MéliSsmelL, toute fraîche recrue dans l’univers impitoyable de la chanson française et du rock français. Elle a cultivé 26 ans durant du fin-fond de l’Ardèche, un don qu’elle crache aujourd’hui sur les scènes des cafés et théâtres d’Ile-de-France, des festivals de Normandie et des cafés-concerts Lyonnais. »

MéliSsmelL c’est aussi et surtout « une voix  » « incroyable, redoutable, abyssale et pénétrante. Un organe qui évoquera la présence de Bertrand Cantat, Kurt Cobain pour les uns, Janis Joplin, Robert Plant pour les autres…. »

  • MelL : Voix, peinture, guitare , auteur, compositeur, interprète
  • Jérôme Spieldenner et Stéphane Scharlé : Batterie
  • Claude Dos Santos : Basse, contrebasse, guitare
  • Stefano Bonacci : Guitare
  • Pierre Vasseur : Arrangeur studio de ce premier album

Pourquoi ce nom « MeliSsmelL » ?

« Mélis » la plante qui soigne plusieurs maux des femmes. On dit que si les femmes en avaient toujours dans leur sac à boui boui elles auraient plus envie de faire l’amour!!
« Smell » l’odeur, les sens, l’émotion, un jolie parfum de « smell like teen spirit », un clin d’œil à notre adolescence à tous et Mélanie de mon prénom.

Peux-tu revenir en bref sur ton parcours musical ?

Faut raccourcir… euh …

L’écoute de la nature en Ardèche où je chantais avant de savoir parler dis ma mère et ma grand-mère, les tremplins d’interprètes et concours disent mes sœurs jusqu’à 16 ans, puis parcourir la France pour apprendre en groupe rock ou moins rock. Puis je me suis mise à la guitare à 22 ans ça me saoule j’ai pas de patience pour ça… pour rien d’ailleurs sauf pour le chant, la peinture ou le graphisme. Apprendre de soi même, avec le sport, natation et judo ou danse forcée… pour faire plaisir à ma mère.

Donc pas de cours de chant, du feeling, l’improvisation à mort suivant les rencontres et si j’en ai marre, je me barre.

Après une première écoute de tes chansons, on peut te situer entre Janis Joplin pour le côté révolté écorché hargneux, et Noir Désir pour la qualité de tes paroles, tu prendras ça comment? Et sinon quelles sont tes influences, qu’est-ce qui t’inspire ?

Pour les textes j’avais la peur de ne pas avoir assez travaillé à l’école pour pouvoir écrire des chansons dont je n’aurais jamais honte. Je suis contente de pas avoir eu besoin du bac, mes 3 CAP m’ont rendu bien des services et m’ont montrer la vérité de ce monde.
Ce sont de grandes et belles influences, non? J’admire encore cette force de soulever notre cœur et j’ai donc décidé à cette époque que j’aurais beaucoup à apprendre pour me rapprocher de leur savoir. A 16 ans je décide, je ferais ça c’est sur.

Il n’y a pas qu’eux que je porte dans mes « tripes » si j’ose dire. Beaucoup de choses me retournent à commencer par Brel ou Ferré, ou Paul Eluard et surtout Rimbaud, ça c’était dès l’enfance, puis tu passe par la « soupe » dont tu ne peux échapper dans les années 80-90 puis quand tu entends pour la première fois Noir Désir et Janis et Led Zep’, Nirvana, là tu es marqué à vie, comme tu les comprends ils t’ouvrent les yeux sur ce monde bizarre.

Il suffit d’ouvrir ton âme à ces arts…sans prendre des trucs, ces artistes de grand talent me suffisent à voler pour un instant. Plus tard c’est Bjork, Radiohead, muse, les envolées de Sigur Ros et explosion in the sky, Smashing Pumpkins, j’aime le vide dans lequel m’emmène ces gens là.

MeliSsmelL c’est aussi une voix incroyablement envoutante, on sent qu’elle est pour beaucoup de choses dans tes chansons, ça transmet beaucoup d’émotion et assez de frissons, une voix assez spéciale.

J’ai longtemps travaillé pour que cette voix devienne une signature. Juste assez de vie douloureuse avec des gros passages à vide pour nous filer cette force. Un passé aux traces finalement positives pour la suite.
Sans ça je ne répondrais pas à des interviews et personne ne m’entendrai.

Si on dit que MeliSmelL fait parti de cette nouvelle génération, le poing levé, dans la graine de Noir Désir qui pourrait changer la scène rock française, que peux-tu répondre à cela ?

J’espère qu’il y en aura beaucoup plus que la génération « Têtes raides », « Noir Dez » ou « Mano », « Iam », « Thiefaine ». Demago, un groupe de paris, est dans cette veine et « Ridan », « Prohom », « Damien Saez » et « Gavroche » sont aussi impliqués et puis beaucoup de groupe de rap s’engagent dans notre combat à tous, là ca commence à faire du monde j’en suis ravie. On commence à tous se rencontrer doucement… c’est marrant, après je me réjouie de voir la suite…

La scène rock française, tu te sens dedans ? Ou bien t’es comme beaucoup de personnes qui portent en eux ces belles paroles de John Lennon « French rock is as good as English wine » (le rock français, c’est comme le vin anglais) ?

Non… je ne me sens pas la bienvenue… et j’en ai rien à battre à vraie dire, d’être de ci ou de là.

Je veux simplement qu’on me laisse faire mon chemin pour dire ce que je dois dire. Tu verras ça en live… c’est une rébellion purement française, je te laisse découvrir la forme que ça prendra en concert. Je n’aime pas les préjugés, j’ai de la peine pour la personne qui crois qu’un fils de rien deviendra forcement un chien…Je suis peut être à coté de la plaque…

Parlons un peu de tes chansons, comment tu composes et boucles tes compositions ?

D’abord je m’enferme dans le noir pendant quelque mois… après avoir ingurgité les dires des gens, des média après avoir bouffé des livres du monde et avoir déposé mes fesses dans la nature et de l’avoir écoutée pendant des semaines, sans humain autour.

4 accords de guitare et le texte vient tout de suite mais je n’écris pas depuis longtemps, même qu’avant cet album je n’écrivais jamais. Le monde m’a simplement énervé, m’a retourné les tripes d’un coup. Alors j’ai écris et composé avec ce que je savais faire. Pierre mon ami a arrangé les titres et a même recomposé quand on estimait cela nécessaire.

Tes chansons sonnent un peu comme des hymnes de Résistance ou un simple appel à la jeunesse. Penses-tu qu’en ces jours avec tout ce qui se passe dans le monde, vaut mieux faire des chansons engagées que d’en faire « excuses le terme » chansons à minettes ?

Vaux mieux fermer sa gueule me disait un punk en Picardie sinon tu va y passé à la guillotine cachée. Je ne peux pas sinon je meurs de l’intérieur.

De toute façon, je me suicide en faisant cela ou je meurs en ne le faisant pas.

Chanson à minette…  il en faut… aussi.

La scène, qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Etre vivant, sentir mes émotions, pleurer rire jouer comme le chat. Ne pas contrôler se lâcher.

Tu as effectué énormément de concerts entre 2006 et 2007, y a t-il eu des rencontres marquantes ?

Oui en effet, Mano solo, et Daniel Jamet puis le « Bar de la Liberté » et puis des personnes qui se battent tous les jours pour faire vivre les arts pluridisciplinaires dans les squat et aider des personnes en situation irrégulière, des gens désespérés de cette foutue vie et beaucoup de personnes résignées.

Si on t’offre un concert de rêve, ça sera ou ? Et avec qui ?

Redonner la vie et l’espoir à Bertrand Cantat.

Tu as des passions hors de la musique ?

Des tonnes, savourer une tartine à la confiture de framboise. Respirer car c’est difficile.

Disque de chevet en ce moment ?

Noir Dez’ a longtemps tourné mais je passe à Sigur Ros… Cocorosie, Antony and The Johnson, Girls in Hawaï.

Quels artistes ou styles musicaux ne vous soupçonnerait-on pas d’écouter ?

… euh je m’informe sur ce que chantent les anciennes STAR ou les ex star académie. J’écoute attentivement leur texte et ça me fait bien marrer ! Et en même temps, j’ai envie de claquer les gens qui osent se servir de cette jeunesse en manque de rêves juste pour le pognon, ils sont fragiles.

Ils n’ont pas voulu de moi ya quelques années, motif : sans émotions….

(J’étais désespérée de ne pas trouver de musiciens capables.)

Connerie cette machine, c’est comme l’armée.

Au suivant !

Avant de finir cette interview, quelle question as-tu toujours espéré qu’on te pose ?

Ce qui me donne à espérer que ça va changer cette fois. Mais la réponse est trop longue.

Et pour terminer, tu dis à un moment « j’veux parler à la terre entière mais personne écoute la ptit’ femme à voix », avec tes chansons on ne peut pas garder les oreilles bouchées. Je voudrais te remercier parce que on arrive à sentir la présence de Bertrand Cantat à travers tes chansons ou seulement à y croire à un avenir meilleur… Comme le dirait les rastas, Jah bless you mamzelle et merci.

C’est ce qu’il faut retenir : y croire

il y a une scène dans « némo » le petit poisson… et moi j’y crois. Tous dans le même filet alors… tous dans le même sens sinon ça sert a rien on se fera bouffer.

Ca fait plus de 2000 ans maintenant… c’est quand que l’on passe à autre chose?

Merci à toi man…

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