Plutôt Barâtien ou Dohertiste ? Telle était la question après le premier opus des Babyshambles, comme si les fans des Libertines devaient choisir un camp : Carl Barat ou Pete Doherty ? Dirty Pretty Things ou bien les Babyshambles ?

Malgré que Down In Albion, leur premier opus ait été classé à la 10ème place aux charts britanniques en 2005, on s’attendait néanmoins à un deuxième album complètement sans grands intérêts vu les dernières déboires de Pete Doherty. Avec un peu de méfiance, je laisse mon Nick Drake de coté pour tendre l’oreille à Shotter’s Nation, et la réponse ne fut pas si tardive. Chef d’œuvre ou daube musicale ?

Les Babyshambles veulent bien jouer avec nos nerfs et semblent bien passer pour des « vrai » talentueux rockeurs au point de nous envoyer à la gueule un album de qualité avec l’indispensable sauce Dohertiste, celle qui nous a manqué après le clash des Libertines.

Faut pas vous le répétez une deuxième fois, Doherty n’ai pas seulement le cocaïnomane qu’on a pu voir à plusieurs reprises dans les tabloïdes british mais un artiste de talent, un génie voir même le fils spirituel d’Oscar Wilde. Vous devez le comprendre une bonne fois pour toute, Pete n’est pas là pour s’amuser. Amateur du rock british, les Babyshambles vont vous tournoyer le cœur puis le fileront à leur leader et dealer Doherty qui s’amusera avec avant de décrocher les étoiles et vous en mettre quelques unes plein les yeux…Oui c’est l’effet Shotter’s Nation !! On passe du bonheur à la dépression, de la mélancolie à la douleur, et sous un son rockeur et une voix Dohertiste brulante, l’orgasme final (musicalement parlant). On se retrouve face à un «Carry on up the Morning» à la limite dépressif et mélancolique mais on ne le dira jamais assez « La mélancolie c’est le bonheur d’être triste ». Sur «UnBilo Titled», on sent vraiment que Doherty fera bien un digne héritier légitime des frères Gallagher. «Side Of The Road» et sa poussée d’énergie possède un air vachement intéressant même si ça sonne comme du déjà entendu. La poussée d’adrénaline continue sur «French Dog Blues» qui parait plus rageuse que «Side of the Road» avant que ça nous envoie sur un intimiste «There She Goes» où Doherty nous parle de ses souffrances physiques que morales. «Boggies Baddie» de son coté nous catapulte quelques années auparavant au temps où Carl et Pete ne faisait qu’un, de l’énervement, de la rage, de la colère et du vrai son rock qui sent l’influence des The Clash (qui a dit que Joe Strummer est mort ?). L’album finit sur «Lost Art Of Murder » qui bizarrement que cela puisse paraitre, est une ballade intimiste sur la manière avec laquelle on (Doherty Himself ?) peut récupérer son amour perdu. Y a-t-il du Kate Moss dans l’air ?

Shotter’s Nation est un album assez poignant qui peut réconcilier les fans des Libertines et des Dirty Pretty Things. Dans l’ensemble, on retrouve de bonnes paroles et mélodies, comme quoi l’ombre d’Oscar Wilde planait surement dans le studio d’enregistrement. Pete Doherty revient, au meilleur de sa forme, sur le devant de la scène rock….enfin pour l’instant.

Tracklist

01/ Carry On Up The Morning
02/ Delivery
03/ You Talk
04/ UnBiloTitled
05/ Side Of The Road
06/ Crumb Begging Baghead
07/ Unstookie Titled
08/ French Dog Blues
09/ There She Goes
10/ Baddie’s Boogie
11/ Deft Left Hand
12/ Lost Art Of Murder