Comme chaque année chez Désinvolt, on attend le printemps avec impatience pour profiter du festival Les Femmes S’en Mêlent. Cette année encore, la programmation fait plaisir à voir et à entendre. En ce vendredi 5 avril 2019, quatre artistes se partagent la scène du Trabendo : Georgia, Tiny Ruins, Emily Wells, Camilla Sparksss.

Tiny Ruins ouvre les hostilités en douceur avec une pop aux accents folks. Le groupe est composé de Hollie Fullbrook, auteure-compositrice-interprète, Cass Basil bassiste, Alex Freer batteur et Tom Healy guitariste. Ils sont originaires d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Leur premier album Some Were Meant For Sea sort en 2011, puis un second opus Brightly Painted One voit le jour en 2014. En 2015, le groupe s’associe avec Hamish Kilgour pour l’album Hurtling Throught. Ce soir, c’est leur dernier né Olympic Girls, sorti début 2019, qui trouve sa place sur la scène du Trabendo. Les mélodies sont douces et planantes, parfois un peu mélancoliques. Il y a un petit côté 70’s dans certaines tonalités ce qui donne une atmosphère rétro pas désagréable. Une entrée en matière douce et mélodique.

C’est Emily Wells qui prend la suite accompagnée d’une flopée de machines et d’un violoncelliste à toute épreuve. L’artiste est multi-casquettes, performeuse, productrice, chanteuse et compositrice, elle est reconnue pour sa capacité à mêler des samples d’instrumentations classiques et électroniques. Elle maîtrise autant le violon que les percussions, les synthés, le beat-making ou le sampling. Sur scène, le duo débute avec deux violoncelles. En fond, des vidéos de calottes glaciaires qui fondent, de pages de livres qui se tournent. La dimension artistique est bien présente. On est plus devant une performance d’art contemporain que devant un simple concert. Au chant, Emily Wells brille part sa dimension émotionnelle. La voix raconte une histoire. Elle fera une impressionnante démo de percussions, alternant toms et pads avec une aisance captivante. C’est LA découverte de la soirée.

On enchaîne avec la prestation de Camilla Sparksss qui fait basculer la soirée dans l’électro. L’artiste helvetico-canadienne a grandi à Kenora, petite ville de l’Ontario entourée par une réserve indienne. Elle est repérée par le festival Les Femmes S’en Mêlent dès 2012 et participera à la tournée française. Elle poursuit ses expérimentations musicales en Allemagne, en Belgique, en Suède, en Italie, en Suisse, en Angleterre et aux Etats-Unis. Le mélange des genres et des univers caractérise bien la musique de Camilla Sparksss. Sur scène, les stroboscopes sont lancés, l’artistes nous balance des beats puissants accompagnés de plages de synthés stridentes et de samples de voix hypnotiques. Sa musique, étrange et jouissive emporte l’esprit et les sens. Son dernier album Brutal, sorti le jour même, en est un bel exemple.

C’est enfin Georgia qui s’empare de la scène du Trabendo pour clôturer la soirée sur une électro aux accents pop bien dansants. L’artiste britannique commence à la batterie et étudie l’ethnomusicologie à Londres avant de se lancer dans une carrière de batteuse. Elle travaille aux côtés de Kwes., Micachu et JUCE avant de sortir un premier album en 2015. Elle clôture en beauté cette soirée avec des rythmiques enjoués et des mélodies bien efficaces.

Le festival Les Femmes S’en Mêlent nous a encore montré la qualité de sa programmation ce soir, et ce, malgré les difficultés auxquelles il fait face actuellement. En effet, la baisse des subventions et la perte de plusieurs partenaires financiers a entraîné plusieurs changements de dernière minute dans la programmation du festival. On garde espoir et on achète nos billets pour l’année prochaine car c’est le genre de festival qui mérite soutien et visibilité.

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