenant je fais des sushis 😀

Qu’est ce qui t’a inspiré pour écrire ce premier album ? Et au niveau musical, quelles sont tes influences ?

Mon inspiration vient avant tout d’un regard et une analyse sur le monde qui m’entoure, matériel ou spirituel, et le besoin que j’ai d’étaler sur papier toutes ces analyses qui m’encombrent le cerveau à longueur de journée. Principalement, ce qui m’a inspiré, ça reste la curiosité. Et niveau musical, mes références sont Aldebert, Sinclair, Le Petit Dernier, Tété, Trace Bundy, Volo, Pep’s etc. Ainsi qu’Andy Kauffman, Gustave Parking, Christopher McCandless et autres personnages cultes.

J’ai cru entendre que Le petit dernier ou Volo en passant par les Wriggles font parti des groupes que tu respectes beaucoup. Es-tu assez d’accord si on dit que le fait de respecter certains artistes, ça nuit un peu à la création personnelle ? Tu te dis, non eux c’est les meilleurs on ne peut pas faire mieux ?

Pour Le Petit Dernier, c’est un cas à part car Timike est un ami et un mentor pour moi. Respecter des artistes n’empêchent pas pour autant la création artistique, qui nous reste propre. Libre à chacun de s’exprimer, comme il le désire, même s’il en vient à tutoyer l’univers de ses idoles. Je ne pense pas qu’il y est de « mieux » ou de « moins bien » dans « notre univers » mais des individus, ouverts et intègres, qui se rencontrent et se complètent. Bon, évidemment, il y a des extras terrestres, comme, pour moi, Trace Bundy, Jimmy Hendrix, Jim Morrisson, Eric Clapton etc. qui sont et resteront des légendes. Mais plutôt que nous « démotiver », je pense au contraire que tout cela doit servir de motivation pour donner toujours plus !

Ca fait déjà quelques années que t’es noyé dans l’univers musicale, il y a-t-il eu des rencontres marquantes ? Et quel est ton plus grand souvenir de musicien, que ça soit sur scène ou un simple partage entre « mélomane »?

Oula, des rencontres, y en a eu des tonnes. Que ce soit un calage avec Guizmo de Tryo, à parler politique, ou Riké de Sinsemilia, à parler émotions, ou encore Pep’s, avec qui je me suis pris une grosse cuite sur la plage de St Raphael jusqu’au levé du soleil, ou encore cette discussion intimes sur nos paternels respectifs lors d’un diner au resto.

Mister Gang ou Le petit dernier ?

Le Petit Dernier ! Surtout quand il me fait faire des pates à 5 h du matin pour finalement s’endormir comme une souche pendant que je cuisine 🙂 J’l’adore !

Pep’s ou Sinsemilia ?

Pep’s, pour l’individu, Sinsemilia pour les souvenirs d’enfance !

Volo ou Wriggles ?

Volo, sans hésitation. L’univers un peu « dépressif » et les phrases inimitables de ces 2 frères restent gravés dans mon être !

Jack Johnson ou Ben Harper?

Bien qu’ayant vu Ben 2 fois en concert, et jamais Jack, je préfère l’univers de Jack Johnson

Noir Desir ou Mano Negra ?

Je n’ai jamais vraiment écouté la Mano. Donc Noir Dez, avec 666.667 Club !

Schinze ou Flying Jack?

ScHinZe, évidemment ! FJ n’était qu’un nom de scène pour mes débuts dans le slam, motivé par le besoin d’une rupture nécessaire pendant un changement de vie. Le nom vient d’une chanson de Pep’s dans laquelle je me suis vraiment identifié

Je te laisse le mot de fin pour conclure l’interview ?

Seule la curiosité vous mènera là où vous voulez que l’on vous porte.

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