La Dub Inc’ c’est 8 musiciens:

  • Hakim MERIDJA alias  » Bouchkour  » ( chants, percussions ).
  • Aurélien ZOHOU alias  » Komlan  » ( chants, percussions ).
  • Jérémie GREGEOIS ( guitare lead ).
  • Mathieu GRANJON ( guitare rythmic ).
  • Frédéric PEYRON ( claviers, mélodica, accordéon, choeurs ).
  • Idir DERDICHE alias  » Warel  » ( claviers ) a rejoint le groupe en 2007.
  • Abdénour KHENOUSSI alias  » Binour  » ( basse, choeurs ).
  • Grégory MAVRIDORAKIS alias  » Zigo  » ( batterie )

Dub Inc existe depuis 10 ans, pas la peine de vous présenter, mais pour ceux qui viennent à peine de se plonger dans votre univers musical, pouvez vous revenir en bref sur le parcours de votre groupe ?

Comme tu l’as dit, le groupe s’est formé il y a une dizaine d’années, nous avons très vite fait notre premier concert, puis avons décidé de consacrer notre vie à la musique.

Nous avons essayé de nous organiser de façon à dépendre du moins de personnes possible, et de ne mettre aucune limite à notre création musicale. C’est pour ça qu’autour des musiques jamaïquaines, tu trouves les influences de chacun, funk, musique orientale, hip hop, rock…

2008 est l’année des 10 ans de Dub Inc sur la scène musicale, depuis le maxi Dub Incorporation 1.1. Seriez-vous d’accord si on vous dit que ça reste comme une preuve de votre amitié. Quel souvenir en gardez-vous de cette époque ?

C’est sure qu’on est une vraie famille, et ce qui nous différencie sans doute des groupes qui ne tiennent pas aussi longtemps doit avoir un rapport avec l’amitié.

Nous discutons énormément, et chaque décision est prise en commun. Ce qui a aussi ses inconvénients…

Mais les galères nous ont appris à lever la tête ensemble. Pendant longtemps, on a dormi à la belle étoile après les concerts, on était ni payés, ni défrayés, et parfois on ne nous donnait même pas à manger. Et pourtant on était vraiment heureux, tout ce qu’on demandait, c’était de pouvoir jouer pour les autres, échanger. Et on a toujours autant de plaisir à monter sur scène.

Quelle est votre vision personnelle de l’évolution du groupe, aussi bien musicalement qu’humainement ?

Musicalement, on arrive mieux à aller à l’essentiel, sur un même thème on peut facilement s’égarer dans divers directions et maintenant on sait bien filtrer tout ça. Pour Afrikya, on est allé vraiment à fond dans les styles qu’on voulait exploiter. Par exemple, on a fait un morceau un peu « afro beat », en se lâchant vraiment, c’est peut être le premier morceau qu’on écrit dans lequel les codes du reggae ont pratiquement disparus.

On reste néanmoins des fans de reggae, donc la plupart des morceaux tournent autour de ce style.

Dub Inc aime bien voyager. Découvrir des cultures différentes par exemple, vous inspire t’il ? Ça vous aide à écrire de nouvelles chansons ?

Bien sûr, avant « Dans le décor », on a fait un concert au Sénégal d’où on a ramené pas mal d’influences. Pas seulement dans la musique mais aussi dans les lyrics.

L’année dernière, avant d’entrer en studio, on est allé jouer dans pas mal d’endroits : Ile de la Réunion, Maroc, Portugal, Pologne, Grèce…

De ces voyages, on ramène plein d’ingrédients qui se retrouvent volontairement ou pas dans notre musique et dans nos paroles.

Quelles sont vos influences, qu’est-ce qui vous inspire ?

Nos influences en matière de musique englobent tous les styles de musique, donc je ne m’étendrai pas à les énumérer, j’en aurai pour des heures. Pour ce qui est des lyrics, on se contente d’ouvrir les yeux et de regarder autour de nous. Mais ce qui nous pousse le plus à écrire reste les problèmes d’inégalités sociales, le racisme, et les rapports humains (si compliqués soient-ils) en général.

Dès qu’on parle de Dub Inc on pense à Saint-Etienne. Vous avez une histoire très forte avec votre ville, qu’est ce que ça représente pour vous ?

Nous venons d’une ville au passé minier et industriel. Rien qui puisse en donner une image glamour. Mais de ce passé a sans doute forgé une mentalité fière, comme dans la plupart des bassins industriels d’ailleurs.

Nous n’avons jamais cherché à porter les couleurs de la ville à outrance, sans toutefois lui tourner le dos. Les stéphanois nous soutiennent comme les supporters de st é viennent soutenir leur équipe dans le Chaudron, sauf que là c’est pour faire la fête autour de notre musique et de notre message.

C’est impressionnant le succès remportés par Dub Inc, depuis quelques années, vous jouez à guichets fermés. Avoir une telle répercussion partout en France sans être afficher partout (je crois que pour l’album « Diversité » y a eu peu de promo), est ce vraiment un choix délibéré de votre part ?

C’est le choix du public, les gens n’ont jamais attendu de promo pour nous soutenir. Nous n’avons jamais été au point sur ce sujet de toute façon. Nous nous auto-produisons à cent pour cent, et préférons mettre de l’argent dans notre musique plutôt que dans de la pub.

En tous cas c’est très valorisant de partir en tournée à guichet fermé sans avoir eu à coller des affiches.

Le fait que vous ne soyez ni dans la presse, ni dans les radios….Mais qu’au contraire on y retrouve beaucoup d’articles sur vous sur Internet. Est-ce que vous privilégiez ce média que les autres ?

Encore une fois, nous n’avons pas vraiment choisi. Nous ne refusons jamais d’interview. Mais aujourd’hui encore la plupart des médias qui s’intéressent à Dub Inc sont indépendants, et la plupart des indépendants se trouve sur internet.

Après toutes ces années, est ce toujours une joie d’enregistrer un album ? Ou bien le bonheur se trouve sur scène et non au studio ?

C’est d’autant plus une joie que nous avons construit notre studio de nos propres mains, en équipe, brique après brique. Donc maintenant, nous avons le loisir de prendre notre temps pour faire les choses. Du coup ça devient un vrai plaisir.
Par contre, je pense que la scène reste le lieu ou le contact entre nous et le public se fait concrètement. C’est la récompense après s’être enfermé une longue période.

Sur vos précédents albums on a eu droit à beaucoup de featuring (David Hinds, Tiken Jah Fakoly, Lyricson, Omar Perry), y en aura-t-il aussi sur ce dernier ? Et si Oui lesquels ?

Il y a un seul feat sur un morceau accoustique avec un ami burknabé qui s’appelle Bomboro Losso.

On devait en faire un avec Gentlemen mais nos emploi du temps ne nous l’ont pas permis. De toute façon pour ce projet, on ne voulait pas trop en faire. Ce sera pour autre projet ! Depuis le temps qu’on est sur la route on a croisé pas mal de gens avec qui on compte collaborer, mais je n’en dis pas plus…

Pendant les journées studio, vous écoutiez de la musique d’autres artistes ?

Le soir chacun de sont coté, mais pendant les séances, nous étions vraiment concentrés à mettre en commun nos idées, qui étaient déjà bien variées.

« Afrikya », pourquoi appelé votre album ainsi ? Un désir de Dub Inc de retour aux sources ?

Afrikya est un des morceau de l’album. C’est comme un message aux africains pour leur dire de faire face à leurs problèmes dans l’unité. C’est un texte qui peut paraître un peu léger si on ne l’écoute que d’une oreille, mais je pense qu’il traduit l’envie qu’on a de vivre dans un monde où les frontières devraient être effacées et ou l’entraide (valeur beaucoup plus forte que chez nous en Afrique) devrait être un crédo.

Le mot Afikya est aussi utilisé par la plupart des populations pour désigner le continent (avec des déclinaisons).
Enfin, nous voulions que le titre de l’album soit compréhensible dans toutes les langues, et celui là, tout le monde peut le comprendre.

Après deux maxis deux albums studios et un live, qu’aviez vous envie de mettre dans celui-là ?

Comme toujours nous avions envie de donner notre point de vue sur le monde, et ce qui nous entoure.

Merci beaucoup d’avoir accepté cette interview. Un mot de fin pour Désinvolt ?

Je t’écris du tour-bus et je voudrais dire aux gens qui viennent à nos concerts tous les soirs que nous sommes très honorés de leur soutien et que ceux sont eux et pas les médias ou les majors qui nous offrent ce plaisir. Donc merci infiniment d’être là. Je voudrais aussi dire à tous ceux qui subissent les politiques de nos dirigeants qu’il ne faut pas lâcher le morceau, il nous appartient de faire changer le monde, et donc de rester positifs.

Peace, love and unity.